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Full text of "Spécies général et iconographie des coquilles vivantes comprenant la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris : la collection Lamarck, celle du prince Masséna (appartenant maintenant a M.B. Delessert) et les découvertes récentes des voyageurs"

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SPÉCIES  GÉNÉRAL  ET  ICONOGRAPHIE 


COQUILLES   VIVANTES 


FAMILLE  DES   TURBINAGÉES 


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LIBRAIRIE   J.-B.    BAILLIÈRE    ET   FILS 

Le  Spécîes  et  Iconographie  des  Coquilles,  de  Kiener,  continué  par  M.  P.  Fischer, 
continue  à  paraître  par  livraisons.  iAO  livraisons  soûl  en  vente. 

Prix  de  la  livraison  grand  in-S"  raisin,  figures  coloriées.    .       6  fr. 

La  livraison  in-4°  vélin,  figures  coloriées l'i  fr. 

Les  livraisons  139  et  140  contiennent  le  texte  complet  du  genre  Turbo,  rédiga 
par  M,  Fischer,  128  pages  et  6  planches  nouvelles. 

Voici  la  liste  des  monographies  parues,  avec  le  nombre  de  pages  et  de  planches 
dont  elles  se  composent,  et  le  prix  auquel  chaque  famille,  chaque  genre,  se 
vendent  séparément  format  grand  in-8°  : 


FAMILLE  DES  ENROULEES 

î  Tol,  Pages  îl.  Trii 

G.  Porcelaine  {Cyprœa,  Lin.).  .  166    57    57 fr 

—  Ovule  (Odu^o.  Dnuc).    ...     26      6      6 

—  Tarière  (Te/'e&e/Zum.LAM.).   .511 

—  Ancillaire  (AncîZ/aria,  Lam.).    29      6      G 

—  Cône  {Conus,  Lin.) 379  111  Hi 

FAMILLE  DES  COLUMELLAinES 
1   TOI. 

G.  Mitre  (Mitra,  Lam.) 120    34    34 

—  Volute  (Yoluia,  Lam.).  ...    69    52    52 

—  Marginelle  (Margine/ia,  Lam. 


FAMILLE    DES  AILEES 
1  TOl. 

G.  Rostellaire  (Rostellaria,  Lam.) 

—  Ptérocère  (Plerocera  ,  Lam.) 

—  Strombe  (Strombus,  Lis.).  . 


FAMILLE   DES  CANALIFÈUES 
3  TOI. 

G.  Cérite  {Cerithium,  Buug).   .  104 

—  Pleurotome  {Pletirotonia).   .     84 

—  l'useau  (Fusus,  Lam.).   ...     62 

—  Pyrule  (Pyrula,  Lam.).   ...     54 

—  Fasciolaire(Fasdoiartfl,LAM.)    18 

—  Turbinelle  (Turbinella,  Lam.)    50 

—  Cancellaire  (Cancellaria)  .  .     4i 

—  Rocher  (Murex,  Lam.).  .   .    .  150 

—  Triton  (Triton,  Lam.).   ...    48 

—  Ranelle  (lianella,  Lam.).  .  .    40 


44 

13 

13 

99 

14 

4 

4 

15 

10 

10 

68 

34 

5i 

48 


52  52 

27  27 

51  51 

15  15 

13  13 

21  21 

9  9 

47  47 

18  18 

15  13 

~^8 


FAMILLE  DES  PURPUniFEDES 
i  TOI. 

G.  Cassidaire  (Cassidaria,  Lam.) 

—  Casque  (Cassis,  Lam.).  .   .   . 

—  Tonne  (DoUum,  Lam.).  .  .   . 

—  Harpe  (Harpa,  Lam.).   .   .   .    12 

—  Pourpre  (Purpura,  Adans).  . 

—  Co\omhe\\e  (Columbella.hKH.) 

—  Buccin  (Buccinum,  Adans).  . 

—  Eburne  (Eburna,  Lam.).   .   . 

—  Strulliiolaire  (Stî-uthiolaria). 

—  Vis  (lerebra,  Lam.) 42 


famille  des  turbinacees 

i   TOI. 

G.  Turritelle  (Turritella,  Lam.). 

—  Scalaire  (Scalaria,  Lam.).   . 

—  Cadran  (Solarium,  Lam.)  .   . 

—  Roulette   (Rotella,  Lam.)  .   . 

—  Dauphinule{De/p/iinw/o,  Lam) 

—  Phasianelle  (Phasianella)  .  . 

—  Turbo    (Turbo,  Modtf.).  .  IV-128 

—  Troque  (Trochus,  Lin.).   (En 

cours  de  publication,  sera 
terminé  par  M.  Fischer).   .      » 


famille  des   PLICACEES 

G.  Tornatellc  (Torna/eZ^a,  Lam.). 
—  Pyraraidelle  (Pyramidella)  . 


Pages 

PI. 

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2 

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40 

16 

16 

16 

5 

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12 

6 

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46 

46 

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16 

16 

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51 

31 

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6 

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14 

14 

141 


46 

14 

14 

22 

7 

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12 

4 

4 

10 

5 

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12 

4 

4 

11 

5 

5 

43    50 


56 


FAMILLE  DES  HTAIRES 

G.  Thracie  (Thracia,  Leach)  .  . 


7      2     2 


Prix  des  140  livraisons  parues  in-octavo,  840  fr. 

Prix  d'une  reliure  de  luxe,  dos  en  maroquin,  les  planches  montées  sur  onglet,  tranche  supé- 
rieure dorée,  6  fr.  le  volume  in-octavo. 

On  peut  acquérir  chaque  famille,  chaque  genre,  format  in-4''  au  double  du  prix 
indique  ci-dessus  pour  l'édition  in-8°. 


PARIS.  —  IMP.   SIMON  r.AÇON  ET   COMP.,   RUE  D'ERfURTn,  1. 


4k. 


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SPÉCIES  GÉNÉRAL  ET  ICONOGRAPHIE 


DES 


COQUILLES  VIVANTES 

Comprenant  la  Collection  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris 

LA   COLLECTION  LAHARCK 

CELLE  Bn  PRINCE  MASSÊNA    (APPARTENANT  MAINTENANT   A   M.    B.    DELESSERT) 

ET   LES  DÉCOD VERTES    RÉCENTES  DES   VOYAGEURS 

Par  L.-G.  KIENER 

Conservateur  des  collections  du  Muséum  d'Histoire  naturelle, 

CONTINUÉ 

Par  le  docteur  P.    FISCHER 

Aide-naturaliste  au  Muséum  d'Histoire  naturelle 


FAMILLE  DES  TURBINACÉES 

Genre  TURRITEXXE    {Turritella,  Lah.),  avec  14  pi. 

—  SCAUkIRE  {Scalaria,  Lam.),  avec  7  pi. 

—  CADRAN  {Solarium,  La».),  avec  A  pi. 

—  ROULETTE  [Roteîla ,  Lam.),  avec  3  pi. 
--  DAUPHINUXiE  {Delphinula,  Lau.),  avec  4  pi. 

—  PHASIANEIXE  (  Phasianella ,  Lau.  ) ,  avec  3  pi.  .^  jf^ 

—  TURBO  {Turbo,  Lin.),  avec  43  pi. 

—  TROQUE  (Trochus,  Lix.),  avec  pi. 


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PARIS 

J.-B.    BAILLIÈRE    ET    FILS  *  * 

t9,   RUE  HAUTEFEUILLE,   PRÈS   DD   BODLEVARD   SAINT-OER  M  AIN 

•1873 


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GENRE  TURRITELLE. 


a'URRITELLA,  Lamk  ) 


Coquille  turriculée,  non  nacrée.  Ouverture  arrondie, 
entière,  ayant  ses  bords  supérieurs  désunis.  Bord  droit 
muni  d'un  sinus.  Opercule  corné,  rond  et  multispiré. 


Testa  turrita,  non  margaritacea.  Apertura  rotunda,  intégra  ;  marginibus  su- 
pernè  disjunctis.  Labrum  sinu  emarginatum.  Operculum  corneum,  rotundnm, 
innltispîratum. 


Animal  à  tête  prolongée  en  un  mufle  proboscidiforme, 
un  peu  aplati,  terminé  par  une  fente  buccale  assez  petite 
et  longitudinale.  Deux  tentacules  allongés  et  pointus, 
portant  les  yeux  près  de  leur  base  externe.  Pied  court, 
épais,  ovalaire,  muni  à  sa  partie  postérieure  d'un  oper- 
cule corné,  mince,  rond  et  multispiré.  Le  manteau 
forme  une  sorte  de  collier  dont  le  bord  est  libre,  renversé 
en  arrière  et  frangé  assez  régulièrement. 


Les  coquilles  de  ce  genre  se  trouvaient  autrefois  confondues 
parmi  les  Vis,  dénomination  que  les  anciens  conchyliologues  ap- 
pliquaient indistinctement  (sans  avoir  égard  aux  divers  caractères 


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a         •  GEKItE    TURRITELL£. 

que  présente  la  forme  de  l'ouverture)  à  toutes  les  coquilles  dont  la 
forme  est  turriculée  et  très-allongée.  Ainsi,  les  Turritelles,  les 
Scalaires,  les  Cérites  étaient  comprises  dans  le  genre  Vis  propre- 
ment dit.  Lamarck  apporta  d'utiles  changements  à  la  méthode 
linnéenne  et  proposa  les  divers  démembrements  qui  eurent  lieu 
dans  le  genre  Turbo  de  Linné;  celui  des  Turritelles  fut  un  des 
premiers  classé  et  caractérisé  convenablement,  dès  1799,  dans 
les  Mémoires  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Paris.  Lamarck 
le  plaça  d'abord  entre  les  Cyclostomes  et  les  Janthines;  mais  il 
l'en  éloigna  par  la  suite,  à  mesure  que  les  genres  voisins  furent 
mieux  connus  et  placés  selon  leurs  analogies.  Depuis  lors,  ce 
genre  fut  introduit  dans  toutes  les  méthodes,  d'après  le  rang  que 
Lamarck  lui  avait  assigné;  cependant  Cuvier,  dans  la  première 
édition  du  Règne  animal,  n'accepta  pas  les  derniers  changements 
de  Lamarck  et  adopta  les  divers  démembrements  du  genre  Turbo 
de  Linné,  à  titre  de  sous-genres.  Il  classa  donc  les  Turritelles 
parmi  ceux-ci,  entre  les  Vermets  et  les  Scalaires.  On  doit  à 
MM.  Quoy  et  Gaymard  la  connaissance  exacte  de  l'animal  qui  a 
beaucoup  d'analogie  avec  celui  des  Scalaires. 

Les  Turritelles  sont  des  coquilles  marines  qu'il  est  assez  facile 
de  distinguer  de  tous  les  autres  Gastéropodes  ;  elles  sont  très- 
allongées  ;  leur  spire  est  terminée  parune  pointe  aiguë,  composée 
d'un  grand  nombre  de  tours,  garnis  dans  toutes  les  espèces  de 
côtes  ou  de  stries  transverses  régulières.  L'ouverture  est  médio- 
crement grande  ;  elle  est  entière,  ovale,  arrondie,  quelquefois 
subquadrangulaire.  La  columelle  est  mince,  un  peu  tordue  dans 
sa  longueur  ;  sa  base  se  confond  insensiblement  avec  le  bord 
droit  ;  ce  bord  est  mince  et  tranchant  ;  il  offre  le  plus  souvent  une 
sinuosité  plus  ou  moins  profonde  qui  est  indiquée  par  les  stries 
d'accroissement. 

Parmi  les  espèces  que  Lamarck  a  décrites,  il  s'en  trouve  une,  la 
Turritella  replicata,  qui  n'est  qu'une  variété  de  la  Turritella  du- 
plicata. L'individu  qui  a  servi  de  type  à  ce  savant  est  en  mauvais 
état  de  conservation.  Une  seconde,  la  Turritella  virginiana,  doit 
rentrer  parmi  les  Mêlantes^  dont  elle  a  tous  les  caractères. 

Les  Turritelles  habitent  presque  toutes  les  mers  ;  on  en  trouve 
les  espèces  en  assez  grand  nombre  dans  les  collections. 


GENRE  TURRITELLE. 


1.  TURHITELLE  DOnBIiE-CARÈSTE .  Twrritella  duplicata,  I.amk. 

(Coîlect.  Lam.  et  Mus.)  Bojuxvn i^  Recréât.  3,  fig.  ii4. 

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Pi.  I  et  pi.  II,  fifl.  2»  et  aipr 


T.  testa  turritâ,  crassâ,  ponderosâ,  transversè  sulcatâ  et  carinatâ,  albido- 
fulvâ,  apice  rufescente  ;  anfractibus  convexis,  carinatis  ;  medio  carinis  duabus 
eminentioribus;  labro  dextro  tenui,  sinuoso.  , 


Coquille  épaisse,  turriculée,  formant  un  cône  très-al- 
longé dont  les  plans  latéraux  sont  un  peu  renflés  vers 
leur  tiers  supérieur  ;  son  sommet  est  pointu  ;  on  y  compte 
quinze  ou  seize  tours  assez  étroits,  imbriqués,  resserrés 
vers  leur  extrémité  supérieure,  élargis  à  leur  base  ;  cette 
partie,  sur  chacun  des  tours,  produit  une  saillie  angu- 
leuse et  assez  marquée  sur  le  tour  suivant  ;  la  saillie  est 
plus  ou  moins  rapprochée  de  la  suture  et  surmontée 
d'une  double  carèîie  très-proéminente,  surtout  vers  la 
moitié  de  la  coquille  ;  à  partir  .de  ce  point,  l'angle  des 
tours  et  la  carène  s'affaiblissent  de  plus  en  plus  jusqu'à  ce 
qu'ils  soient  réduits  à  une  simple  côte  ;  quelquefois  il 
existe  plus  de  deux  carènes;  les  tours  sont,  en  outre,  gar- 
nis de  côles  décurrentes  plus  ou  moins  fines  ;  ces  côtes 
sont  généralement  plus  prononcées  sur  les  premiers  et 
réduites  sur  le  dernier  à  de  simples  stries,  quelquefois 
même  elles  disparaissent  tout  à  fait  ;  d'autres  stries  lon- 
gitudinales, flexueuses  et  très-fines,  qui  sont  les  traces  des 
accroissements  successifs  de  la  coquille,  couvrent  aussi 
sa  surface.  L'ouverture  est  ovale,  arrondie  ;  le  bord  droit 
est  mince,  tranchant,  flexueux  et  sinueux  ;  la  columelle 
est  très-arquée,  revêtue  d'un  bord  gauche  mince,  vi- 


4  GENRE    TURRITELLE. 

treux    et  appliqué.  La    coquille  est   d'une   teinte  jau- 
nâtre. 

^  ''  '  '         Long.  12  centira. 

Habite  les  mers  de  l'Inde,  les  côtes  de  Goromandel  et  de 
Ceylan. 

Cette  espèce,  la  plus  volumineuse  de  toutes  celles  qu'on  con- 
naît à  l'état  vivant,  est  remarquable  par  les  fortes  carènes  dont 
elle  est  munie  ;  cependant,  sous  ce  rapport,  elle  offre  des  variétés 
importantes  ;  l'une  d'elles  a  été  distinguée  spécifiquement  par 
Lamarck,  sous  le  nom  de  Turritella  replicata;  mais  la  coquille  qui 
lui  a  servi  de  type  est  un  individu  en  mauvais  état  rendu  presque 
lisse  par  la  disparition  dessillons  et  des  carènes;  celui  dont 
nous  avons  donné  la  figure  (pi.  2,  fig.  2'*)  est  un  individu  en  bon 
état  de  cette  même  variété  qui  est  entièrement  dépourvue  de 
carènes. 

Dans  la  deuxième  édition  des  Animaux  sans  vertèbres,  M.  Des- 
hayes  a  établi,  sous  le  nom  de  Turritella  acutangulus,  une  coquille 
qui  n'est  autre  qu'une  variété  de  la  Turritelladuplicata,  et  que  Linné 
avait  placée  dans  le  genre  Turbo.  (M.  Deshayes,  en  la  replaçant 
dans  les  Turritelles,  lui  a  conservé  le  nom  d'espèce  que  Linné  lui 
avait  donné.)  Cette  variété  est  remarquable  par  sa  forme  plus 
étroite,  ses  tours  de  spire  profondément  séparés  et  leur  angle  du 
milieu  très-prononcé.  (Voir  notre  pi.  2,  fig.  2*.) 

2.  TURRITEIiXiE  TARAIÈRE.  Turritella  terebra,  Lahk. 

(Gollect.  La.m.  et  Mus.)  Lister,  Conch.  t.  Spo,  fig.  54- 

PI.  III.  fig.  h. 

T.  testa  elongato-turritâ,  transversè  «ulcatâ,  fulvo-rufescente  aut  rubente; 
anft'actibus  convexis,  numerosissimis,  sulcatis  ;  sulcis  subœqualibus;  spirâ  apice 
acatâ. 

Coquille  subulée,  turriculée,  à  spire  très-élevée,  aiguë, 
ré^julièrement   acuminée  ;  on  y  compte    vingt-cinq  ou 


GENRE    TURRITELLE.  5 

trente  tours  étroits,  convexes,  arrondis  et  comme  déta- 
chés les  uns  des  autres  par  une  suture  profonde  ;  ils 
sont  ornés  sur  leur  décurrence  de  petites  côtes  inégales  ; 
les  plus  grosses  occupent  la  moitié  inférieure  de  chacun 
des  tours  et  sont  plus  espacées  entre  elles;  leur  nombre 
varie  de  six  à  sept;  la  base  du  dernier  tour  en  est  éga- 
lement pourvue;  leur  intervalle  est  muni  de  quelques 
stries  très-fines.  L'ouverture  est  presque  ronde  ;  le  bord 
droit  est  mince,  tranchant,  un  peu  flexueux;il  se  joint 
inférieurement  avec  la  columelle  sans  former  aucun  an- 
gle; la  columelle  est  régulièrement  arquée  et  revêtue 
d'une  légère  couche  de  dépôt  vitreux.  La  coquille  est 
d'un  jaune  ou  d'un  brun  rougeâlre  plus  ou  moins 
foncé. 

L'ong.i3  centim. 

Habite  les  mers  d'Afrique  et  de  l'Inde. 

Cette  espèce,  assez  commune,  est  facile  à  distinguer  par  sa 
forme  élancée,  la  convexité  de  ses  tours  et  les  côtes  décurrrentes 
dont  ils  sont  ornés^ 

3.  TURRITEIiLE  BAGlXZiAZRE.  Turritella  bacillum,  Nobis. 

(Collect.    du  Mus.  )Seba,  Mus.  t.  3,  pi.  56,  fig.  la. 

Pl.IV.fig.l. 

T.  testa  elongato-turritâ,  striis  reticulatâ,  griseo-fulvâ  ;  spirà  acuminatâ; 
anfractibusconvexiusculis,  medio  depressis,  transversim  costatis;  suturis  pro- 
fundis  ;  aperturâ  ovatà. 

Coquille  turriculée,  irès-élancée,  réguhèrement  coni- 
que et  acuminée  ;  elle  est  formée  d'une  vingtaine  de  tours 


6  GENRE    TURaiTELIiE, 

très-faiblement  convexes  et  même  aplatis  vers  leur  par- 
tie moyenne,  à  suture  large  et  assez  profonde  ;  ils  sont 
entourés  de  côtes  arrondies  à  peu  près  égales  dans  leur 
saillie,  mais  irrégulièrement  espacées  entre  elles;  ces  cô- 
tes, au  nombre  de  cinq  ou  six  sur  chaque  tour,  y  sont 
disposées  d'une  manière  particulière  ;  les  trois  plus  pro- 
noncées occupent  la  partie  moyenne,  et  deux  autres  sont 
placées  près  de  la  suture  à  la  partie  supérieure  et  à  la 
base;  leur  intervalle  est  orné  de  stries  décurrentes  ex- 
trêmement fines  et  d'autres  stries  longitudinales  on- 
duleuses  indiquant  les  accroissements  successifs.  La  base 
du  dernier  tour  est  subarrondie,  entourée  d'une  côte 
qui,  sur  les  autres  tours,  est  perdue  dans  la  suture;  le 
reste  de  cette  partie  est  presque  lisse  ou  simplement 
strié.  L'ouverture  est  ovalaire,  le  bord  droit  est  mince, 
tranchant,  flexueux;  il  offre,  à  son  point  d'union  avec  la 
columelle,  une  petite  saillie  très-arrondie;  la  columelle 
est  arquée,  recouverte  d'une  légère  couche  de  dépôt 
vitreux.  La  coquille  est  d'un  gris  fauve,  quelquefois 
jaunâtre;  les  côtes  sont  teintées  d'un  brun  rouge. 

Long.  lo  centim. 
Habite  les  mers  de  l'Inde  et  celles  de  la  Chine. 


Belle  espèce  que  nous  avons  souvent  trouvée  confondue  dans 
les  collectioDs  avec  la  Turritella  terebra  de  Lamarck.  Elle  a  bien 
quelques  rapports  avec  certaines  variétés  de  celle-ci;  mais  elle 
en  diffère  par  d'autres  caractères  ;  sa  forme  est  moins  convexe, 
presque  plane  ;  ses  côtes  décurrentes  ont  moins  de  saillie  ;  sa  colo- 
ration est  également  distincte. 


GENRE    TURRITELLE. 


4.  TUBRlTSUiE  FLAMBÉS.  Twrritella  fhmtnulalti,îioMis. 

(Collect.  du  Mus.  et  de  M.  Delessert.)  Adanson,  Fby.  au 
Sénégal,  pi.  lo,  fig.  6. 

PI.  V,  Bg.  4. 

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T.  testa  elongato-subulaiâ,  inuliispiratâ,  transverslm  sulcatâ,  albidâ,  flaramu- 
lis  fusco-marmoratis  distinctâ  ;  sulcis  inaequalibus  ;  anfractibus  convexis,  albis, 
vel  violascentibus;  aperturâ  rotundatâ;  labro  lato,  sinuoso. 

Coquille  turriculée,  régulièrement  conique,  acuminée 
et  pointue;  on  y  compte  dix-huit  tours  très-conyexes, 
traversés  par  de  fortes  stries  ou  plutôt  des  côtes  décur- 
rentes  arrondies  et  très-régulières  ;  chaque  tour  en  porte 
six  ou  huit  ;  le  dernier  est  arrondi  à  sa  partie  infé- 
rieure, sillonné  sur  sa  base.  L'ouverture  est  arrondie; 
le  bord  droit  tranchant  et  flexueux,  la  columelle  arquée. 
Cette  coquille,  dont  le  fond  est  d'un  blanc  nuageux, 
est  ornée  de  flammules  flexueuses  et  distantes  entre 
elles,  d'un  brun  ferrugineux  plus  ou  moins  intense; 
elles  sont  quelquefois  un  peu  diffuses.  Les  stries  trans- 
verses sont  comme  articulées  par  un  grand  nombre  de 
petites  linéoles  ou  petits  points  blancs  ou  rougeâ- 
tres. 

Long,  n  centîm. 

Habite  les  côtes  de  l'île  de  Gorée. 

AdansoD,  dans  son  Voyage  au  Sénégal ,  avait  désigné  l'espèce 
que  nous  venons  de  décrire  sous  le  nom  de  Ligar;  la  figure  qu'en 
a  donnée  cet  auteur  est  si  peu  exacte,  que  nous  doutions  de  son 


8  GENRE    TURRITELLE. 

analogie  ;  mais  M.  Deshayes,  dans  la  deuxième  éditioD  des  Animaux 
sans  vertèbres,  en  a  donné  une  description  qui  convient  tout  à  fait 
à  l'individu  que  nous  avons  fait  représenter.  Notre  Turritelle  devra 
donc  changer  de  nom  et  reprendre  celui  de  Li^ar  qui  lui  a  été 
donné  le  premier. 


5.  TUBAITE]LUB  RSBCBRUiriÉ.  Twritella  fmeata,  Lahk. 
(Collect.  Lam.  et  Mus.) 
PI.  m,  %.  2. 

T.  testa  turritâ ,  transversim  striatâ,  castaneoofuscâ  ;  anfractibus  convexi«, 
striis  decorrentibus  ;  aperturâ  ovati;  labro  dextro  tenui. 

Coquille  turriculée,  médiocrement  élancée,  formant 
un  cône  dont  les  plans  sont  un  peu  convexes  vers  la 
partie  supérieure  ;  on  y  compte  dix-sept  ou  dix-huit 
tours  étroits,  régulièrement  convexes  et  arrondis  :  toute 
leur  surface  est  traversée  par  des  stries  et  des  sillons  dé- 
currents,  réguliers  et  assez  prononcés  ;  les  stries  qui  oc- 
cupent l'extrémité  supérieure  des  tours  sont  en  général 
plus  petites  ;  vers  la  base  du  dernier,  elles  sont  moins 
prononcées,  quelquefois  même  elles  manquent  complè- 
tement. L'ouverture  est  ovalaire,  un  peu  plus  haute  que 
large  ;  le  bord  droit  est  mince  et  tranchant ,  profondé- 
ment sinueux  vers  sa  partie  moyenne;  la  columelle  est 
arquée  et  revêtue  d'une  légère  couche  de  dépôt  vitreux. 
La  coloration  de  cette  coquille  est  uniforme,  d'un  brun 
foncé,  quelquefois  marron  ou  plutôt  couleur  de  bistre  ; 
la  suture  est  en  général  d'une  teinte  plus  claire. 

Long.  8o  millim. 
Habite  l'embouchure  de  la  Gambie. 


GENRE    TUKRITELLE.  >  9 

Cette  espèce  est  l'une  des  plus  faciles  à  distinguer  ;  elle  a  une 
coloration  particulière  parmi  celles  du  même  genre,  et,  en  outre, 
la  régularité  des  stries  qui  couvrent  sa  surface  la  rend  encore 
remarquable. 

6.   TURRITEIAE  LEUCOSTOMCE.  rwrrt(e//a  leucottoma.  Val. 
(  GoUect.  du  Mus.) 

PI.  VI,  fig.  2.  '  . 

T.  testa  turritâ,  costis  transversis  circumcinctâ  ,  nitidâ,  albidâ,  flamiiiulis 
castaneis  variegatâ;  anfractibus  subtumidis;  aperturâ  subrotundatâ  ;  labro 
ad  basim  angulato. 

Coquille  très-allongée,  tuiriculée,  régulièrement  coni- 
que et  acuminée  ;  on  y  compte  une  vingtaine  de  tours 
subaplalis,  resserrés  à  leur  partie  supérieure,  dilatés  et  ar- 
rondis à  leur  base,  de  telle  sorte  que  la  suture  est  très- 
enfoncée  et  que  la  partie  inférieure  de  chaque  tour  do- 
mine de  beaucoup  la  partie  supérieure  du  tour  suivant  ; 
ils  sont  tous  ornés  de  petites  côtes  décurrentes  arrondies, 
lisses ,  également  espacées  ;  ces  côtes  sont  au  nombre  de 
cinq  sur  chaque  tour;  dans  leur  intervalle  se  trouvent 
des  stries  transverses  extrêmement  fines.  Le  dernier  tour 
est  subanguleux  à  son  extrémité  inférieure  ;  sa  base  est 
garnie  de  simples  stries  concentriques.  L'ouverture  est 
subarrondie  ou  légèrement  irigone.  Le  bord  droit  est 
mince  et  tranchant  ;  il  présente  à  sa  base  un  petit  angle 
obtus,  et  à  son  point  d'union  avec  la  columelle  une  saillie 
assez  développée;  la  columelle  est  arquée  et  très-lisse. 
La  coquille,  d'un  fond  blanc  ou  jaune  pâle,  est  ornée  de 
flammules  longitudinales  roussâtres,  quelquefois  de  cou- 
leur marron,  plus  ou  moins  larges  et  espacées. 


lO  G£NR£    TURRITELLE. 

Long.  lo  centim. 

Habite  l'océan  Pacifique,  les  côtes  d'Acapulco. 

Cette  espèce  est  distincte  par  la  forme  de  ses  tours  de  spire  ; 
elle  a  été  décrite  pour  la  première  fois  par  M.  Valenciennes  dans 
le  Recueil  d'observ.  zoot.  du  voyage  de  MM.  de  Humboldt  et  Bompland, 
2  vol., page  275. 

7.  TITKRITELLE  COLUMITAIRE.  Tvrritella  columnarit,  Nobis. 

\  (  CoUect.  du  Mus.  ) 

PI.  vn,  fig.  4. 

T.  testa  turritâ,  elongatâ,  jicuminatâ,  transversim  striatâ,  roseâ,  flammulis 
fulvis  dispersa;  anfractibas  convexis,  subcarenatis;  striis  granulosis,  tenuissi- 
mis;  aperturâ  subrotundâ. 

Coquille  turriculée,  très-allongée,  étroite,  élancée, 
régulièrement  acuminée  et  pointue  ;  les  tours  de  spire, 
au  nombre  de  vingt-cinq  environ,  sont  étroits,  serrés  ou 
convexes;  ils  sont  munis  d'une  double  carène  décurrenle 
qui  a,  vers  leur  tiers  supérieur  seulement,  l'aspect  de 
deux  stries  un  peu  plus  grosses  que  celles  qui  traversent 
toute  la  surface  ;  ces  stries  sont  finement  granuleuses. 
La  suture  est  assez  profonde,  rendue  plus  large  par 
un  sillon  décurrent  qui  occupe  l'extrémité  inférieure  de 
chaque  tour;  la  base  du  dernier  est  subanguleuse  et 
munie  de  stries  concentriques  extrêmement  fines.  L'ou- 
verture est  subarrondie,  un  peu  quadrangulaire.  Le 
bord  droit  est  mince,  tranchant,  un  peu  flexueux;  la 
columelle  est  arquée,  revêtue  d'un  mince  dépôt  vitreux 
et  forme  à  son  point  d'union  avec  le  bord  droit  une 


GENRE    TURRITELLE.  I  I 

légère  saillie  auriculaire.  La  coquille  a  une  teinte  géné- 
rale rosée;  elle  est  ornée  de  flammules  longitudinales 
plus  ou  moins  larges,  quelquefois  linéolées  et  assez  rap- 
prochées les  unes  des  autres;  ces  flammules  sont  de  cou- 
leur fauve  ou  légèrement  rosées.  * 

Long.  II  cent. 
Habite 


Cette  jolie  espèce  est  distincte  par  sa  forme  élancée  et  la  teinte 
rosée  de  sa  coloration. 


8.  TURRITELLE  IMBRIQUÉE.    Turritella  imbricata,  Lamk. 
(  Gollect.  Lam.  et  Mus.  )  Gualt.  Test,  t.  58,  fig.  E. 

PI.IX,  fig.  2et2»  var. 

T.  testa  turritâ,  transversè  sulcatâ,  albo,  rufo  et  fusco-marmoratâ  ;  anfrac- 
tibus  planulatis,  sursim  declivibus,  subimbricatis  ;  spirâ  apice  peracutâ. 

Coquille  turriculée,  assez  étroite,  formant  un  cône 
élevé,  pointu  au  sommet,  et  dont  les  plans  latéraux  sont 
un  peu  convexes.  Les  tours  de  spire,  au  nombre  de 
quinze  ou  seize,  sont  aplatis  sur  leur  face  et  le  plus  sou- 
vent même  irrégulièrement  concaves  vers  leur  partie 
moyenne;  ils  font  une  légère  saillie  les  uns  sur  les  autres, 
ce  qui  les  fait  paraître  comme  imbriqués;  chacun  de  ces 
tours  est  orné  de  cinq  ou  six  petites  côtes  décurrentes, 
légèrement  granuleuses  ;  sur  quelques  individus  on  n'en 
voit  que  la  trace  ;  sur  d'autres,  au  contraire,  elles  sont 
fort  distinctes  ;  toute  la  surface  de  la  coquille  est  en  outre 


12  GENRE    TUHRITELLE. 

traversée  par  une  innombrable  quantité  de  stries  très- 
fines,  régulières  et  un  peu  granuleuses.  La  base  du  der- 
nier tour  est  subanguleuse  et  garnie  de  cinq  ou  six  gros 
sillons  finement  striés  comme  le  reste  de  la  coquille. 
L'ouverture  est  subquadrangulaire  ;  le  bord  droit  est 
mince,  tranchant,  flexueux  ;  il  est  subanguleux  à  sa  par- 
tie supérieure  et  à  son  point  d'union  avec  la  columeile 
qui  est  arquée.  La  coloration  de  la  coquille  est  assez 
complexe  ;  elle  consiste  en  flammules  longitudinales  d'un 
brun  rougeâtre  etcomme  panachées  de  blanc  ou  de  fauve, 
plus  ou  moins  étroites  et  espacées  entre  elles  ;  chacune 
des  petites  côtes  transverses  qui  ornent  les  tours  paraît, 
en  outre,  comme  articulée  par  de  petits  points  tour  à 
tour  blancs  et  bruns,  en  forme  de  chapelets. 

Long.  92  millim. 
Habite  l'océan  des  Antilles,  les  côtes  de  la  Jamaïque. 


Cette  espèce  est  remarquable  par  l'aplatissement  de  ses  tours 
et  par  sa  coloration;  elle  présente  cependant  quelques  variétés 
dans  ces  deux  cas.  Nous  en  avons  fait  figurer  une,  entre  autres, 
(fig.  2"),  digne  d'attention  par  l'étranglement  de  la  partie  supé- 
rieure de  ses  tours  et  la  saillie  qu'ils  offrent  à  leur  base,  saillie 
qui  forme  niême  une  espèce  d'angle  obtus.  Les  flammules  de  la  co- 
loration y  sont  aussi  plus  rapprochées  entre  elles  et  d'un  orangé 
ou  d'un  brun  plus  foncé. 


GENRE    TURRlTKLtK.  l3 

9.  TURaiTEZ.IJB  BASE.   TwrUella  radula,  Nobis. 

(  Collect.  du    Mus.  ) 

PI.  II,fig.  4. 

T.  testa  elongato-turritâ,  subflavâ,  flammulis  rubris  longitudinalibus  undatis 
ornatà,  apice  acuminatâ  ;  anfractibus  planis,  transversim  striato-granulosis  ; 
aperturâ  subquadrangulari  ;  labro  dextro  sinuato. 

Coquille  turriculée,  extrêmement  élancée,  étroite,  ré- 
gulièrement conique,  irès-acuminée  et  très-pointue  au 
sommet  ;  les  tours  de  spire  sont  nombreux  :  on  en 
compte  vingt-deux  ou  vingt-quatre  ;  ils  sont  étroits, 
serrés  et  unis  par  une  suture  si  peu  marquée,  qu'on  l'a- 
perçoit à  peine  sur  les  premiers  ;  à  leur  partie  inférieure, 
ces  tours  portent  un  cordon  ou  une  côte  décurrente 
assez  saillante  qui  est  surmontée  d'une  série  de  granu- 
lations et  séparée  de  la  suture  par  un  petit  espace  taillé 
en  biseau  lisse  ou  simplement  pourvu  de  stries  ex- 
trêmement, fines  ;  au-dessus  de  cette  première  côte  se 
trouve  une  excavation  assez  large  qui  occupe  la  partie 
moyenne  du  tour  et  qui  est  munie  de  deux  rangées  de 
stries  granuleuses;  vers  la  partie  supérieure  on  voit  une 
autre  côte  décurrente  assez  semblable  à  la  première,  mais 
moins  prononcée,  et  enfin  au-dessus  un  espace  à  peu 
près  lisse  ou  très-finement  strié,  taillé  aussi  en  biseau  et 
incliné  vers  la  suture.  Les  deux  derniers  tours  sont  géné- 
ralement moins  réguliers  ;  les  séries  de  granulations  y 
sont  plus  ou  moins  effacées  et  les  stries  d'accroissement 
y  paraissent  sous  la  forme  de  lamelles  flexueuses  et  irré- 
gulières dans  leur  développement.  L'ouverture  est  sub- 
trigone  ;  le  bord  droit  mince  et  tranchant  à  son  extrémité 
inférieure.  La  coquille  est  jaunâtre  et  ornée  de  flammu- 


l4  GBNRE    TURRITELLE. 

les  longitudinales  et  onduleuses,  de  couleur  rouge,  cor- 
respondant avec  plus  ou  moins  d'exactitude  aux  stries 
d'accroissement  ;  en  passant  sur  les  côtes  granuleuses 
dont  les  tours  sont  pourvus,  elles  les  font  paraître  comme 
articulées. 

Long.    80  millini. 

Habite 

Cette  charmante  espèce  a  une  forme  effilée  qui  servirait  seule  à 
la  distinguer;  mais  elle  est  surtout  remarquable  par  ses  côtes 
granuleuses  qui  la  rendent  rude  au  toucher  comme  une  râpe. 

10.  TUHAITEIiliE  BICEAGXÉE.  Turritella  bicingulata,  Lamk. 

(Colleet.  du  Mus.)  Seba,  Mm^.  3,  t.  56,  6g.  3o,  87,  38. 

PI.  VIII,  6g.  2. 

T.  testa  turritâ,  transversîm  tenuissimè  striatâ,  albo,  rufo  et  fusco-marmo- 
ratâ;  anfractibus  convexis,  dorso  bicingulatis  ;  aperturâ  ovatâ,  subtriangulari. 

Coquille  lurriculée,  régulièrement  conique  et  pointue 
au  sommet,  assez  large  à  sa  base  ;  les  tours  sont  convexes 
ou  un  peu  étranglés  vers  leurpartiesupérieure,  arrondis  à 
leur  base;  on  en  compte  quatorze  ou  seize;  ils  sont  en- 
tourés par  deux  fortes  côtes  décurrentes  un  peu  rugueu- 
ses, plus  ou  moins  arrondies  et  saillantes.  Toute  la 
surface  de  la  coquille  est  traversée  par  des  stries  extrê- 
mement fines,  régulières,  rapprochées  entre  elles  ;  le  der- 
nier tour,  subanguleux  à  sa  base,  offre  quelques  gros 
sillons.  L'ouverture  est  grande,  ovalaire  ou  subquadran- 
gulaire ,  le  bord  droit  légèrement  flexueux  et  tranchant, 
la  columeile  arquée  ;  elle  forme  un  angle  léger  à  son 
point  d'incidence  avec  le  bord  droit.  La  coloration  de 
la  coquille  consiste  en  un  fond  blanchâtre,  couvert  de 


'0 


GENRE    TURRITEIiLE.  l5 

• 

macnlations  flammulées irrégulières, d'un  rouge  de  brique, 
et  souvent  interrompues;  quelquefois  ces  maculations 
sont  très-élroites ,  espacées,  onduleuses  et  linéiformes; 
enfin,  dans  certaines  variétés,  elles  sont  très-nombreuses 
et  occupent  presque  exclusivement  la  partie  supérieure 
des  tours.  L'ouverture  est  violette  à  l'intérieur. 

Long.  64  millim. 

Habite  les  mers  d'Afrique,  les  îles  du  cap  Vert,  la  rade  de 
Gorée  et  les  côtes  du  cap  de  Bonne-Espérauce. 

Celte  espèce  est  remarquable  par  la  disposition  bicerclée  de  ses 
tours  et  par  leur  coloration  ;  comme  dans  toutes  les  coquilles  de 
ce  genre,  ils  offrent  quelques  variations  daus  leur  convexité  ainsi 
que  dans  le  développement  de  leurs  côtes  décurrentes. 

11.  TUtLKITEI.I.E  TBLZSIIiIiOlffZffÉE.   Tum'fe^/a  <mu/cato,  Lahk. 

(Collect.  Lam.  et  Mus.)  De  Laborde,  Foy.  en  Arabie  Pétrée, 
pl.  65,  fig.    II -12. 

PI.  XI,  fig.  4.  • 

T.  testa  tnrritâ,  acutâ,  transversè  sulcatâ,  albidâ,  supernè  rubro-TioIaces- 
cente,  infernè  luteo-flammulatâ  ;  anfractibus  convexiusculis,  dorso  sulcis  tribus 
eminentioribus. 

Coquille  turriculée,  assez  épaisse,  formant  un  cône  très- 
allongé,  dont  les  plans  latéraux  sont  légèrement  courbés 
vers  le  tiers  supérieur;  les  tours,  au  nombre  de  seize  ou 
dix-huit,  sont  étroits,  un  peu  convexes,  presque  aplatis, 
ne  faisant  qu'une  saillie  peu  prononcée  les  uns  sur  les 
autres  ;  la  suture,  difficile  à  apercevoir  sur  les  premiers 
tours,  devient  plus  marquée  sur  les  derniers  qui  sont  en 
effet  plus  convexes  que  les  précédents;  chacun  de  ces 


W' 


l6  GENRE    TUURITELLE. 

tours  est  traversé  par  trois  côtes  décurrentes  plus  ou 
moins  arrondies,  quelquefois  anguleuses  ;  deux  de  ces 
côtes  sont  ordinairement  pins  prononcées,  enfin,  dans 
certains  cas,  il  y  en  a  quatre  sur  les  derniers  tours;  la 
surface  de  la  coquille  est  en  outre  traversée  par  un 
grand  nombre  de  stries  extrêmement  fines.  L'ouverture 
est  subarrondie ,  un  peu  quadrangulaire,  le  bord  droit 
tranchant  et  flexueux,  un  peu  anguleux  à  sa  base ,  la 
columelle  médiocrement  arquée.  La  coquille  est  blan- 
châtre ou  fauve  aVec  des  flammules  d'un  jaunâtre  pâle, 
souvent  peu  visibles. 

Long.    58  mil  Uni. 

Habite  la  mer  Rouge. 

Quoique  cette  espèce  ait  des  caractères  un  peu  ambigus  qui  se 
retrouvent  plus  ou  moins  prononcés  sur  d'autres  espèces  du 
même  genre,  elle  a  néanmoins  un  faciès  particulier  qui  permet 
de  la  distinguer  avec  assez  de  facilité.  Nous  avons  été  surpris  de 
ne  pas  trouver  indiquée  par  M.  Deshayes,  dans  la  deuxième  édition 
des  Animaux  sans  vertèbres,  une  espèce  qu'il  avait  établie  dans  le 
voyage  de  M.  de  Laborde,  pi.  65,  fig.  11  et  12,  sous  le  nom  de 
Turritella  vçrmicularis ;  peut-être  ce  savant  a-t-il  reconnu  qu'il 
s'était  trompé  en  la  désignant  comme  espèce  distincte  ;  elle  n'est 
autre  que  la  Turritelle  que  nous  venons  de  décrire. 

M.  de  Blainville,  dans  la  Faune  française,  dit  qu'on  trouve  la 
Turritella  trisulcata  sur  les  côtes  de  la  Sicile  et  de  la  Corse. 

12.  TURRITEilXi:  CIXffGUIiÉE.  Twritella  cingulata,  Sow. 

>      ■.      •  '  (Gollect.  du  Mus.  ) 

PI.  X,  fig.  2.  " 

T.  testa  turritâ,  albidâ,  sulcis  trinis  transversis,  granuiatis,  bruneo-nigris 
ornatâ;  anfractibus  angustis,  planulatis  ;  aperturâ  subrotundâ. 

Coquille  turriculée,  très-régulièrement  conique  et  acu- 
minée  ;  elle  est  formée  de  dix-sept  ou  vingt  tours  assez 


GENRE    TURRITBLLE.  I^ 

étroits  et  presque  aplatis  ;  la  suture  est  large,  profonde 
et  bien  marquée  ;  chacun  de  ces  tours  est  orné  de  trois 
côtes  transverses,  décurrentes,  surmontées  de  granula- 
tions arrondies,  très-régulières,  rapprochées  entre  elles  ; 
ces  côtes  partagent  à  peu  près  les  tours  d'une  manière 
régulière  ;  quelquefois  on  voit  dans  leur  intervalle  une 
autre  côte  très-étroite  ;  le  dernier  tour  est  arrondi  à  sa 
basequi  est  couverte  de  stries  ou  petites  côtes  circulai- 
res. L'ouverture  est  subarrondie.  Le  bord  droit  est  mince, 
tranchant,  ondulé;  il  offre  à  son  sommet  un  petit  angle 
qui  correspond  à  la  première  côte  du  dernier  tour  ;  la 
partie  inférieure  de  ce  bord  forme  une  saillie  arrondie 
qui  se  prolonge  en  avant  et  produit  les  deux  sinus  de 
l'ouverture;  la  columelle  est  arquée.  La  coquille  est 
blanchâtre  ;  les  côtes  s'y  détachent  en  noir. 

^  Long.  60  millim. 

Habite  l'océan  Pacifique,  les  côtes  du  Pérou  et  du  Chili. 


Cette  espèce  est  fort  commune  dans  les  collections  et  facile  à 
distinguer-,  les  granulations  qui  ornent  ses  côtes  ne  sont  pas  tou- 
jours aussi  saillantes  sur  tous  les  individus;  cependant  elles  s'y 
retrouvent  constamment.  M.  Sowerby  a  le  premier  décrit  celte 
coquille  eu  1825,  dans  le  Catalogue  de  Tankerville,  App.,  p.  xn. 
M.  King  lui  a  donné  le  nom  de  Turritella  tricarinata  (1832,  Zool. 
Joum.jVol.  5,  p.  346).  M.  Deshayes  luia  conservé  ce  nom  dans  la 
deuxième  édition  des  Animaux  sans  vertèbres,  n'ayant  probable^ 
ment  pas  connaissance  du  nom  sous  lequel  M.  Sowerby  l'avait  d'a- 
bord désignée.  - 


1 8  GENRE    TURRITELLE.  ,    ..,^' 

13.  TlTARITSI^XiE  CORDONSTÉX.  Tiurritella  torulota,  ^ona. 

(CoUect.  de  M.  Delessert.) 

PI.  VI,  66.  5. 

T.  testa  elongato-tarritâ,  apice  acutâ,  transversim  costatâ,  et  tenuissimé 
Rtriatâ,  albido-flavescente  flaminulis  longitudinalibus  flexaosis  bruneis  jtictâ  ; 
anfractibus  convexis,  carinatis  ;  aperturâ  rotandâ. 

Coquille  peu  épaisse,  turriculée,  régulièrement  conique 
et  pointue  ;  les  tours,  au  nombre  de  quinze,  sont  très- 
convexes;  les  premiers  paraissent  subanguleux,  à  cause 
d'une  carène  assez  prononcée  qui  occupe  leur  milieu  et 
qui  a  l'aspect  d'une  véritable  côte;  elle  est  quelquefois 
accompagnée  de  deux  autres  côtes  un  peu  moins  mar- 
quées ;  la  surface  de  ces  côtes  est  assez  irrégulière  et 
comme  tuberculeuse.  Le  dernier  tour  est  subanguleux  à 
sa  base  qui  est  ornée  de  trois  ou  quatre  gros  sillons  con- 
centriques, partant  de  l'intérieur  de  l'ouverture  pour  se 
rendre  sur  le  bord  droit;  toute  la  coquille  est,  en  outre, 
couverte  d'un  grand  nombre  de  stries  extrêmement  fines 
et  rugueuses.  L'ouverture  est  grande,  arrondie;  le  bord 
droit  est  mince  et  tranchant;  la  columelle  fortement  ar- 
quée. La  coquille,  d'un  fond  blanc  teinté  de  jaune,  est 
ornée  de  linéoles  ouflammules  longitudinales,  brunes  ou 
rougeâtres  ;  ces  linéoles  sont  irrégulièrement  flexueuses  ; 
elles  suivent,  en  général,  les  stries  d'accroissement  et  se 
transforment  quelquefois,  vers  le  sommet  des  tours,  en 
maculations  plus  larges.  L'ouverture  est  blanche. 

Long.  65  millim. 

Habite 


à 


GENRE    TURRITELLE.  ig 

Jolie  espèce,  remarquable  par  la  convexité  de  ses  tours  et  par 
les  grosses  côtes  décurrentes  dont  ils  sont  ornés;  sa  coloration 
est  aussi  toute  particulière;  les  linéoles  qui  la  constituent  res- 
semblant à  des  espèces  de  veinules,  tant  par  leur  couleur  que  par 
leur  disposition  :  au  premier  aspect,  elle  paraît  avoir  beaucoup 
de  rapport  avec  la  Turritella  bicingulata  de  Lamarck  ;  elle  en  dif- 
fère par  tous  les  caractères  que  nous  venons  de  citer. 


14.  TURRITELLE  PONCTUÉE.    Turritella  punctata,  Nobis. 
•     s  (  GoUect.  du  Mus.  ) 

PI.  XI,  fig.  5.  „ 

T.  testa  turritâ,  apice  acuminatâ,  qninque  aut  sex  costniis  granulosis,  ni- 
gro-punctatis  ornatâ  j  violaceo-flavescente,  flammulis  fuscis  longitudinalibus 
marmoratà;  anfractibus  planis,  ad  médium  subcarinatis,  teouissiraé  striatis; 
aperturâ  subqnadratâ. 

Coquille  turriculée,  assez  mince,  régulièrement  coni- 
que el  âcuminée  j  le  cône  qu'elle  forme  est  un  peu  élevé 
et  large  à  sa  base  j  on  y  compte  quinze  tours  aplatis,  dont 
les  premiers  sont  légèrement  carénés  au  milieu  ;  la  su- 
ture est  peu  prononcée  sur  ceux-ci  et  devient  assez  large 
sur  les  autres;  tous  ces  tours  sont  striés  transversalement; 
les  stries,  d'abord  très-fines,  ne  tardent  pas  à  former 
de  véritables  costules,  arrondies  et  granuleuses  ;  cha- 
que tour  en  porte   cinq    ou   six;  elles  sont  régulière-' 
ment  espacées,  et  dans  leur  intervalle  on  aperçoit  à  la 
loupe  des  stries  transverses.  Le  dernier  tour  est  subangu- 
leux à  sa  base  qui  est  munie  de  gros  sillons  circulaires. 
L'ouverture   est  grande,   subquadrangulaire.   Le  bord 
droit  est  mince,  tranchant,  légèrement  flexueux  ;  il  forme 
un  angle  obtus  à  sa  partie  moyenne,  et  à  son  point  d'u- 
nion avec  la  columelle,  une  légère  saillie.  La  coquille, 
d'un  fond  jaunâtre  et  d'une  teinte  en  général  violacée. 


âO  GENRE    TURRITELLE. 

esl  élégamment  marbrée  de  flammules  longitudinales 
brunes  qui  deviennent  quelquefois  de  larges  taches  irré- 
gulières; les  côtes  sont  comme  articulées  par  de  petits 
points  blancs  et  bruns. 

Long.  62  millira. 

Habite 

Jolie  espèce  extrêmement  remarquable  par  sa  coloration  et  ses 
côtes  granuleuses;  elle  présente  de  nombreux  rapports  avec  la 
Turritella  imbrieata,  surtout  par  l'aspect  de  ses  premiers  tours; 
cependant  le  nombre,  la  régularité  de  ses  côtes  décurrentes,  le 
développement  constant  de  leurs  granulations  l'en  distinguent 
suffisamment. 

15.  TURRITXULiE   AXKILÈJE.  TwrrHella  annulata,  ISobis. 

(  Collect.  de  M.  Delessert.  ) 

PI.  XIIl,fig.  4. 


T.  testa  elongato-turritâ»  acuminatâ,  fulvâ,  maculis  longitudinalibns  obscuris 
distinctâ;  anfractibus  angustis,  tenuissimè  striatis  ;  medio  carinis  duabus  emi- 
nentibus  ;  aperturâ  subtrigonâ  ;  labro  dextro  tenui,  sinuoso. 


Coquille  turriculée,  étroite,  très-élancée,  régulièrement 
acuminée  et  pointue,  composée  de  dix-huit  tours  étroits 
un  peu  convexes  ;  les  premiers  sont  subanguleux  ;  tous 
sont  traversés  par  des  stries  extrêmement  fines  et  ornés 
un  peu  au-dessous  de  leur  partie  moyenne  de  deux  ca- 
rènes décurrentes  assez  saillantes,  également  espacées  et 
séparées  par  un  intervalle  en  forme  de  sillon  large  et 
profond  ;  le  dernier  tour  est  subarrondi  à  sa  base  qui  est 
couverte  de  stries  transverses  un  peu  plus  prononcées 
que  celles  de  la  partie  supérieure.  L'ouverture  est  subtri- 


GENRE    TDRRITELLE.  91 


{jone  ;  les  angles  inférieurs  formés  par  la  base  du  dernier 
lour  et  le  point  d'incidence  de  la  columelle  avec  le  bord 
droit,  sont  plus  obtus  que  l'angle  suturai  ou  supérieur  -, 
le  bord  droit  est  mince,  tranchant  et  flexueux;  sur  le  côté 
droit  de  l'intérieur  de  l'ouverture,  on  distingue  deux  sil- 
lons qui  correspondent  aux  deux  côtes  décurrentes  de  la 
surface  du  dernier  tour.  La  coquille  est  de  couleur  fauve, 
avec  quelques  macula tions  longitudinales  un  peu  plus 
foncées. 

Long.    60  millini. 
Habite  •  . 

Jolie  espèce,  remarquable  par  sa  forme  élancée  et  par  les  deux 
côtes  décurrentes  qui  enveloppent  ses  tours;  ce  dernier  carac- 
tère la  rapprocherait  de  la  T.  bicingulata  de  Lamarck;  mais  ses 
cotes  sont  bien  plus  grêles  et  plus  saillantes,  et  elle  en  diffère 
assez  sous  tout  autre  rapport  pour  qu'il  ne  soit  pas  possible  de 
confondre  les  deux  espèces. 

16.  TUBlRZTELLE  GO»riOSTOBIE.   Twritella  goniottoma,  Yalehc. 

(Collect.  du  Mus.  )Seba,  Mus.  t.  3,  pi.  56,  fig.  26. 

'  PI.  X.  flg.  4.  .       ■ 

T.  testa  turritâ,  conicâ,  transversim  costatâ  et  tenaissimé  striatâ,  fusco,  aibo 
et  violaceo  marmoratâ,  flammulis  raaculatâ;  anfractibus  planU,  ultimo  suban- 
gulato,  basi  sulcato. 

Coquille  épaisse,  turriculée,  presque  régulièrement  co- 
nique, un  peu  renflée  vers  son  tiers  supérieur  ;  elle  est 
composée  de  dix-huit  tours  aplatis,  surtout  les  premiers 
dont  la  suture  est  à  peine  distincte;  on  compte  neuf  côtes 
sur  chacun  de  ces  tours  dont  la  partie  moyenne  est  un 


22  GENRE    TURRITELLE. 

peu  concave;  toute  la  surface  est  traversée  par  des  stries 
extrêmement  fines  et  régulières  ;  on  voit  encore  d'autres 
stries  longitudinales  flexueuses  qui  résultent  des  accrois- 
sements successifs  et  qui  sont  plus  ou  moins  relevées  en 
lamelles  très-minces  sur  le  dernier  tour;  celui-ci  est  sub- 
anguleux à  sa  base  qui  est  munie  de  cinq  ou  six  gros 
sillons.  L'ouverture  est  ovalaire  ou  subquadrangulaire, 
principalement  chez  les  jeunes  individus  ;  le  bord  droit 
est  mince,  tranchant  et  flexueux;  il  est  muni  à  sa  partie 
inférieure  d'un  angle  peu  prononcé  dans  l'état  adulte, 
mais  qui,  dans  le  jeune  âge,  forme  presque  une  gouttière. 
La  coloration  de  la  coquille  est  très-variée  ;  le  fond  est 
marbré  de  brun,  de  blanc  et  de  violacé,  et  il  s'y  dessine 
de  larges  maculations  en  général  allongées,  flammulées, 
plus  ou  moins  étendues,  d'un  brun  verdâtre;  quelques 
taches,  de  forme  irrégulière,  d'un  rouge  vif,  couronnent 
le  haut  des  tours. 

Long.  12  centim.  ip. 

Habite  l'océan  Pacifique  sur  les  côtes  d'Acapulco  et  de 
Panama. 


Cette  belle  espèce,  qui,  sous  le  rapport  de  la  coloration,  est  cer- 
tainement l'une  des  plus  remarquables  du  genre,  a  été  établie  par 
M.  Valenciennes  sur  un  jeune  individu.  (Voy.  MM.  de  Humboldt 
et  Bonpland,  page  275.  )  Dans  cet  état,  l'aspect  de  la  coquille  est 
un  peu  différent  et  les  caractères  n'y  sont  pas  toujours  fran- 
chement indiqués;  l'enroulement  des  tours  est  beaucoup  plus  ré- 
gulier ;  les  carènes  ne  s'y  développent  pas  encore  comme  dans 
un  âge  plus  avancé.  Mais  c'est  surtout  l'ouverture  qui  subit  des 
modifications;  dans  le  jeune  âge,  elle  est  presque  trigone,  et  le 
bord  droit  est  muni  d'un  angle  très-prononcé  qui  correspond  à 
la  carène  delà  base  du  dernier  tour. 


GENRE    TURRITELLB.  3  3 

17.  TUZLaiTEXJUB  MARBRÉE.  Twrritella  marmorata,  Nobis. 
(  CoUect.  du  Mus.  ) 
Pl.vm,  Og.  4. 

T.  testa  crassâ,  elongato-subulatâ,  turritâ,  apice  acuminatâ,  transrersim  te* 
nuissimè  striatâ,  subrugosâ,  bruneo-violaceo  et  flavescente  marmorata,  flam- 
mulis  longitudinalibus  variegatâ;  anfractibus  planis,  medio  subconcavis  ;  aper- 
turâ  subtrigonâ. 

Coquille  épaisse,  lurriculée,  allongée,  irrégulièrement 
conique,  un  peu  renflée  vers  le  milieu,  pointue  au  som- 
met j  on  y  compte  dix-sept  ou  dix-huit  tours  aplatis, 
un  peu  concaves  vers  leur  milieu ,  légèrement  renflés 
et  arrondis  à  leur  partie  supérieure  qui  est  dominée  par 
la  base  du  tour  précédent.  Cette  disposition  rend  la  su- 
ture assez  profonde.  La  surface  de  la  coquille  est,  en 
général,  un  peu  irrégulière  et  rugueuse,  elle  l'est 
moins  sur  les  premiers  tours  qui  sont  tout  à  fait  aplatis  ; 
quelquefois  cependant  ils  sont  pourvus,  vers  leur  par- 
tie moyenne,  d'une  petite  carène.  Tous  ces  «tours  sont 
couverts  de  stries  transverses  extrêmement  fines,  nom- 
breuses et  rapprochées  ;  le  dernier  est  arrondi  à  sa  par- 
tie inférieure.  L'ouverture  est  grande,  sublrigone;  le 
bord  droit  un  peu  sinueux  et  tranchant;  la  columelle 
fortement  arquée;  son  sommet  est  recouvert  d'un 
léger  dépôt  vitreux.  La  coquille  est  d'un  brun  violacé, 
mêlé  de  jaunâtre  ;  sa  coloration  consiste  en  une  multitude 
de  lignes  ou  de  flammules  longitudinales,  étroites,  rap- 
prochées entre  elles,  irrégulièrement  flexueuses,  inter- 
rompues par  les  stries  transverses,  ce  qui  leur  donne 
l'aspect  de  séries  longitudinales  de  petits  points  noirs, 
et  rend  les  stries  comme  articulées. 


a4  GENRE    TURRITELLE. 

Long.  ly  centim. 
Habite 

Cette  grande  et  belle  espèce  est  remarquable  par  sa  dimension, 
sa  forme  et  sa  coloration,  qui  la  rendent  tout  à  fait  distincte  d'au- 
cune autre  du  même  genre. 

18.  TUaiUTEIiIiE  SAFRANÉE.  Twrritella  eroeea,  Nobm. 

(  Collect.  du  Mus.  ) 

PI.  XI.Gg.  2. 


T.  testa  turrito-subalatâ,  acuminatâ,  transversim  striatâ,  croceâ  ;  anfracti- 
bus  convexis,  supernè  angusiis  ;aperturâsubrotundâ. 


Coquille  turriculée,  conique,  acuminée  et  pointue  j 
les  tours  de  spire,  au  nombre  de  seize,  sont  fort  régu- 
liers ;   leur  partie   supérieure  est  tellement    resserrée, 
qu'elle  est  dominée  par  la  partie  inférieure  ;  celle-ci,  au 
contraire,  est  renflée,  arrondie  et  saillante;  toute  la  sur- 
face de  la  coquille  est  ornée  de  grosses  stries  transverses 
fort  égales ,  rapprochées  entre    elles  ,    au  nombre  de 
douze  environ  sur  chaque  tour  ;  leur  intervalle,  quoique 
étroit,  est  orné  de  stries  décurrenles  qu'on  n'aperçoit  qu'à 
la   loupe;   enfin,   les  stries  d'accroissement,  flexueuses 
comme  le  bord  droit  et  d'une  finesse  extrême,  forment 
un  petit  travail  déçusse  très»  délicat  entre  les  grosses 
stries;  la  base  du  dernier  tour,  qui  est  légèrement  ex- 
cavé   vers   sa  partie  supérieure,  est  couverte  de  stries 
concentriques   peu    marquées.    L'ouverture  est  subar- 
rondie; le  bord  droit  mince,    tranchant  el  flexueux;  la 


GENRE    TUERITELLE.  23 

columelle  légèrement  arquée;  elle  offre  à  son  point 
d'incidence,  avec  le  bord  droit,  une  légère  saillie.  La 
coquille  est  d'un  jaune  safrané  ;  la  suture  est  un  peu  plus 
foncée  sur  les  premiers  tours  et,  au  contraire,  plus  claire 
sur  les  derniers.  -^    , - 

Long.  Il  centiin. 

Habile 

Espèce  qui  parait  fort  rare  dans  les  collections  ;  elle  est  bien 
distiocte  de  toutes  ses  congénères,  principalement  par  le  grand 
nombre  de  stries  qui  couvrent  sa  surface,  et  par  sa  coloration 
uniforme. 

19.  TUARITZXUB  LUTÉOLÉE.    Turritella  lintolata,  No  bis.  '  . 

(  CoUect.  du  Mus.) 

.'.  PI.  V,  fig.  2.  . 

T.  testa  elongato-turrità,  acuminatâ,  griseâ,  transversim  tenuUgimè  striatà  ; 
striis  longitudinalibas  tennissiinis  flexuosis  ;  anfractibus  subindivbis,  plaoulatis, 
braneo-costuiatis  ;  aperturâ  subrotundâ. 

Coquille  turriculée,  médiocrement  élancée,  conique  et 
acuminée  d'une  manière  très- régulière  ;  on  y  compte 
dix-huit  ou  vingt  tours  étroits,  aplatis,  confondus  pour 
ainsi  dire  entre  eux,  par  le  peu  de  profondeur  et  d'appa- 
rence de  la  suture  ;  chacun  de  ces  tours  est  orné  de  cinq 
petites  côtes  décurrentes,  fines,  délicates,  inégalement 
espacées  ;  toute  la  surface  de  la  coquille  est,  en  outre, 
traversée  de  stries  extrêmement  fines,  rapprochées  les 
unes  des  autres  et  dont  on  distingue  à  la  loupe  les  gra- 
nulations ;  enfin,  les  accroissements  successifs  sont  repré- 


26  'genbe  turritelle. 

semés  par  d'autres  stries  longitudinales,  flexueuses  et 
très-élégantes  ;  le  dernier  tour  est  subarrondi  à  sa  base. 
L'ouverture  a  la  même  forme  ;  le  bord  droit  est  mince, 
flexueux,  tranchant  ;  la  columelle  est  arquée  et  revêtue 
d'un  bord  gauche  mince  et  un  peu  réfléchi  au  dehors.  Le 
fond  de  la  coquille  est  grisâtre,  ses  côtes  sont  colorées 
d'un  brun  rouge,  quelquefois  noir. 

Long.  65  millim. 

Habite        '  ' 

Cette  jolie  espèce,  encore  rare  dans  les  collections,  est  remar- 
quable par  l'aplatissement  complet  de  ses  tours. 

20.  TUaniTELIiE  SUTURAXiE.  rwrrtte//a  fu(ura/ti,  "V^ood. 

(CoUect.  de  M.  Delessert.  )  D'Argenv.  pi.  4o,  fig.  (J.  3.) 
PI.  IX,  fig.  \. 


T.  testa  crassâ,  turritâ^  transvemm  sulcatà,  fulvâ,  maculis  longitudinalibus 
bruneo-nebulosis  distinctâ;  anfractibus  convexis,  rotundatis;  suturis  excavatis  ; 
aperturâ  circulari  ;  labro  incrassato. 


Coquille  épaisse,  turriculée,  peu  élancée,  à  peu  près 
régulièrement  conique  et  pointue  au  sommet  ;  on  y 
compte  douze  tours  très-convexes,  arrondis,  séparés  par 
une  suture  qui,  déjà  bien  marquée  sur  les  premiers  tours, 
devient  de  plus  en  plus  profonde  et  même  canaliculée 
sur  les  deux  derniers,  ce  qui  fait  paraître  ceux-ci  comme 
détachés  l'un  de  l'autre  ;  toute  la  surface  est  traversée 


GENRE    TURRITELIiE.  37 

par  des  sillons  déciirrenls  assez  prononcés,  au  nombre 
de  cinq  ou  six  sur  chaque  tour  ;  le  dernier,  subanguleux 
à  son  sommet,  est  presque  lisse  au  milieu  ;  sa  base  est 
ornée  de  stries  transverses  circulaires  extrêmement  fines. 
L'ouverture  est  petite,  ovale,  arrondie  et  entière;  les 
bords  sont  épais  ;  la  columelle  est  arquée,  un  peu  réflé- 
chie au  dehors.  La  coloration  de  la  coquille  consiste  en 
maculations  longitudinales,  peu  flexueuses,  d'un  brun 
très-clair,  quelquefois  rousses  ;  elles  sont,  en  général, 
nuageuses  et  se  confondent  avec  le  fond  de  la  coquille, 
qui  est  d'un  fauve  clair  ;  la  base  du  dernier  tour  est  d'un 
fauve  plus  foncé  et  uniforme. 

Long.  42  millim. 

.Habite  '  . 

Cette  singulière  espèce ,  encore  rare  dans  les  collections  ,  est 
extrêmement  remarquable  par  son  épaisseur  relativement  à  ses 
petites  proportions,  par  la  convexité  de  ses  tours  et  leur  profonde 
suture. 

21.  TUnaiTEZAEGO&lirÉE.  rurrtïe/^aeornea,  Lahk. 

.    (Collect.  Lam.  et  Mus.)  Encyclop.:  pi.  449;  %•  ^  ^■^• 

\  PI.  XIII,  Gg.3et3* 

T.  testa  turrito-acutâ,  angustâ,  transversim  striatâ,  roseâ,  flammulis  longi- 
tudinalibus  rubro-ferrugineis,  nebulosâ  ;  anfractibus  convexù  ;  suturis  coarc- 
tatis;  aperturâ  obliqua,  subquadrangula ta. 

Coquille  turriculée,  assez  allongée,  régulièrement  co- 
nique et  pointue  ;  elle  est  formée  de  seize  tours  convexes, 
striés  en  travers;  les  stries  sont  fines, régulières,  un  peu 


28  GENRE    TCRRITELIiE.' 

granuleuses  ;  la  base  du  dernier  tour  est  subanguleuse  ; 
le  bord  droit  est  mince  et  tranchant,  la  columelle  faible- 
ment arquée  ;  sa  partie  inférieure  descend  presque  verti- 
calement et  forme  ,  à  son  point  d'union  avec  le  bord 
droit,  un  angle  plus  ou  moins  saillani.  La  coloration  de 
la  coquille  est  généralement  rosée,  avec  des  flammules 
longitudinales  nébuleuses  ;  quelquefois  ces  flammules 
deviennent  plus  larges  et  semblent  se  confondre  ;  alors 
elles  donnent  à  la  coquille  une  teinte  générale  d'un  brun 
rougeâtre. 

Long.  47  millina. 
Habite  la  Méditerranée  et  l'Océan  européen. 


Cette  petite  espèce,  extrêmement  commune,  est  facile  à  distin- 
guer par  sa  forme  régulière  ;  elle  a  de  nombreux  rapports  avec  la 
Turritella  terebra  ,  aussi  a-t-elle  été  souvent  confondue  avec  elle; 
cependant  elle  est  beaucoup  plus  petite  et  bien  plus  tranparente, 
ce  qu'elle  doit  à  sa  coloration  rosée;  ce  dernier  caractère,  aidé 
sans  doute  d'une  supercherie  mercantile,  avait  induit  Lamarck 
en  erreur  ;  ainsi  il  dit  que  celle  coquille  est  lisse ,  brillante, 
d'un  jaune  corné ,  et  nous  avons  pu  nous  assurer,  par  un  examen 
attentif,  que  l'individu  qui  lui  a  servi  de  type,  avait  été  recouvert 
d'une  couche  épaisse  de  vernis ,  cachant  les  sillons  et  les 
stries  dont  il  était  primitivement  pourvu,  ce  qui  lui  donnait  l'as- 
pect corné  et  lisse  dont  parle  Lamarck.  Cette  espèce  avait  été 
nommée  par  Linné  et  Gmel.  (  page  3608  )  Turbo  ungulina.  Elle 
doit,  par  conséquent,  prendre  le  nom  de  Turritella  ungulina. 
M.  Risso  (  Eur.  mér.,  page  106,  pi.  4,  fig.  37  )  l'a  établie  sous  le 
nom  de  Turritella  communis. 

Nous  avons  fait  représenter  (fig.  3')  une  variété  de  cette  espèce, 
qui  est  plus  petite  et  dont  les  sutures  sont  plus  profondes. 


GKNRE  TURkiTELLE.  UQ 

22.   TUAILITEIXZ  TIGRÉE.  Turritella  tigrina,  Nobis. 

(  CoUect.  de  M.  Delessert.)  •     • 

Fi.iy,fig.2. 

T.  testa  elongato-turritâ,  transversim  striati,  albidâ,  flammulis  longitadina- 
libus  rufo-fuscis  pictâ;  anfractibus  basi  subangulatis  ;  aperturà  subrotundâ  ; 
labro  dextro  lenui,  sinuato. 

Coquille  turriculée,  irès-régulièrement  conique,  poin- 
tue et  acuminée  ;  les  tours  de  spire,  au  nombre  de  dix- 
huit  ou  vingt,  sont  suhapîalis  et  légèrement  imbriqués  ; 
ils  sont  ornés  de  stries  ou  côtes  décurrentes  assez  sail- 
lantes, régulières,  à  peu  près  égales  entre  elles;  on  en 
compte  six  sur  chaque  tour  j  celle  qui  est  placée  à  leur 
base  est  un  peu  plus  forte  ;  leur  intervalle  est  légèrement 
strié ,    la  suture    assez  profonde ,  le  dernier  tour  sub- 
anguleux à    sa  base;    les    stries    de   cette  partie    sont 
beaucoup  plus  fines.  L'ouverture  est   subarrondie,   le 
bord  droit  mince  ,    tranchant ,  un    peu  sinueux  ;    il 
forme  en  se  réunissant  à  la  columelle  une  petite  saillie; 
la  columelle  est  médiocrement  arquée;  elle  est  revêtue 
d'un  bord  gauche  mince  et  appliqué.  La  coquille  est 
blanchâtre,  maculée  de  larges  flammules  longitudinales 
et  un  peu  obliques,  brunes  et  noirâtres,  souvent  vio- 
lacées. 

Long.  68  millini. 

Habite  ,        " 

Cette  jolie  espèce  a  quelque  analogie  avec  noire  Turritella  flam- 


.# 


5o  GENRE    TURRITELIiE. 

mulataj  elle  s'en  distingue  par  la  forme  de  ses  tours  qui  sont 
aplatis  au  lieu  d'être  convexes  ;  ses  côtes  transverses  sont  aussi 
moins  nombreuses. 


23.  TURKITEIiIiE  GRAUTITILEITSE.  Turritella  granosa,  Qdot. 

(Collect.  du  Mus.)  Voyage  de  V Astrolabe ^  pi.  55,  fig.  27-28. 

PI.  XIV,  fig.4--4'. 

T.  testa  minimâ,  elongato-turritâ,  granulosâ,  plicatâ,  transversim  striatâ. 
fulvo-rubente  ;  anfractibus  convexis,  numerosissimis ,  corneo-Iucidis  ;  spirâ 
acutâ;  aperturâ  subrotundâ. 

Coquille  petite,  épaisse,  turriculée,  formée  par  un 
cône  assez  élevé  dont  les  plans  latéraux  sont  légèrement 
convexes  vers  le  milieu  ;  on  y  compte  quatorze  ou  quinze 
tours  qui  sont  très-convexes  et  ornés  de  plis  longitudi- 
naux arrondis  assez  saillants,  coupés  à  angle  droit  par 
des  stries  transverses,  de  sorte  que  ces  plis  présentent 
l'aspect  de  séries  de  granulations  ;  le  dernier  tour  est  strié 
à  sa  base.  L'ouverture  est  arrondie,  le  bord  droit  mince 
et  tranchant,  la  columelle  épaissie,  arquée  vers  sa  par- 
tie moyenne,  légèrement  sinueuse  à  l'inférieure.  La 
coquille  est  d'une  coloration  rougeâtre;  les  premiers 
tours  sont  transparents  et  comme  cornés. 

'  Long.  14  millim. 

Habite  le  port  du  roi  George,  à  la  Nouvelle-Hollande. 

Cette  jolie  petite  espèce  se  distingue  par  ses  plis  granuleux  et 
sa  coloration  rougefttre.  > 


GENRE    TURRRITELLE.  3l 

24.  TVB,RITSIiXiIi  PAPIXiIiEUSE.  Twrritella  papillosa,  Nobis. 

(Collect.  du  Mus.  ) 

PI.  XIV*,  Gg.  5. 


T.  testa  elongato-tarritâ,  albo-griseâ  ,  flammulis  fnscis  longitudinalibns 
pictâ  ;  anfractibus  tenuissimè  striatis,  rugosis  ;  striis  duabus  maximis,  subnpdu- 
losis  ;  aperturâ  subquadratâ. 


Coquille  turriculée,  régulièrement  conique  et  acu- 
minée,  pointue  au  sommet  ;  on  y  compte  une  quinzaine 
de  tours  étages,  assez  étroits,  anguleux  vers  leur  partie 
supérieure  ;  l'angle  est  surmonté  d'une  petite  carène  por- 
tant des  granulations  ;  une  autre  côte  décurrente  éga- 
lement granuleuse,  mais  moins  saillante,  est  distincte  sur 
la  partie  inférieure  de  chacun  de  ces  tours  ;  toute  la  sur- 
face de  la  coquille  est,  en  outre,  traversée  par  des  stries 
extrêmement  fines  et  rugueuses.  Le  dernier  tour  est  sub- 
anguleux à  sa  base.  L'ouverture  est  subquadrangulaire, 
le  bord  droit  mince,  tranchant,  légèrement  flexueux, 
la  columelle  arquée.  La  coquille  est  d'un  fond  blan- 
châtre ou  grisâtre,  parsemée  de  flammules  longitudinales 
brunes  ou  rousses,  tantôt  très-petites,  tantôt  très-larges. 

Long.  38  millinit 
Habite 


Des  recherches  ultérieures  m'ayant  fait  découvrir  que  cette 
coquille  avait  été  déjà  décrite  par  M.  King,  dans  le  Zool.joum., 
vol.  5,  p.  347,  sous  le  nom  de  Turritdla  nodulosa,  et  rapportée  par 
M.  Deshayes,  dans  la  i'  édit.  de  Lamarck,ie  pense  que  ce  pre- 
mier nom  devra  lui  être  conservé. 


32  GENRE    TURRITELI.E. 

\  25.  TURRITELLE  ROSÉE.  Turritella  rotea,  Qvor. 

(Collect.  du  Mus.)  Voyage  de  V Astrolabe^  pi.  55,  fig.  24-26. 
PI.  xir,  fig.  2. 

T.  testa  turritâ^  elongato-conicâ,  laevi,  transversim  tenuissimèsulcatâ,  fulvo- 
roseâ  ;  anfractibus  convexis  ;  spirâ  acutâ  ;  aperturâ  subquadratâ. 

Coquille  lurriculée,  peu  élevée,  très-régulièrement  co- 
nique, pointue  au  sommet  ;  on  y  compte  dix  ou  douze 
tours  aplatis,  réunis  par  une  suture  très-profonde  et 
ornés  de  stries  transverses  assez  fines,  mais  parmi  les- 
quelles il  s'en  trouve  deux  ou  trois  plus  fortes,  ayant 
presque  Taspect  de  petites  côtes  ;  le  dernier  tour  est  sub- 
anguleux à  sa  partie  inférieure  qui  est  plus  finement  et 
plus  régulièrement  striée.  L'ouverture  est  subquadran- 
gulaire,  le  bord  droit  mince,  tranchant,  flexueux, 
anguleux  à  sa  base;  la  columelle  médiocrement  ar- 
quée, subtronquée  à  sa  partie  inférieure  où  elle  forme 
aussi  un  angle  très-prononcé  vers  son  point  d'incidence 
avec  le  bord  droit.  La  coquille  est  d'un  fond  un  peu 
fauve,  mêlé  d'une  teinte  rosée;  quelquefois  elle  est  d'un 
brun  ferrugineux. 

Long.  58  millim. 
Habite  les  côtes  de  la  Nouvelle-Zélande. 


Espèce  \oisine  par  l'aplatissement  de  ses  tours,  de  la  Turritella 
cingulata,  mais  ses  stries  décurrentes  sont  moins  développées  et 
sa  surface  n'est  pas  garnie  de  granulations. 


GENRE    TUnniTELLE.  33 

26.  TURRITELXE  BTÉBUXiSUSi:.  Turritella  nebulota,  Nobis. 
(  CoUect.  de  M.  Delessert.) 
PI.  XIV,  Og.  2. 

T.  testa  elongato-turritâ,  acuminatâ,  transversim  sulcatâ  et  striatâ,  subflavâ, 
maculislonfjitudinalibusobiiquis,  fnscis  nebulosâ;  angustis  anfractibus  medio 
concaviusculis  ;  apertorâ  ovatâ  ;  labro  dextro  tenui,  basi  subangulato. 

Coquille  allongée,  turriculée,  formant  un  cône  acu- 
rainé  dont  les  plans  sont  légèrement  concaves  ;  on  y 
compte  dix-sept  ou  dix-huit  tours  assez  étroits  et  apla- 
tis vers  le  milieu,  légèrement  renflés  et  arrondis  à  leur 
partie  inférieure  qui  est  taillée  en  une  espèce  de  petit 
biseau  au-dessus  de  la  suture  ;  toute  leur  surface  est  tra- 
versée par  de  fines  stries  au  milieu  desquelles  on  en 
distingue  quatre  sur  chacun  des  tours  qui  ont  une  saillie 
plus  considérable  et  presque  l'aspect  de  petites  côtes. 
Le  dernier  tour  est  subanguleux  à  sa  base  qui  est  ornée 
de  stries  fines  et  régulières.  L'ouverture  est  grande, 
ovale,  entière;  le  bord  droit  est  tranchant,  flexueux, 
subanguleux  à  sa  partie  inférieure.  La  columelle  est  ar- 
quée. La  coquille  offre  sur  un  fond  jaunâtre  des  flam- 
mules  violacées  ou  d'un  brun  clair,  en  général  un  peu 
diffuses. 

Lonn^.   Sa  millim. 
Habite 


Cette  jolie  espèce  est  voisine  delà  Turritella  imbricalade  Lam., 
ou  plutôt  de  certaines  variétés  de  celle-ci  ;  elle  est  plus  acumi- 
née,  plus  élancée  et  d'une  coloration  différente. 

5 


34  GENRE    TCRRITELLE. 

27.  TURRITELLE  FRAGILE.    Turritellafragilù,  Nobis. 
(  Collect.  de  M.  Delessert.  ) 

-  PI.  VIII,  fig.  3. 

T.  testa  fragili,  conico-turrîtâ,  apice  acutâ,  transverslm  tenuissimé  striatâ, 
atbidâ..  ferrugineo-fasciatâ  ;  anfractibus  convexis,  basi  subangulatis  ;  aperturà 
ovatâ;  columellâ  subtruncatâ. 

Coquille  turriculée,  régulièrement  conique,  pointue  au 
sommet,  composée  de  onze  ou  douze  tours  de  spire  con- 
vexes, légèrement  anguleux  vers  leur  partie  inférieure, 
à  suture  assez  profonde;  ils  sont  ornés  de  nombreuses 
stries  transverses  fines,  un  peu  rugueuses  ou  granuleuses. 
Le  dernier  tour  est  arrondi  à  sa  base  qui  est  couverte  de 
stries  plus  fines  que  celles  des  tours  précédents.  L'ouver- 
ture est  ovalaire,  le  bord  droit  mince  et  tranchant,  la 
columelle  peu  arquée  ;  elle  est  légèrement  tronquée  et 
comme  tordue  à  sa  base  où  elle  forme  un  petit  angle  en 
se  réunissant  au  bord  droit.  La  coquille  est  d'un  fond 
blanchâtre,  sur  lequel  se  détache  une  fascie  décurrenlo 
d'un  rouge  ferrugineux  qui  occupe  le  milieu  de  la  su- 
ture, colorant  ainsi  la  partie  inférieure  d'un  tour  et  la 
partie  supérieure  du  tour  suivant  ;  la  base  du  dernier  est 
nuancée  de  même. 

Long.  a3  millim. 
Habite  le  golfe  de  Gascogne. 

Pelite  espèce  fort  curieuse  et  qui  diffère  d'une  manière  nota- 
ble de  toutes  celles  du  même  genre  par  son  test  mince  et  fra- 
gile et  par  sa  coloration. 


^^J. 


GENRE    TURRITELIiÉ.  35 

28.  TUaKITEXiLE  TRIPUSSÉE.  Turritella  Iriplieata.STVDER. 

(Gollect.  du  Mus.  ) 
PI.  VI,  fig.  i,i*. 

T.  testa  turritâ,  subulatà,  transversim  tennissimè  striatâ,  rufo-fulvâ,  li- 
neolis  rubescentibus  longitudinaliter  disiinclâ  ;  anfractibns  planatis,  carinis  tri- 
bus distantibus,  obtusis,  maculis  obscurioribus  sabarticulatis  ;  aperiurâ  subqua- 
drangulari. 

Coquille  lurriculée,  très-régulièrement  conique,  acu- 
minée,  composée  de  quatorze  ou  quinze  tours  légère- 
ment convexes,  traversés  par  trois  carènes  décurrentes  ; 
la  saillie  de  deux  de  ces  carènes  étant  un  peu  plus  pro- 
noncée, rend  les  tours  subanguleux.  Près  de  la  suture,  on 
distingue  une  autre  petite  carène  qui  devient  très-visible 
sur  le  dernier  tour  dont  elle  forme  la  limite  inférieure 
et  qu'elle  rend  fort  anguleux  ;  la  base  de  ce  tour  est  un 
peu  concave.  Toute  la  surface  de  la  coquille  est  couverte 
de  stries  extrêmement  fines.  L'ouverture  est  subquadran- 
gulaire,  le  bord  droit  mince,  tranchant,  flexueux;  la  co- 
lumelle,  mince  et  arquée;  elle  forme  un  angle  obtus  à  sa 
base,  en  s'unissant  au  bord  droit.  La  coquille  est  fauve, 
avec  des  linéoles  longitudinales  rougeâtres  qui  prennent 
quelquefois  plus  de  dimension  et  lui  donnent  une  teinte 
générale  rouge;  alors  le  fond  apparaît  seulement  sur  les 
carènes  qui  semblent  articulées  par  de  petits  points 
blancs. 

Long.  34  millim. 

Habite  la  Méditerranée,  les  côtes  de  Nice,  de  la  Corse  et 
de  la  Sicile. 


36  GEPfRE    TURRITEI.LE. 

Cette  Turrilelle  a  beaucoup  d'analogie  avec  la  Turritella  bicingu- 
laia  de  Lam,;  mais  on  la  distingue  facilement  de  celle-ci  par 
la  disposition  des  carènes  qui  traversent  ses  tours  ;  elle  est  aussi 
plus  petite.  Nous  avons  donné  sur  la  même  planche  (fig.  1')  une 
variété  de  cette  espèce  dont  les  carènes  sont  moins  prononcées 
et  les  linëoles  longitudinales  plus  distinctes. 


29.  TURRITEXiLE  AV^TRAZiE.  Turritella  auttralit,  Lamk. 

(  Gollect.  Lam.  ) 
PI.  IV,  fig.  3. 

T.  le«tà  parvâ,  turritâ,  transversîm  tenuissimè  striatâ,  fulvâ  ;  anfractibus 
convexiusculis ,  infra  médium  unicingalatis,  granulosis  ;  margine  superiore 
8ulco  prominuio  instructo ,  apice  obtufso. 

Coquille  lurriculée,  épaisse,  régulièrement  conique  ; 
on  y  compte  environ  douze  tours  de  spire  légèrement 
convexes,  ornés  d'une  forte  carène  décurrenie  placée  un 
peu  au-dessous  de  leur  partie  moyenne  et  qui  porte  une 
rangée  de  granulations  arrondies;  une  autre  petite  ca- 
rène, beaucoup  moins  prononcée  et  peu  ou  point  granu- 
leuse, existe  près  de  la  suture.  L'intervalle  de  ces  carènes 
est  lisse  et  excavé.  La  base  du  dernier  tour  est  couverte 
de  stries  fines  et  concentriques  ;  l'ouverture  est  arrondie, 
entière;  le  bord  droit  mince,  tranchant;  la  columelle 
fortement  et  régulièrement  arquée  ;  elle  se  prolonge  à 
sa  base  en  une  espèce  de  petit  rostre.  La  coquille  est 
fauve,  avec  une  zone  jaunâtre  sur  la  suture  et  sur  la  base 
du  dernier  tour. 

Long.  24  millim. 
Habite  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande. 


m 


GENRE    TUIIRITELLE.  Z'J 

Pelile  espèce  remarquable  par  la  rangée  de  tubercules  portés 
sur  une  côte  décurrente  qui  ornent  ses  tours. 

30.  TniL&ITEX.I.E  EXOIJÈTE.  TurriMla  exoleta,  Lamk, 
(Gollect.  Lam.)  Bonanni,  Recréât.  3,  fig.  11 3.  1 

PI.  VII,  fig.  2,  2»,  2»  (var.). 

T.  testa  turrità,  laevigatà,  albidâ,  flaminulis  rubris  lon;;itudina!iter  pic(à  ; 
anlVactibus  inedio-concavis,  bmellosis,  supernè  iiifernèquc  tuniidig,  elatioribuk, 
obtusis  ;  uliiino  subangulato  ;  aperturà  subquadrangulari. 

Coquille  turriculée,  très-allongée  et  acumlnée,  for- 
mant un  cône  dont  les  plans  sont  légèrement  concaves; 
on  y  compte  quinze  ou  vingt  tours  de  spire,  largement 
excavés  dans  leur  partie  moyenne  et  présentant  de  cha- 
que côté  et  près  de  la  suture  une  saillie  arrondie  en  forme 
de  bourrelet;  la  suture  est  en  outre  surmontée  d'une 
petite  côte  décurrente  que  l'on  retrouve  isolée  et  bien 
marquée  sur  l'angle  du  dernier  tour.  Des  lamelles  plus 
ou  moins  élevées,  minces,  flexueuses,  squammiformes 
ornent  la  partie  comprise  entre  les  deux  bourrelets  dont 
nous  venons  de  parler,  c'est-à-dire  la  partie  excavée  des 
tours.  Ces  lamelles  sont  assez  régulièrement  espacées  ; 
elles  correspondent  probablement  aux  traces  d'accrois- 
sement et  forment  ainsi  des  espèces  de  varices.  Le  der- 
nier tour  est  subanguleux  ;  sa  base  est  lisse  et  concave. 
L'ouverture  est  subquadrangulaire,  un  peu  oblique  ;  le 
bord  droit  mince,  tranchant,  flexueux  ;  il  offre  à  son 
sommet  un  petit  angle  qui  correspond  au  bourrelet  su- 
turai, puis  à  sa  base,  un  autre  angle  plus  prononcé 
qui  correspond  à  la  carène  du  dernier  tour.  La  colu- 
melle  est  arquée  ;  sa  partie  inférieure  fait  une  saillie  plus 


38  GENRE    TURRITELLE. 

OU  moins  forte  à  son  point  d'union  avec  le  bord  droit. 
La  coquille  est  blanchâtre  ou  fauve,  avec  des  flammules 
longitudinales  flexueuses  d'un  brun  rougeâtre,  suivant 
assez  exactement  la  disposition  des  lamelles.  Dans  quel- 
ques variétés,  elles  sont  formées  par  la  réunion  de  petites 
linéoles  plus  ou  moins  confluentes,  et  en  se  continuant 
les  bourrelets  de  la  suture,  elles  les  font  paraître  comme 
articulés. 

Long.  Sa  millim. 

Habite  l'océan  Atlantique,  les  côtes  de  la  Martinique  et 
le  golfe  de  Guinée.  •        , 

Celte  singulière  espèce  est  parfaitement  distincte  de  ses  con- 
génères. La  forme  excavée  de  ses  tours  et  surtout  la  disposition 
lamelleuse  de  ses  stries  d'accroissement  en  font  une  coquille 
vraiment  remarquable.  Cependant  il  est  rare  de  la  trouver  dans 
les  collections  avec  les  lamelles  bien  développées,  sans  doute  à 
cause  de  leur  fragilité,  mais  l'on  en  retrouve  toujours  les  traces. 

Dans  la  variété  a,  que  nous  avons  fait  représenter,  l'individu 
est  plus  grand  et  les  lamelles  des  tours  de  spire  sont  beaucoup 
plus  élevées,  ce  qui  rend  les  excavations  plus  profondes.  La  va- 
riété 6  est  toute  blanche,  et  les  excavations  sont  à  peine  sen- 
sibles. 

31.  TUBRITXIiXiE  A  RAMPE.  Turritella  clathrala,  Noeis. 
(Çollect.  du  Mus.  ) 

PI.  XIV,  fig.  4 . 

T.  testa  elongato-suljulatâ,  subcyiindraceâ,  albiJâ  ;  anfractibus  numerosis, 
planis,  laevibus,  bicarinatisj  aperturâ  subtrigonà  ;  labro  dextro  prominentc. 

Coquille  turriculée,  très-étroite,  très-allongée ,  régu- 
lièrement conique  et  acuminée  ;  les  tours  de  spire,  ai\ 


GENRE    TUHlUTliLLE.  3p 

nombre  de  dix-huil  ou  vingt,  sont  aplatis  et  com- 
plètement lisses;  chacun  d'eux  est  entouré  de  deux  ca- 
rènes ou  côtes  décurrentes  arrondies  assez  saillantes, 
dont  l'une  divise  le  tour  en  deux  parties,  et  l'autre  se 
trouve  placée  tout  à  fait  à  la  base,  immédiatement  au- 
dessus  de  la  suture  qu'elle  rend  plus  enfoncée  ;  cette  côte 
inférieure  est  très-prononcée  sur  le  dernier  tour  dont  la 
base  est  lisse  et  légèrement  excavée.  L'ouverture  est  sub- 
trigone;  le  bord  droit  présente  une  saillie  assez  pronon- 
cée qui  correspond  a  la  carène  du  dernier  tour  ;  la  colu- 
melle  se  projette  également  à  sa  base,  vers  son  point 
d'incidence  avec  le  bord  droit,  en  une  saillie  triangulaire. 
La  coloration  de  la  coquille  est  blanchâtre. 

Long.  48  millim. 

Habite  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Cette  jolie  espèce  se  dislingue  par  les  deux  côtes  décurrentes 
de  cliacun  de  ses  tours  et  par  sa  surface  lisse. 

32.  TURRITEIiIiE  OARIM'IFÈRE.  Turritella  carinifera^  Lamk  . 
(  Collect.  du  Mus.  ) 

PI.  XIII,  fig.  2. 

T.  testa  tarrità,  transversîm  carinatâ,  isevigatà,  diaphanâ,  (cnuissiiuè  slriatà, 
albidâ  ;  anfractibus  medio  carinâ  cinctis;  ultimo  angulato  ;  infimâ  facie  plano- 
concavâ;  aperturâ  quadrangulari  :  tabro  ad  basim  angustato. 

Coquille  turriculée,  mince,  semi-transparente,  réguliè- 
rement conique  et  pointue;  le  cône  qu'elle  forme  est  peu 
élevé  et  très-large  à  sa  base.  Les  tours  de  spire  sont  au 
nombre  de  quinze;  ils  sont  aplatis  ou  très-légèrement 


4o  GENRE    TURRITELLE. 

convexes,  et  pourvus,  à  peu  près  vers  leur  partie 
moyenne,  d'une  carène  décurrente  assez  prononcée.  Sur 
le  dernier  tour  on  en  voit  une  seconde  qui  forme  son 
angle  inférieur;  sur  les  tours  précédents,  cette  carène 
est  cachée  dans  la  suture.  La  base  du  dernier  est  excavée. 
Toute  la  surface  est  en  outre  traversée  par  une  mul- 
titude de  petites  stries.  L'ouverture  est  quadrangulaire  ; 
le  bord  droit  mince,  tranchant,  flexueux,  muni  d'un  an- 
gle qui  correspond  à  la  carène  inférieure  du  dernier  tour, 
et  à  sa  base,  vers  son  point  de  réunion  avec  la  colu- 
melle,  d'un  autre  angle  assez  saillant.  La  columelle  est 
arquée,  subanguleuse.  La  coquille  est  blanchâtre,  quel- 
quefois légèrement  rosée. 

Long.  68  millim. 
Habite 

Belle  espèce  assez  rare  dans  les  collections,  surtout  en  bon 
étal  de  conservation;  elle  est  remarquable  par  la  forte  carène  qui 
orne  ses  tours.  Ce  caractère  la  fait  ressembler,  à  la  première  \ue, 
à  la  Turrilella  duplicata  de  Lam.;  mais  elle  en  diffère  sous  tout 
autre  rapport,  principalement  par  sa  forme  régulièrement  acu- 
minée  et  son  test  mince. 

33.  TURRITEXiLB  BREVXAZii:.  Turritella  breoialis,  Lamk. 

(  Collect.  du  Mus.)  Lister,  Conch.^  t.  691,  fig.  56. 
PI.  xn,  fig. -1,  4»  (j«"ne). 

T.  testa  e]ongato-turritâ,  transversim  tenue  striatâ,  flavâ  ;  anfraclibus  con- 
vexis,  quatuor  aut  quinque  costis  decurrentibus  ;  aperturâ  ovatâ,  basi  dila- 
tatâ  ;  labro  tenui,  anticè  producto. 

Coquille  lurriculée,    très-régulièrement   conique    et 
pointue  3  les  .tours  de  spire,  au  nombre  de  seize  ou  dix- 


GBMRE    TCRRITELLE.  4' 

huit,  sont  convexes  et  traversés  par  quatre  ou  cinq 
grosses  côtes  décurrentes,  dont  la  supérieure  est  séparée 
des  autres  par  un  sillon  plus  large  et  plus  profond. 
Toute  la  surface  de  la  coquille  est  couverte  en  outre  d'un 
très-grand  nombre  de  stries  transverses  fort  régulières. 
La  suture  est  bien  marquée.  L'ouverture  est  grande, 
ovalaire,  subarrondie.  Le  bord  droit  est  mince,  tran- 
chant; il  présente  à  sa  partie  supérieure  un  sinus  très- 
superficiel  assez  étendu,  et  un  autre  sinus  beaucoup  plus 
profond  et  plus  étroit  à  sa  base,  vers  son  point  d'union 
avec  la  columelle  ;  le  bord  de  l'ouverture  est,  en  cet  en- 
droit, réfléchi  au  dehors  de  manière  à  former  une  espèce 
de  canal.  La  columelle  est  revêtue  d'un  bord  vitreux 
assez  épais  et  appliqué  qui  se  continue  avec  la  portion 
réfléchie  du  bord  droit  après  avoir  formé  sur  le  milieu 
de  la  columelle  une  crête  ou  une  espèce  de  pli  oblique. 
La  coloration  de  la  coquille  est  fauve. 

Long.  82  inillim. 
Habite  les  mers  du  Sénégal. 


Celle  espèce  est  l'une  des  plus  faciles  à  distinguer  parmi  celles 
du  même  genre,  à  cause  de  sa  forme  générale  très-régulière- 
ment conique,  quoique  peu  élevée,  la  parfaite  convexité  de  ses 
tours  ornés  de  côtes  décurrentes,  et  la  disposition  sinueuse  des 
bords  de  son  ouverture.  Les  côles  de  ses  tours  supérieurs  sont 
aussi  plus  marquées.  Le  jeune  individu  (1")  est  blanchâtre. 

Les  individus  qui  ont  servi  à  Lamarck  pour  l'établissement  de 
l'espèce  étaient  en  mauvais  état  et  roulés.  Nous  rapportons  à 
cette  Turritelle,  comme  variété,  le  Mesal  d' Adanson  {  Voyage  au 
Sénégal,  pi.  40,  fig.  7). 


^2  GENRE    TURRITELLE. 

34.  TUaRITELLE  VARIABLE.  Turritella  varia, 'Sobis. 
(  Collect.  du  Mus.  ) 

PI.  II,  fig.  3,  3»,  o''(var.). 

T.  testa  turritâ,  conicâ,  acuminalâ,  tenuissimè  siriatâ,  cinereo-violaceâ  v<l 
cœrulescente  ;  anfractibus  convexis,  carinatis  ;  aperturâ  magnâ,  ovali  ;  labro 
dextro  ad  basim  cxtùs  inflexo. 

Coquille  lurriculée ,  très-régulièrement  conique  et 
pointue;  on  y  compte  à  peu  près  douze  tours  convexes, 
traversés  par  de  petites  carènes  décurrentes.  Ces  carènes 
sont  au  nombre  de  trois  ou  quatre  sur  chaque  tour  et 
en  général  plus  prononcées  sur  les  premiers  ;  en  outre, 
toute  la  surface  est  couverte  d'un  grand  nombre  de  stries 
extrêmement  fines  et  régulières,  qui,  à  la  loupe,  parais- 
sent granuleuses,  à  cause  des  stries  longitudinales  d'ac- 
croissement qui  les  coupent  à  angle  droit.  L'ouverture 
est  grande,  ovale,  un  peu  oblique  ;  le  bord  droit  mince, 
tranchant,  flexueux,  muni  à  sa  base,  vers  son  point  de 
réunion  avec  la  columelle,  d'un  large  sinus  canaliforme 
qui  le  rend  réfléchi  au  dehors.  Ce  sinus  est  limité  par  une 
légère  saillie  pliciforme  que  présente  la  partie  moyenne 
de  la  columelle;  celle-ci  est  arquée  ;  sa  base  est  aplatie. 
La  coquille  est  ordinairement  d'un  gris  cendré,  violacé 
ou  bleuâtre;  quelquefois,  sur  le  fond  bleuâtre,  elle  est 
garnie  de  simples  lignes  teintées  de  jaune. 

Long.    3o  millim. 
Habite  rocéau  Atlantique,  à  l'embouchure  de  la  Gambie. 


GENRE    TCRRITELLE.  4^ 

Celte  espèce  estexlrêineraent  voisine  de  la  Turritellabrevialisde 
Lara.;  mais  elle  esl  toujours  beaucoup  plus  petite  et  moins  acu-, 
miuée^  son  ouverture  est  aussi  plus  oblique,  le  sinus  de  sa  base  plus 
profond.  Ces  caraclères  nous  ont  paru  suffisants  pour  la  consi- 
dérer comme  distincte.  Nous  lui  avons  donné  le  nom  de  Turri- 
lella  varia^  à  cause  de  l'instabilité  de  sa  coloration  et  de  ses 
stries.  La  variété  a  que  nous  avons  fait  représenter  est  d'un  fond 
blanchâtre;  la  variété  ôest  remarquable  en  ce  qu'elle  offre  sur  son 
fond  d'un  gris  violacé,  des  espèces  de  petites  mouchetures 
blanches,  rangées  en  séries  transverses  sur  chacune  des  carènes. 


tûblf 


DES  ESPÈCES  DE  TURRITELLES. 


NOMS 


''"' 

des  espèces. 

de  leurs  auteurs. 

P'B- 

PI. 

Fig. 

i  Double-carène. 

Turritella  Duplicata. 

Lam. 

3 

{'.: 

2«.2h 

Tarrière. 

— 

Terebra. 

Lam. 

A 

3 

4 

Bacillaire 

— 

Bacillum. 

Nobis. 

5 

4 

4 

Flambée. 

— 

Flammulata. 

Nobis. 

7 

5 

4 

Rembrunie. 

— 

Fuscata. 

Lam. 

8 

5 

2 

Leucostome. 

— 

Leucostoma. 

Valenc. 

9 

6 

2 

Columnaire. 

— 

Columnaris. 

Nobis. 

<0 

7 

4 

Imbriq^uée. 

— 

Imbricata. 

Lam. 

U 

9 

2-2* 

Râpe. 

— 

Radula 

Nobis. 

43 

2 

4 

Bicerciée. 

— 

Bicingulata. 

Lam. 

H 

8 

2 

Trisillonnée. 

— 

Trisulcata. 

Lam. 

4S 

44 

4 

Cingulée. 

— 

Cingulata. 

Sow. 

46 

40 

2 

Cordonnée. 

— 

Torulosa. 

Nobis. 

48 

6 

5 

Ponctuée. 

■— 

Punctatai 

Nobis. 

49 

44 

5 

Ânnelée. 

— 

Annulata. 

Nobis. 

20 

43 

4 

Goniostome. 

— 

Goniostoma. 

Valenc. 

24 

40 

4 

Marbrée. 

— 

Marmorata. 

Nobis. 

23 

8 

4 

Safranée. 

— 

Crocea. 

Nobis. 

24 

44 

2 

Linéolée. 

— 

Lineolata. 

Nobis. 

23 

5 

2 

Suturale. 

— 

Suturalis. 

Wood. 

26 

9 

4 

Cornée. 

— 

Cornea. 

Lam. 

27 

43 

3-3. 

Tigrée. 

— 

Tigrina. 

Nobis. 

29 

4 

3 

46 


TABLE. 


NOMS 


des 

espèces. 

de  leurs  auteurs. 

Pag. 

PI. 

Fig. 

Turritelle  Granuleuse. 

Turritella  Granosa. 

Quoy. 

50 

44 

4-4» 

— 

Papilleusc. 

— 

Papilloi>a. 

Nobis. 

34 

44 

3 

— 

Rosée. 

— 

Rosea. 

Quoy. 

32 

42 

2 

— 

Nébaleuse. 

— 

Nebulosa. 

Nobis. 

55 

44 

2 

— 

Fragile. 

— 

Fragilis 

Nobis. 

54 

8 

3 

— 

Triplissée. 

— 

Triplicata. 

Sluder. 

35 

6 

4a 

— 

Australe. 

— 

Ausiralis. 

Lam. 

56 

4 

5 



Exolètc. 

_ 

E\cleta. 

Lam. 

37 

r 

2-2«2'' 

— 

A  rampe. 

— . 

Clathrata. 

Mobis. 

38 

44 

4 

— 

Carinifère. 

— 

Carinifera. 

Lam. 

39 

43 

2 

— 

Brëviale. 

— 

Brevialis. 

Lam. 

AO 

42 

4-4» 

— 

Variable. 

— 

Varia. 

Nobis. 

42 

S 

S-S^S" 

ià 


THE  Jî      ^t 

mamii  uf  hlms 


TllUUTELLE    (^Turritella .; 
3^ 


PI    a. 


'-v.HlUfm.    r--^j^:.I"'# 


j     Tui'rilclli-    Tape  . 
2'}  2.  Turri telle     double-carène  var  '■ 

.7 .  Tu  r  ri  telle     \'ai'i  a  ble  . 
ô  ?  .1         i  d  .         i  d  .       va  !•  : 


f  TttrriteUa  radula       nobis .) 

I Turritel/a  duplica/a  i>ar^ 

(  Tiirritelùr  oaria         noùu) 

I         id .  id  .      txir'r-'     .1 


AWA 


Publié  par  J.B,  Bailli  ère  et  fila,  Par 


THE  imm 

OF  (HE 
UmVERSlTY  OF  ILUMIS 


TrniUTKl,I,K  (Tu.nU-Jla.) 


PI.   3. 


^. 


1 .  Tumtelle   t aJTiere  . 
a .  Turritelle  reniljrunie . 


^ Turril^/Za    /^feSra  ■  Aeun  J 


GorUier  pi* 


Publié  par  J.  B,  B.iillière  et  ftls  Pans 


THE  1"»»».HY 
URlVERSilï  Uf  ilLlNOtS 


TURRITELLE    (Turritclla  ) 

3. 


PI.  4 


3. 


r: 


1 .  Tiirritellc      feacillaire 
a.  Turri telle      lig'i't'c 
3.  Tiirri  telle      ausfcpeole 


fTurriie//a  bacillum  noéùr.  j 
fTiuriie/Za^  ti^rina  .  nobir.  ) 
(Tiu-rilella^       aud-trcU'i^ .     /.lun  J 


7-V 


V^  S^cWj'ê' 


THE  '"">58ï 

Or  'lit 


m 


TURRITELLE    (Turritolla) 


PL  5. 


TuT'i'il  clic  flambc'e  . 
Turi'ilollc  linoolcc  . 


Publié  par  J.  B.  EailUère  et  fils,  Pans. 


trtr^tttt   j-r  . 


THE  IIBRARY 

Of  ÎH£ 

OMIVERSlTy  Of  /LLISOIS 


'El 

\% 

V-:f. 


T UIUUTKLLE    ( Tmiitella.) 


ri.6 


L  .  Tui'ri telle    Lriplissée. 
a.Turritelle    Icucostome. 
5  ■  Turritelle    cordoiinee  . 


fTu/riteUa.   IripàceUd    suuùir.  ) 

fTurrùe/la    /{'/woo^fomcù  ^aienr.  .) 

J'I'urrite/ùi    éoruloj-Oy    noéij- .    J 


Conhe/'  pirur^ . 


Jk^^  jSyoj-^ 


THE  IIBRARY 

OF  ÎHE 

URIYËRSITY  ÛF  iLLiKOiS 


n  RRITELLE  (Tunildla . 


PI.  T 


1  .ïiii'i-ilcllc  cohininaire- 
a.Turritellc  exolèto. 
a.  id .        id .  vtvr. 


fTii/wi/e//a    fi.ro/et.fi-  /-am.) 
f       id  ■        id .    var.  I 


(ronfler  pi/ijr 


Publié  par  J.B.  Baillière  et  fiU, Paris 


THE  IIBRARY 

OF  THE 

r«!V£BS;îy  Uf  ILLISSSS 


TURRITKLLE   (Turrilella.) 


I  Turi'iU'Ilo  marbrée  . 
aTiii-i'ilcilo  l)ii>oi'clee  . 
S.Turi'ilello  irao-ile  . 


r/hrri/i'/la  fnarrnûra/a  .  rwèij-l 
iTurri/e//a  bicùi^a/afxt .  /.ami 
f  l'urri/e//(T  _  /ra//tYt.r .  nof>i>i 


fia/l/ft^/'  pt/ijr  ■ 


Fuhlu-  par  J  IV  Baillicrc  et  fils,  l'aris. 


irURITKI.LK  (Turritclla 


PJ 


P  ■'* 


jTumlelIc  suturale  . 
a.Turritclle  imbriquée  . 
a^        id .  idL .  var . 


fTii/Titel/a  j-iUura/is.      Wiiodl 
fTuf'rt/eUa  i/tiiricafa  .  I.  am .) 


MocJt  pinj:  . 


PuVlié  par  J.  B.  Baillière  et  fU»,  Paris. 


THE  vm^'i 


TURRITELI.E  fTurritcUa) 


PI. 


>S<' 


1 .  Turritelle  g-oniostonic  . 
a.  Turritelle  ciiigTilée. 


'  Tu/'rûe/la  ço/iiostonia    laUru^J 
f  rurrileZltZ/  anauùtta  .         Soa>.j 


l'janJ^tv  prineT' . 


PuHié  par  J ,  B ,  Bailli  ère  et  fils ,  Paris . 


THE  UBHARY 
OF  ÎKE 


T L'RRITEI.LK  /Turiitella.) 


Pl.u. 


3. 


1  .Tui'pitclïe  trisilloiincc 
2.Tnrrilcllc  salVance  • 
3.  'rurritolle  poncluée  . 
Gortjier  pinj^  ■  Publié  pax   J  .  B 


fTarr-iU'/ùt     /rùi-u/rafa  -  /.a/n.j 

Baillière  el  fib,  Paris. 


THE  LtSSARY 

OFÎHE 

UNIVERSilY  ÛF  ILUStOlS 


TURRITELLE  t'Tun-iteUa.) 


PI. 


j  .  Turi-itelJe  bréviaJe  . 
1^  id.        id .     jeune 

2    Turritelle  rosée  . 


(>t>/Uœi'  /3L 


/TtuTÙe//a  6reoia/id'  Lanij 
f  it/.  ù/.  ^  /unior  ) 
fj'iirrife//a  roj-ea  (^'"^J 

P'jWi»  par  J.  BBaillièrc  eL  fils.ParLé.  tiircau 


THE  U'^'^ARY 

OF  ÏHE 

UMWUBSiïY  U?  ILUSQIS 


TURRITELLK    (Turnlella.) 


PI .  1.3 . 


Jf 


1.  Tiirritello  aiinelcc  . 

a.TiirrilelIc  carini/ei-f 

5TiiiTiti-llo  cornée  . 

5«         id.  id             Vil 


fTiwriteJla  a/inuiaia  notnj-) 
fTurrùe/Ia  caruii^h'a  f.am  j 
I  Ttirrlie/lil    a)rnea  /«/«  / 


TIJRRITELLE   (Turrilella  ^ 


PI.  14. 


i 


i 


1.  Turritclle  à  rampe  . 
3  .Turritelle  ncbtileuse  . 
j.Tiirril  elle  papilJeuse  . 
4 -Turritelle    oTanuleiise  . 


( rurritelùt  claf/watcb.  noàis.) 

f  TurrUel/a/  neiuiostt.  nobùrj 

iTurrite/la  papil/^sa    iwbù-l 

f Titrrite//a  i/rafwsa  .    (fuoyl 


Conjjer  pt/ix 


l'ablie  nar  J.  B.  Baillière  et  fiU.Pans 


THE  LIBRARY 

OFTIIE 

UMIVERSITY  CF  ILLISOîS 


GENRE  SCALAIRE. 


(  se  AL  ARIA,  Lam.) 


Coquille  subturriculée,  garnie  de  côtes  longitudinales 
élevées,  interrompues,  obtuses  ou  tranchantes.  Ouverture 
obronde  ;  les  deux  bords  réunis  circulairement ,  et  ter- 
minés par  un  bourrelet  mince  et  recourbé.  Opercule 
corné,  mince,  ovale,  arrondi  et  paucispiré. 

Testa  sabtarrita  :  costis  longitudinalibus.el€ii;alis,  suhacatis,  inlerruptis. 
Apertura  rotundata  :  margioibns  connexis,  marginatîs,  reflexis.  Operculum 
jovato-rotundiim,  corneum,  spiratam. 

Animal  spiral,  muni  d'un  mufle  proboscidiforme ,  à 
l'extrémité  duquel  est  la  bouche  qui  est  garnie  de  deux 
lèvres  verticales.  Il  a  deux  tentacules  coniques,  cylin- 
driques, pointus,  distants,  portant  chacun  près  de  leur 
base,  et  à  la  partie  extérieure,  un  œil  sur  un  léger  ren- 
flement. Le  pied  est  ovale,  élargi  et  tronqué  en  avant 
avec  un  sillon  transversal  antérieur.  La  cavité  respiratrice 
ne  renferme  qu'une  seule  branchie,  longue  et  étroite. 
L'organe  excitateur  très-grêle. 

Les  coquilles  qui  constituent  le  genre  Scalaire  de  Lamarck 
ëtaient  connues  longtemps  avant  qu'elles  fussent  réunies  sous 
cette  dénomination  générique.  Rondelet  et  ses  imitateurs  les 
rapprochaient  de  certaines  coquilles  terrestres,  telles  que  les 
Maillots-,  d'autres  les  assimilaient  aux  Serpules  ou  bien  aux  Buc- 

I 


2  GENRE    SCALAIRE. 

cins  :  de  ce  nombre  est  d'Argen  ville.  Lister  figura  plusieurs  es- 
pèces et  donna  surtout  le  nom  de  scalata  à  une  coquille  qui 
depuis  servit  de  type  au  genre  dont^  nous  nous  occupons.  Linné 
rangeait  ces  coquilles  parmi  les  Troques,  à  cause  de  la  forme  de 
l'ouverture,  et  c'est  de  ce  dernier  genre  que  Lamarck  les  sépara 
pour  les  placer  d'abord  entre  les  Cyclostomes  et  les  Maillots; 
puis  enfin  pour  en  constituer  un  genre  distinct,  qu'il  rangea 
d'une  manière  plus  convenable  parmi  sa  famille  des  Turbinacées, 
entre  les  Dauphinules  et  les  Turritelles  (voir  sa  Philosophie  zoo- 
logique). Quelques  années  après,  il  sentit, que  l'on  pouvait  encore 
améliorer  ces  rapports  en  créant  la  famille  des  Scalariens  (extrait 
de  son  cours)  pour  y  réunir  les  Scalaires,  les  Dauphinules  et  les 
Vermets. 

M.  Cuvier,  dans  son  Règne  animal^  n'envisagea  le  genre  Scalaire 
que  comme  sous-genre  des  Turbots,  le  plaçant  dans  sa  famille  des 
Trocho'f  des.  M.  deBlainville,  sans  s'accorder  complètement  avec  les 
deux  derniers  savants  que  nous  venons  de  citer,  rangea  les  Sca- 
laires dans  sa  famille  des  Cricostomes,  entre  les  Turritelles  et  les 
Vermets;  celte  dernière  classification  semble  la  plus  naturelle, 
surtout  d'après  la  parfaite  connaissance  qu'on  a  maintenant  ac- 
quise de  l'animal  de  la  Scalaire  commune  par  la  description  qu'en 
a  donnée  Plancus  {Conch.,  t.  5,fig.  7,  8,  ouvrage  publié  en  1739), 
et  dans  ces  dernières  années  par  PHilippi  {Testaceorum  mollusco- 
rum  Siciliœ^lA.  \(i,Q^.  2). 

Les  Scalaires,  que  l'on  nomme  vulgairement  scalata^  sont  des 
coquilles  marines  élancées,  sublurriculées  et  très-remarquables, 
surtout  par  leurs  côtes  ou  lamelles  longitudinales  élevées,  plus  ou 
moins  multipliées,  un  peu  obliques,  interrompues  |à  la  suture. 
Ces  côtes  ne  sont  que  les  bourrelets  minces  des  anciens  bords!^de 
l'ouverture;  elles  marquent  les  différents  accroissements  de  la  co- 
quille, et  montrent  quelebordrejetéau  dehors  de  la  dernière  ouver- 
ture est  un  véritable  bourrelet  qui,  généralement,a  peu  d'épaisseur, 
mais  qui  n'est  point  aigu.  La  spire  des  Scalaires  est  plus  ou  moins 
allongée,  selon  les  espèces  ;  mais  dans  toutes  celles  qui  sont  con- 
nues, le  tour  inférieur  est  un  peu  plus  renflé,  plus  grand  que  ce- 
lui qui  précède,  et  par  conséquent  que  ^tons  les  autres.  Quelques 
espèces  sont  remarquables  parce  qu'elles  ont  un  ombilic  très-ou- 
vert et  un  écart  très-singulier  des  toursde  spire  qui,  par  cette 
raison,  présentent  la  coquille  comme  un  tube  tortillé  en  spirale. 
La  Scalaire  précieuse  offre  surtout  celte  disposition.  Elle  est 


GENRE   SCALAIRE.  3i 

fournie  de  lames  longitudinales  très  -  élevées,  ce  qui  parait  être 
un  obstacle  à  la  soudure  immédiate  des  tours.  D'après  cette  forme 
particulière,  elle  n'a  pas  de  columelle. 

La  distinction  des  espèces  est  assez  difficile  dans  certaines  Sca- 
laires, car  elle  ne  peut  souvent  être  établie  que  par  la  hauteur  de 
la  spire,  ou  parce  que  la  séparation  des  tours  se  trouve  plus  ou 
moins  prononcée,  quelquefois  parla  saillie,  l'épaisseur  et  le  nom- 
bre proportionnel  des  côtes  ou  bourrelets  qui  offrent  des  varia- 
tions dont  on  sait  peu  les  limites. 

On  ne  connaît  qu'un  petit  nombre  d'espèces  de  ce  genre;  elles 
paraissent  habiter  de  préférence  les  bords  de  la  mer  où  se  trou- 
vent des  anfractuosités  de  rochers.  Cependant  il  en  existe,  croit- 
on  communément,  dans  presque  toutes  les  mers,  surtout  dans 
celles  des  climats  chauds  et  tempérés;  quelques  espèces  se  pè- 
chent dans  les  mers  d'Europe. 


1.  SCAXiAIRE  PRÉCIEUSE.  Scalaria  pretiosa,  Lam. 

(Gollect.  Lam.  Mass.)  Rumph,  Mus.,  t.  49,  %•  a. 

PI.l,fig.  I. 

Se.  testa  conicâ,  umbilicalâ,  in   spirnm   laxam  contortâ,   pallidè  fulvâ, 
costisalbis;  anfractibus  disjunclis,  lœvibus,  ullimo  veulricoso. 

Coquille  conique,  aîlGngée_,  turriculée,  assez  large  à  ht 
base,  formée  de  huit  à  neuf  tours  convexes,  arrondis,  dé- 
tachés les  uns  des  autres  et  garnis  de  côtes  qui  sont  dis- 
posées avec  une  grande  régularité  ;  ces  côtes  sont  longi- 
tudinales, lamelliformes  ;  celles  des  tours  supérieurs  sont 
minces  et  tranchantes,  s'épaississant  sur  le  dernier  et  rcr 
présentant  parfaitement  les  anciens  péristoraes  de  chaque 
accroissement.  La  coquille  est  lisse  et  diaphane  dans  les 
interstices  des  côtes.  L'ouverture  est  arrondie,  garnie  en 
dehors  d'un  large  bourrelet  qui  occupe  toute  la  circon- 
férence. La  base  de  la  coquille  est  percée  d'un  ombilic 
médiocre,  lamelleux,  par  lequel  l'œil  peut  pénélret  daijs 


4  GENRE   SCALAIRE. 

l'intérieur  de  chaque  tour  de  spire.  La  coloration  est  d'un 
blanc  plus  ou  moins  transparent  ;  les  côtes  sont  d'un 
blanc  mat. 

Long.  3  pouc.  1/2.  Larg.  20  lig. 

Habite  les  mers  de  l'Inde. 

Cette  coquille,  très-élégante,  est  remarquable  par  la  disposition 
de  ses  tours  de  spire  disjoints  ;  elle  a  été  fort  rare,  fort  recher- 
chée, et  avait  autrefois  une  valeur  considérable  dans  le  com- 
merce ;  maintenant  on  la  trouve  dans  la  plupart  des  collections  -, 
on  lui  donne  ordinairement  le  nom  de  scalata.  M.  Leach  avait 
établi  celte  coquille  comme  type  d'un  nouveau  genre  qu'il  appelait 
Aciona  {Zoolog.  mise). 

2.  SCAItAZRE  DE  PAIiXiAS.  Scalaria  Pallasii,  Nobis. 

(GoUect.  Mass.  et  Mus.)  Pallas.,  Sp.  zooL,  10,  t.  3,  fig.  5-è. 

.    '  PI.  II,  fig.  3. 

Se.  testa  conicâ,  turriculaiâ,  umbilicatâ,  albidà  ;  anfractibus  disjaiiclis, 
longitudinaliler  confertissimè  costatis. 

Coquille  conique  j  allongée,  turriculée,  renflée  à  sa 
partie  inférieure  ;  spire  pointue  composée  de  neuf  tours 
convexes,  étroits  et  arrondis,  à  suture  creusée  profondé- 
ment, couverts  de  nombreuses  côtes  longitudinales  à  la- 
melles minces,  étroites,  rapprochées  les  unes  des  autres  ; 
celles  des  tours  supérieurs  sont  extrêmement  fines,  et  à 
peine  peut-on  les  apercevoir  sur  le  sommet  ;  à  la  base, 
ces  lamelles  deviennent  plus  larges  et  très-distinctes.  Les 
interstices  des  côtes  et  les  côtes  elles-mêmes  sont  lisses  et 
d'un  blanc  un  peu  teinté  de  grisâtre.  L'ouverture  est  ar- 
rondie, le  péristome  un  peu  élargi  en  dehors.  La  base  de 
la  coquille  est  percée  d'un  ombilic  étroit,  mais  profond, 
qui  laisse  voir  la  spirale  des  deux  ou  trois  derniers  tours. 


Habite  '% 


GENRE    SCALAIRE. 

Long.  17  lignes. 


Celle  espèce,  plus  rare  que  la  prëcédenle,  a  beaucoup  d'ana- 
logie avec  elle  dans  l'aspect  général;  cependant  elle  est  moins 
grande,  plus  légère,  ses  lamelles  sont  plus  fines  et  eu  bien  plus 
grand  nombre.  Une  différence  très-remarquable  la  dislingue 
encore,  c'est  que  ses  lours  de  spire  sont  à  peine  disjoints,  et  que 
les  lamelles,  en  s'y  réunissaut,  ne  creusent  pas  si  profondément 
la  suture. 

3.   SCAI.AIRE   rXNES    COTES.  Scalaria  costiilata,  NoBfs. 

(Collect.  Mass.) 
pr.  ii.fig.  i. 

Se.  teslâ  teuLii,  elopgalâ,  turriculatà,  umbilicatà,  ad  basîm  dilàtatà,albâ ^ 
anfractibusconvexis,  disjunclis,  lenuissimècostalis. 

Coquille  mince,  allongée,  lurriculée,  ombillqiiéej,  à 
base  élargie,  à  spire  très-poin lue,  composée  de  neuf  à  dix 
tours  fort  convexes  et  disjoints.  Toute  la  surface  exté- 
térieure  est  ornée  d'un  grand  nombre  de  lamelles  si  dé- 
liées, qu'elles  semblent  seulement  indiquées  par  un  trait 
continu  sur  chacun  des  tours  ;  ces  lamelles  sont  peu  sail- 
lantes ,  régulièrement  espacées,  plus  élevées  et  comme 
subécaillées  vers  le  sommet  des  derniers  tours  qu'elles  joi- 
gnent quelquefois  entre  eux.  A  la  base  de  la  coquille" 
existe  un  ombilic  peu  évasé,  profond,  et  en  partie  caché 
par  le  bord  gauche.  L'ouverture  est  arrondie,  légèrement 
bordée.  La  coloration  est  uniforme,  d'un  blanc  diaphane. 

Long..  17  lig. 
Habite 

Celte  coquille,  très-rare,  semble  se  rapprocher  de  la  Scalaria 
Pallasii;  mais  elle  est  plus  légère,  et  l'aspect  des  côtes  y  est  tout 

1- 


6  GENRE   SCALAIRE. 

à  fait  différent,  ces  côtes  étant  extrêmement  minces  et  étroites 
dans  l'espèce  dont  il  est  ici  question.  Les  tours  de  spire  y  sont 
aussi  plus  distincts  et  plus  élevés. 

4.   SCALAIRE  LIMÉOIiÉE.  Scalaria  lineata,  Say. 

(Collecl.  Mass.  )  Say  ,  Amer,  conch.^  cah.  n**  3,  pi.  27, 

PI.  II,  fig.  5;  pi.  VI,  fig.  20,  var. 

Se.  testa  parvâ,  ovatoconicâ,  tenui,  sabumbilicatà,  albâ,  fasciis  duabus 
seu  tribus  fulvis^  anfractibus  convexis  j  costis  loagiludinalibus  tenuissimis, 
creberrimis  ;  labro  margloe  subreflexo. 

Coquille  mince,  petite,  oyale-conique ,  pointue  au 
sommet,  formée  de  sept  à  huit  tours  de  spire  un  peu  sur- 
baissés, dont  le  dernier  beaucoup  plus  convexe  que  les 
autres  ;  tous  sont  couverts  de  côtes  lamelleuses  très-fines 
et  souvent  comme  imbriquées  les  unes  sur  les  autres.  La 
suture  est  un  peu  canaliculée.  L'ouverture  est  assez 
grande,  légèrement  bordée.  Le  dernier  tour  présente  à 
la  base  une  petite  fente  ombilicale.  Le  plus  souvent  cette 
coquille  est  blanche,  marquée  sur  chaque  tour  de  deux  à 
trois  bandes  transverses  d'un  fauve  plus  ou  moins  foncé- 

Long.  8  lig. 

Habite  l'Océan  Atlantique,  les  mers  des  Etats-Unis,  les 
côtes  de  Boston  et  de  Philadelphie. 

Cette  petite  coquille,  très-jolie,  est  partout  couverte  de  très- 
fines  lamelles  d'une  délicatesse  et  d'une  régularité  extrêmes. 
Les  jeunes  individus  sont  plus  élancés,  d'un  brun  rougeâtre^ 
avec  les  bandes  à  peine  apparentes. 


GESIB&    SCALAIRE,  7 

5.    SCAX.AI&Z:   MlIGSrONNE.   Scalaria  pulcheîla,  Biton. 

(Coll. Mass.  etMus.)PHiLippi,i!i/îM//i.  niolLSiciliœ^^\.  lo,  fig.  i. 

PI.    \'I,fig..Ç). 

Se.  testa  clongalâ,  turrità,  imperforatà,  lacleà  ;  anfraclibus  rotùndalis^ 
costellis  coaferlissimis,  capillaribus,  lamelliformibus. 

Coquille  petite,  allongée,  turriculée,  composée  de  neuf 
à  dix  tours  peu  bombés,  chargés  d'un  très-grand  nombre 
de  lamelles  longitudinales  très-délicates,  fort  rapprochées 
et  régulières.  La  suture  est  bien  visible.  L'ouverture  est 
ronde,  un  peu  contournée  à  la  base  ;  la  lèvre  est  légère- 
ment renversée  en  dehors.  Le  dernier  tour  ne  présente 
aucune  fente  ombilicale  à  la  base.  Cette  coquille  est  d'un 
blanc  jaunâtre. 

Long.  7  lignes. 

Habite  la  Méditerranée,  les  côtes  de  la  Sicile,  près  Pa- 
lerme,  les  mers  de  l'Atlantique,  les  côtes  de  la  Caroline  du 
Sud,  Charlestown  et  les  côtes  de  la  Floride. 

Cette  jolie  petite  espèce,  qui  parait  avoir  beaucoup  d'analogie 
avec  la  précédente,  se  fait  remarquer  par  sa  spire  élancée  et  par 
le  nombre  considérable  de  fines  lamelles  longitudinales  qui  cou- 
vrent sa  surface.  C'est  le  Turbo  clathratulus  de  Maton  etRackett 
Scalaria  multistriata  de  Say.  Je  n'ai  pu  apercevoir  sur  les  in- 
dividus que  j'ai  examinés  les  stries  fines  et  transverses  qu'indique 
ce  dernier  auteur. 


O  GENRE   SCALAIRE. 

6.   SCAIiAZRE  COTES  XlARESi  Scalaria  raricosta,  Lam. 

(  Coll.  Mass.  Lam.)  Sowerby,  Gênera,  cah.  1 1,  pi.  2,  fig.  3. 
PI.  II,  fig.  6. 

Se.  testa  turritâ,  perforatâ,  albâ,  striis  transrersis  tenuissimis,  coslulis, 
loagiludiaalibus  obsoletis  ;  varicibus  cosiseforraibus,  interrupits,  raris  et 
in  locis  singularibas  confertiâ. 

Coquille  ovale-conique,  subturriculée ,  cyclostomi- 
forme,  à  spire  pointue,  composée  de  six  tours  arrondis , 
très-convexes,  sur  lesquels  paraissent  quelques  varices  re- 
présentant d'anciens  péristomes  ;  quelquefois  ces  varices 
sont  opposées,  quelquefois  irrégulièrement  éparses.  Les 
tours  sont  espacés  par  une  suture  assez  profonde.  Sur  ces 
tours  se  voient  un  très-grand  nombre  de  petites  stries  lon- 
gitudinales fort  rapprochées  et  traversées  par  d'autres 
stries  plus  fines  encore  qui  rendent  cette  coquille  comme 
rugueuse  et  forment  un  fin  réseau  assez  régulier.  Le  der- 
nier tour  est  subglobuleux,  terminé  à  sa  base  par  un  pe- 
tit ombilic  étroit  et  peu  profond.  L'ouverture  est  ovale, 
arrondie,  presque  semi-lunaire.  Le  péristome  est  épais, 
strié  et  garni  en  dehors  d'un  bourrelet  convexe.  La  cou- 
leur extérieure  de  cette  coquille  est  un  blanc  terne. 

,       .  Long.  9  lignes. 

îiabite  la  Méditerranée  ?  Jes  côtes  de  la  Sicile  (Costa,  cat. 
de  la  Sicile). 

Cette  coquille,  fort  singulière,  est  bien  dislincle  de  loules  les 
autres  Scalaires;  elle  a  particulièrement,  quant  à  la  forme  ex-^ 
térieure,  la  plus  grande  analogie  avec  notre  Cyclostome  élégant. 


GENRE    SCALAIRE.  ^ 

7.   SCAIiAIRB  CRÉPUE.  Scalaria  crispa,  Law. 

(Collect. Mass.Lam.) Lam.,  j4nn. duMus.^l,  8, pi. 87, fig.  ^a-b, 

PI.  IV,    figl2. 

Se.  testa  elongatâ,  lurritâ,  acuminatâ,  mallilamellosà  ;  lamellis  tenoibus,- 
supcrnè  subangulalis,  interstitiis  levibusj  anfractibusconvexissimis,  suhdU- 
junclis  ;  aperiurâ  rotnndâ,  basi  lateraliterque  subauriculatà. 

Coquille  allongée,  lurriculée,  crépue,  composée  de 
sept  à  huit  tours  convexes,  profondément  disjoints  entre 
eux,  non  ombiliqués  au  centre.  Toute  la  surface  exté- 
rieure est  garnie  d'un  très-grand  nombre  de  lamelles 
rapprochées,  saillantes,  anguleuses  dans  la  partie  supé- 
rieure de  chaque  tour.  Les  interstices  des  côtes  sont  lisses. 
L'ouverture  est  arrondie,  à  péristome  large,  légèrement 
relevé  au  dehors,  il  circonscrit  à  la  base  du  dernier  tour 
une  très-petite  fente  ombilicale. 

Long.  9  lignes. 
Habite 

Cette  espèce  a  été  indiquée  par  Lamarck  dans  ses  fossiles, 
mais  nous  en  connaissons  maintenant  plusieurs  analogues  vivants 
sans  savoir  quelle  est  leur  localité.  Elle  est  très-remarquable  par 
ses  tours  de  spire  disjoints  et  par  ses  côtes  nombreuses  et  sub- 
épineuses. Peut  -  être  doit-on  réunir  à  cette  coquille  la  Scalaria 
acuta,  fossile  de  M.  Sowerby  {Min.  conch.,  pi.  16). 

8.  SCAIiAIRE  AIGUlIiXiONXirÉE.  Scalaria  muricata,  Risso. 

(Collect.  Mass.  et  Mus.)  Poli,  t.  3,  pi.  62,  fig.  4-5. 

PI.  IV,  fig.  II. 

Se.  testa  glaberrimâ,  pellucidâ;  anfractibus  seplem  .«ubcontiguis,  muri- 
catis;  costis  apicè  acutis,  elevatis,  obliquis,  aequidislanlibus. 

Coquille  lisse,  allongée,  turriculée,  pointue  au  som- 


XO  GENRE  .  SCALAIRE. 

met.  La  spire  se  compose  de  huit  à  neuf  tours  étroits, 
bien  distincts,  subcarénés  à  leur  partie  supérieure,  et  sur 
lesquels  des  côtes  lamelleuses  et  longitudinales  sont  régu- 
lièrement espacées;  ces  côtes  sont  légèrement  arquées 
et  surmontées  d'une  pointe  aiguë  près  du  sommet  de 
chaque  tour.  L'ouverture  est  petite,  arrondie,  à  bords 
épais  et  relevés.  La  couleur  de  cette  coquille  est  d'un 
blanc  uniforme. 

Long.  II  lignes. 

Habite  la  Méditerranée,  sur  les  côtes  de  Nice. 

Celte  coquille,  assez  rare  et  curieuse,  ne  manque  pas  d'analogie 
avec  la  Scalaria  communis  ;  elle  en  est  distincte  cependant  par 
un  caractère  constant  et  assez  remarquable,  c'est  la  disposition 
des  lamelles  longitudinales  de  la  surface  qui  rend  ses  tours  de 
spire  carénés  et  hérissés. 

9.   SCALAIRE  IiAMEIiXiEUSE.  Scalaria  lamellosa,  Lam. 

(Gollect.  Mass.  Lam.)Peyraudeau,  Cat.,  pi.  6,  fig.  2. 

Pl.IH,fig.7,7a,  7*. 

Sr.  lesta  sobturrilâ,  imperforatâ,  pallidè  fulvà  nul  rufescenlej  cosùs 
albis  tenuibus,  lamelliformibus,  deuliculatb  \  anfractibascoatiguis,  levibus  j 
uhimo  basi  carinifero. 

Coquille  assez  mince,  un  peu  translucide,  allongée, 
lurriculée,  élevée,  composée  de  dix  à  douze  tours  étroits, 
arrondis  et  réunis,  traversés  par  des  côtes  longitudinales 
lamelliformes,  disposées  régulièrement,  le  plus  souvent 
fort  minces,  se  joignant  par  leur  sommet  à  chacun  des 
tours,  et  descendant  du  sommet  de  la  coquille  à  sa  base. 
Ces  côtes  sont  au  nombre  de  neuf  à  dix;  fort  tranchantes 
sur  les  premiers  tours,  elles  deviennent  un  peu  plus 
épiaisses  sur  le  dernier  qui  est  traversé  vers  la  base  par 


GENRE    SCALAIRE.  1 1' 

une  Strie  assez  élevée  formant  une  carène  décurrente. 
L'ouverture  est  arrondie,  à  périslome  épais  et  bordé.  La 
couleur  de  cette  espèce  est  peu  variable,  ordinairement 
rousse  ou  fauve,  avec  les  côtes  blanches.  Deux  bandes 
distantes,  d'un  brun  violet,  se  font  souvent  remarquer 
sur  chaque  tour  de  spire. 

Long.  17  lignes. 

Habite  la  Méditerranée,  les  côtes  de  la  Corse  et  de  la  Si- 
cile, le  grand  Océan,  les  rochers  de  Ténériffe,  et  ceux  de  la 
Martinique. 

Cette  coquille,  extrêmement  coirtmune  dans  les  collections, 
est  bien  distincte  de  la  Scalaria  communis  par  plus  de  délica- 
tesse générale  (ce  qui  la  rend  aussi  un  peu  plus  translucide),  par 
moins  d'épaisseur  dans  les  bourrelets,  et  surtout  par  l'existence 
de  la  petite  carène  qui  se  remarque  vers  la  base  du  dernier  tour. 
Plusieurs  auteurs  ont  décrit  celte  coquille  sous  le  nom  de  Sca- 
laria pseudoscalaris.  La  fig.  7  è  de  noire  pi.  5  représente  un 
individu  dont  les  côtes  sont  plus  nombreuses,  et  qui  fait  partie 
de  la  collection  du  Muséum. 


10.  8OAX1AIRE  COUROXVIVÊE.  Scalaria  coronata,  L&nr. 

(CoUect.  Mass.  Lam.)  EncycL,  pi.  45 1,  Cg.  5  a-b. 
'      .  PL  III,  fig,  8. 

Se.  testa  turrità,  apice  acutà,  imperforalâ,  scabriuscalâ,  albidà,  pdnctïs 
lineolisve  rufis  serialim  cinctâ;  coslis  tenuibus,  lamelliformibus,  fimbriato- 
laceris,  creberrimis,  costâ  transyersâ  basi  coronatâ. 

Coquille  allongée,  turriculée,  à  spire  étroite  et  pointue 
au  sommet,  formée  de  douze  à  treize  tours  convexes, 
qui  sont  chargées  de  quinze  à  seize  lamelles  longitudinales, 
fimbriées,  très-minces,   assez  régulières,   se  continuant 


12  GSMRE    SCALAIRE. 

d'un  tour  à  l'autre,  et  descendant  ainsi  du  sommet  à  la 
base  de  la  coquille.  Le  dernier  tour  est  traversé  près  de 
sa  base  par  une  strie  élevée  et  saillante.  L'ouverture  est 
ronde,  à  bourrelet  marginal  peu  épais.  La  coloration  est 
d'un  blanc  jaunâtre,  avec  deux  ceintures  brunes  étroites 
qui  entourent  chaque  suture,  et  une  série  de  points  ou 
linéoles  obliques,  roussâtres . 

Long.  i8  lignes. 

Habite  les  côles  du  cap  de  Bonne-Espérance. 

Il  existe  une  analogie  incontestable  entre  celte  coquille  et  la 
précédente,  et  on  pourrait  presque  la  prendre  pour  une  variété 
de  celle-ci;  elle  parait  en  différer  cependant  à  plusieurs  égards; 
ses  tours  de  spire  sont  un  peu  plus  distincts  et  plus  convexes, 
les  côtes  longitudinales  plus  minces  et  plus  nombreuses. 

11.  SCAIiAIRE  COMMUSIE.  Scalaria  commuais,  LA.nr. 

(GoUect.  Mass.  Lam.)  List.,  Conch.,  t.  588,  fig.  5i. 

PI.  IV,  fig.  lo,  10  a,  10  b. 

Se.  leslâ  lurrilâ,  imperforalâ,  albâ  aut  pallidè  fulvâ  ;  costis  crassias- 
xiulis,  levibus,  subobliquis. 

Coquille  allongée,  turriculée,  non  ombiliquée,  com- 
posée de  dix  à  douze  tours  convexes,  continus,  lisses  dans 
les  interstices  des  côtes  qui  sont  longitudinales,  obliques, 
et  au  nombre  de  huit  à  neuf,  se  joignant  à  l'endroit  de 
la  suture  et  se  continuant  ainsi  du  sommet  à  la  base  de 
la  coquille.  L'ouverture  est  un  peu  plus  longue  que  large, 
à  périslome  épais,  légèrement  dilaté  et  répandu  à  la  base. 
La  coloration  de  cette  espèce  est  le  plus  ordinairement 
d'un  bleu  uniforme  j  sur  d'autres  individus,  le  fond  est 


GENRE    SCALAIRE.  tS 

d'une  teinte  cendrée,  orné  de  bandes  et  de  linéoles  trans- 
verses, interrompues,  d'un  rouge  vineux. 

Lon<T.  20  lignes. 

Habite  les  mers  de  l'Europe  et  celles  de  la  Caroline  du  Sud. 

Cette  coquille,  très-commune  dans  presque  toutes  nos  mers, 
parait  offrir  un  assez  grand  nombre  de  variétés,  non-seulement 
dans  sa  coloration,  mais  encore  dans  l'élévation  proportionnelle 
de  la  spire  et  celle  des  côtes.  Quelques  auteurs  ont  cru  devoir 
classer  en  espèces  distinctes  plusieurs  variétés  de  la  Scalaria 
communis. 

La  première,  que  nous  avons  fait  représenter  pi.  l,f]g.  2,  et  pi.  4, 
fig.  10,  est  remarquable  par  une  coloration  bien  plus  vive,  or» 
née  sur  la  convexité  des  tours,  ainsi  que  sur  les  côtes,  de  linéoles 
et  de  bandes  transverses  vineuses.  M.  Risso  a  fait  deux  espèces  de 
deux  coquilles  chez  lesquelles  il  existait  seulement  une  différence 
d'âge,  et  il  les  a  nommées  Scalaria  Turtoni^  Scalaria  tumida.  Nous 
rapportons  encore  à  cette  variété  l'espèce  décrite  et  figurée  par 
M.  Michaud  dans  le  Bulletin  d'histoire  naturelle  de  Bordeaux, 
et  à  laquelle  il  a  donné  le  nom  de  Scalaria  tenuicostata.  L'individu 
qui  a  servi  à  cet  auteur  était  un  peu  plus  coloré  et  tes  côtes  plus 
aplaties  (voir  notre  pi.  4,  fig.  10  b)  ;  on  la  trouve  dans  la  Médi- 
terranée, sur  les  côtes  d'Agde  et  de  Cette.  Cette  même  coquille  a 
été  nommée  par  Bivon  Scalaria  planicosta.  M.  Say,  dans  son 
American  conchology,  cah.  3,  pi.  27,  a  établi,  sous  le  nom  de 
Scalaria  angulata,  une  autre  coquille  qu'il  reconnaît  toutefois 
pour  être  seulement  une  variété  de  la  Scalaria  communis.  Elle 
est  toute  blanche,  à  tours  de  spire  un  peu  moins  développés.  La 
fig.  13,  que  nous  avons  donnée  pi.  5,  est  une  coquille  de  la 
collection  du  Muséum;  on  doit  sans  doute  la  rapporter  à  l'espèce 
que  nous  venons  de  décrire  ;  elle  est  remarquable,  parce  que  ses 
côtes  sont  interrompues  à  la  suture.  La  coloration  en  est 
complètement  blanche. 


l4  GENRE    SCAIiAIRE. 

12.   SCAIiAIRE  DE  GEORG ETTE.  «Sca/aria  6eor^«r^Ra,  Nobis. 

(Gollect.  Mass.) 
PI.  V,  fig.  i5. 

Se.  testa  elongalà,  Uirriculalà,  angustâ,  apice  aculâ,  lacleâ  ;  anfrnclibus 
convexissimis,  coatiguis,  levibus;  costis  longitudinalibus  nngustis,  <£qua- 
libus. 

Coquille  allongée,  turriculée,  étroite  et  pointue  au 
sommet,  composée  de  sept  à  huit  tours  de  spire  très-con- 
vexes, continus,  lisses,  garnis  de  côtes  longitudinales 
élroiies,  égales  entre  elles,  au  nombre  de  douze  à  quinze, 
et  régulièrement  espacées.  Ces  tours  sont  profondément 
séparés  par  une  suture  simple.  L'ouverture  est  petite, 
arrondie,  à  bords  peu  épais.  La  coloration  est  un  beau 

blanc  lacté. 

Long.  I  pouc. 

Habite  l'Océan  Atlantique.  .  , 

Celte  coquille,  élégante  et  légère,  semble  présenter  quelque 
analogie  avec  la  Scalaria  communis  ;  cependant,  moins  épaisse 
que  celle-ci,  elle  est  d'un  aspect  plus  agréable;  la  disposition  des 
lamelles  est  également  différente;  celles  de  la  Scalaire  que  nous 
venons  de  décrire  entrent  plus  profondément  dans  chaque  suture 
au  point  de  jonction,  tandis  quedanslaiS'crt/<2r/â!co/n/wM«;.y,  elles  pa- 
raissent se  rattacher  seulement  au  bord  de  chaque  tour;  ces  la- 
melles sont  aussi  plus  nombreuses,  plus  rapprochées  et  moins 
larges  dans  la  Scalaria  Georgettina. 

Nous  sommes  heureux  de  dédier  celle  espèce  à  une  dame 
(M""'  Georgetle  Ducresl)qui  cultive  avec  ardeur  la  science  de  la 
conchyliologie,  et  dont  le  nom  est  déjà  connu  par  d'aimables  pro- 
ductions en  littérature  aussi  bien  que  par  de  nombi'eux  et  bril- 
lants succès  dans  l'art  musical. 


GENRE   SCALAIRE.  l5 

13.  SCAI.AIRE  B'BUMPBRETS.  Scalaria  Humphreysii,  NoBis. 

(CoUect.  Mass.) 

PI.  V,  fig.  16. 

Se.  teslâ  minimà,  eloagatâ,  turriculatà,  albidâj  anfractibas  coDvexiusca- 
lis;  coslis  longitudiaalibusobliquiuscalis. 

Coquille  très-petite,  allongée,  turriculée,  composée  de 
sept  à  huit  tours  de  spire  peu  convexes,  garnis  de  côtes 
longitudinales  un  peu  obliques ,  assez  épaisses  propor- 
tionnellement à  la  petitesse  de  la  coquille,  se  soudant  for- 
tement aux  sutures.  Ces  côtes  sont  toutes  blanches,  lisses 
aussi  bien  que  les  intervalles  qui  les  séparent.  L'ouver- 
ture est  petite,  arrondie,  à  bords  légèrement  épais  et  re- 
levés. Le  fond  de  la  coloration  est  un  blanc  grisâtre  -, 
celte  dernière  teinte  devient  plus  foncée  à  la  base. 

Long.  8  lignes. 
Habite  l'Océan  Atlantique  au  sud  de  la  Caroline. 

Celte  espèce  aurait  quelque  rapport  avec  la  Scalaria  communis 
si  elle  n'était  beaucoup  plus  petite,  à  côtes  arrondies,  moins 
élevées.  Nous  en  devons  la  connaissance  à  M.  Humphrejs,  de 
l'Académie  des  sciences  de  Bostgn,  qui  a  bien  voulu  seconder 
nos  recherches  en  mettant  généreusement  à  noire  disposition 
un  envoi  considérable  de  coquilles  récoltées  dans  la  contrée  qu'il 
habile. 


ï6  GENRE    SCAXAIRE. 

14.  SCAX.AÏRE  AUSTRALE.  Scalaria  australis,  Lam. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  Guérin,  Magasin  de  zooL,  i83o,  pi.  4o. 

PI.  VI,  fig.  .7. 

Se.  testa  turrilâ,  gracili,  apice  obtusâ,  albâ  ;  coslis  flevibug,  rectissimis, 
infrà  ultimum  anfractum  supra  carinam  impositis{  suturis  \i%  excavaiis. 

Coquille  allongée,  turriculée,  à  spire  très-pointue  au 
sommet,  formée  de  neuf  à  dix  tours  assez  étroits,  peu 
convexes,  réunis  par  une  suture  peu  profonde.  Ces  tours 
sont  garnis  dans  leur  longueur  de  neuf  côtes  longitudi- 
nales, lisses,  obtuses,  perpendiculaires.  Les  côtes  du  der- 
nier tour  sont  circonscrites  près  de  leur  extrémité  infé- 
rieure par  une  carène  décurrente,  épaisse,  qui  laisse  un 
espace  lisse  entre  elle  et  la  base  de  la  coquille;  celle-ci 
n'est  pas  ombiliquée.  L'ouverture  est  médiocre,  arrondie, 
à  péristome  peu  épais.  Cette  coquille  est  toute  blanche. 

Long.  I  pouc. 

Habite  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande. 

C'est  avec  la  Scalaria  lamellosa  que  cette  coquille  parait  avoir  le 
plus  de  rapports  ;  mais  la  suture  en  est  moins  profonde,  les  côtes 
plus  arrondies,  moins  élevées  :  chez  certains  individus,  ces  côtes 
disparaissent  et  ne  laissent  que  de  légères  impressions  de  leur 
existence.  M.  Quoy,  dans  le  Voyage  de  l'Astrolabe,  pi.  55,  fig.  27, 
28,  a  établi,  sous  le  nom  de  Turitella  cerithium,  un  individu  de  la 
Scalaria  australis,  mais  en  mauvais  état  de  conservation. 


GENRE   SCALAIRE.  I7 

15.  SOA    AIRE  CXLÉSSTEXiÊi:.  Scaïaria  crenulata,  NoBis. 

(CoUect.  Mass.) List.,  pi.  588,  fig.  58. 

PI.    VI,    fig.    20. 

Se.  testa  elongatâ,  turriculatâ,  albidâ;  aafraclibus  couvcxLs  contabulalis, 
subcanaliculalis,  5npernè  crenulatis;  ultimo  basi  carinato. 

Coquille  allongée,  turriculée,  composée  de  neuf  tours 
convexes,  étages,  séparés  par  une  rampe  étroite,  placée  à 
leur  sommet,  immédiatement  au-dessous  de  la  suture. 
Sur  le  bord  saillant,  on  voit  un  grand  nombre  de  petites 
crénelures  plus  ou  moins  rapprochées,  qui  tantôt  sont 
courtes,  tantôt  se  continuent  par  la  base  en  une  petite 
côte  longitudinale,  laquelle  s'étend  rarement  d'une  su- 
ture à  l'autre.  Quelquefois  ces  côtes  disparaissent  tout  à 
fait  sur  le  dernier  tour;  la  base  de  celui-ci  est  circonscrite 
par  une  carène  assez  fortement  prononcée.  L'ouverture 
est  obronde,  un  peu  oblique,  anguleuse  à  la  partie  infé- 
rieure, à  péristome  épais  et  bordé.  La  coloration  est  un 
blanc  grisâtre. 

Long.  I  pouc. 

Habite  la  Méditerranée,  les  côtes  de  la  Sicile. 

On  réconnaît  cette  espèce  à  la  disposition  de  ses  tours  de  spire 
qui  sont  carénés  et  couronnés  d'une  série  de  tubercules  réguliers 
ayant  l'apparence  denliculée.  Elle  a  été  souvent  confondue  dans 
les  collections  avec  la  Scaïaria  australis,  et  figurée  par  Wood  dans 
son  Catalogue,  pi.  31,  fig.  95,  sous  le  nom  de  Turbo  crcnatus. 


|8  GENRE    SCALAIRE. 

16.   SCAI<AXR£  A   COTES    PX<ATES.  Scalaria  planicotta,  NoBit. 

(Gollect.  du  Mus.) 

PI,   VII,   %.    ai. 

Se.  lesta  elongalà,  turriculalâ,  rubescente  aut  griseâ,  apice  aculâ;  anfrac- 
tibus  convcxiusculis ,  cootinuis,  costis  longiludinalibus  planulatis,  distanti- 
bus  j  inlerstitiis  transversim  slriati».         '-^ 

Coquille  allongée,  turriculée,  non  ombiliquée,  très- 
pointue  au  sommet,  formée  de  dix  à  douze  tours  de  spire 
peu  convexes,  continus,  pourvus  de  treize  à  quatorze 
côtes  longitudinales  assez  épaisses,  généralement  aplaties 
et  distantes,  dont  plusieurs  se  transforment  quelquefois 
en  varices.  Ces  côtes  se  joignent  superficiellement  à  la 
suture  qui  est  profonde,  et  forment  comme  des  bandes 
onduleuses  qui  couvrent  toute  la  coquille  j  des  stries 
transverses,  régulièrement  espacées,  égales  entre  elles, 
beaucoup  moins  saillantes  que  les  côtes,  se  remarquent 
dans  les  interstices  de  celles-ci.  L'ouverture  est  sub- 
arrondie, à  bords  épais,  légèrement  réfléchis.  La  coloration 
est  un  joli  fond  roussâtre  ou  gris  clair,  sur  lequel  tran- 
chent les  côtes  qui  sont  toutes  blanches. 

Long.  22  lig. 
Habite      .     ■'/• 

Cette  jolie  coquille,  qui  fait  partie  de  la  collection  du  Muséum, 
est  remarquable  par  la  disposition  de  ses  côtes,  plus  aplaties  et 
plus^nombrèuses  que  dans  la  Scalaria  communis.  Elle  diffère 
aussi  de  cette  dernièrepar  les  sillons  transverses  et  réguliers  que 
nous  avons  décrits. 


GENRE    SCALAIRE.  X^ 

17.  SCALAIRE  MONOCTOIiE.  Scalaria  monocjrcla,  Lam. 

(Collect.  Lam.  el  Mass.) 

Pl.III.fig.g. 

Se.  testa  subtnrritâ,  impcrforatâ,  sqnalidft  albida;  costislatnelliformibas, 
inaequalibus,  coDfcrlissimis,  ventricosis  ^  saturis  excavatis. 

Coquille  assez  petite,  conique,  lurriculée,  pointue  au 
sommet,  formée  de  sept  tours  médiocrement  convexes, 
profondément  séparés  par  une  suture  simple  et  linéaire. 
Ces  tours  sont  pourvus  de  dix  à  onze  côtes  longitudi- 
nales saillantes  et  lisses,  ainsi  que  les  intervalles  qui 
les  séparent;  deux  ou  trois  des  côtes  du  dernier  sont 
épaisses  et  larges  ;  vers  la  base  de  ce  même  tour  se  voit 
une  strie  élevée  et  transversale.  L'ouverture  est  arrondie, 
à  péristome  épais  et  relevé.  Cette  espèce  est  d'un  blanc 
argileux. 

Lon^.  9  lig.     < 
Habite  , 

Cette  coquille  a  quelque  analogie  avec  la  Scalaria  lamellosa^ 
mais  elle  est  peu  allongée  et  a  les  côtes  moins  saillantes.  Elle 
possède  cependant  aussi  ime  strie  transverse  à  la  base  du  der- 
nier tour. 


20  GENRE    SCiLAIRE. 

18.   SCAXiAXRE  CROISÉE.  Scalaria  striaia,  NoBis. 

(Collect.  duMus.jCHEMN.,  pi.  i53,  6g.  i36-i37? 

PI.  V,  fig.  14. 

Se.  parvà,  lurriculalà,  elongatâ,  apice  acutâ,  lacteâ;  anfraclibus  convexis- 
simis,  transversîm  tenuisslmè  strialisj  longimdiualiter  costalis;  suturis  ex- 
cavatis  ;  varicibus  sparsis  j  aperturâ  ovatâ,  oblongâ. 

Coquille  assez  petite,  lurriculée,  étroite  et  pointue, 
composée  de  huit  tours  très-convexes,  profondément  sé- 
parés par  une  suture  linéaire  simple  et  ornés  de  nom- 
breuses stries  transverses  si  fines,  qu'on  ne  les  dislingue 
bien  qu'avec  la  loupe.  Ces  stries  sont  interrompues  par 
des  varices  éparses  peu  épaisses,  et  elles  sont  traversées 
par  de  fines  côtes  longitudinales  régulièrement  espacées, 
ce  qui  forme  sur  la  surface  des  tours  un  treillis  régulier 
et  d'une  délicatesse  extrême.  L'ouverture  est  ovale, 
oblongue,  à  péristome  légèrement  bordé,  comme  tronqué 
du  côté  gauche.  A  la  base  du  dernier  tour  se  trouve  une 
petite  fente  ombilicale.  La  coloration  est  un  beau  blanc 
lacté. 

Long. 
Habite 

Celte  jolie  coquille,  fort  rare,  se  fait  remarquer  par  le  treillis 
très-élégant  et  très-fin  qui  couvre  toute  sa  surface.  M.Wood  l'a 
fait  figurer  dans  son  Catalogue  sous  le  nom  de  Turbo  Martinisj 
pi.  suppl.  b,  fig.  20. 


GENRE   SCÀLÂIEE.  21 

19.  SCAIiAIRE  TREZXiLISSÉE.   Scalarîa  decussata.  Lam. 

(Gollect.  du  Mus.)  Wood,  Gat.  suppl.,  pi.  6,  fig.  2. 
PI.  VII,  fig.  33. 

Se.  testa  lurrilà,  elongatâ,  imperforatâ,  transversim  slriatà,  coslis  lou- 
guudinalibus,miniinis,  creberrimi^  decussata j  ullimo  anfractu  basi  angulato. 

Coquille  allongée,  turriculée,  très-poinlue  au  sommet, 
formée  de  neuf  à  dix  tours  de  spire,  espacés  régulière- 
ment, arrondis,  continus,  tout  couverts  de  fines  côtes 
longitudinales  et  de  stries  transverses  régulières  qui  for- 
ment comme  un  mince  réseau  à  mailles  carrées  dont 
toute  la  surface  de  la  coquille  est  enveloppée  ;  ces  lames, 
peu  élevées,  sont  également  espacées  entre  elles,  déliées 
et  relevées  en  denticules  écailleuses  sur  les  derniers  tours 
de  spire  ;  ceux-ci ,  comme  les  premiers,  sont  convexes , 
profondément  séparés  par  une  suture  simple.  L'ouver- 
ture est  arrondie,  à  bords  peu  épais.  La  base  du  dernier 
tour  ne  présente  aucune  trace  d'ombilic,  mais  elle  est 
circonscrite  par  une  strie  élevée. 

Long.  18  lig. 
Habite 

Celte  coquille,  très-élégante,  fait  partie  de  la  collection  du  Mu- 
séum; elle  est  distinguée  par  la  disposition  et  l'entre- croisement 
de  stries  et  des  côtes  de  sa  surface,  ce  qui  la  rend  comme  gaufrée. 
Lamarck  ne  la  connaissait  qu'à  l'élat  fossile. 


22  GENRE    SCALAIRE. 

20.   SCALAIRE  VARIÇUEUSE.  Scalaria  varicosa,  Lasi. 

(Gollect.  Mass.  Lam.)  Encycl.,  pi.  45 1,  fig.  4- 

Pl.VII,  fig.  aa. 

Se.  testa  turrltâ,  apicè  imperforatâ,  albâ  \  coslis  tenuisslmis,  incutnbenli- 
bns,  crenato-fimbrialisj  creberrimis  varicibus,  crassinsculis,  alternis,  sparsis. 

Coquille  fort  allongée,  turriculée,  étroite,  très-pointue 
au  sommet^  formée  de  neuf  à  dix  tours  granuleux,  con- 
caves, assez  étroits  et  séparés  par  une  suture  profonde  ; 
ces  tours  sont  chargés  d'un  grand  nombre  de  fines  la- 
melles longitudinales  qui  sont  traversées  par  des  striés  fort 
petites  aussi  bien  que  les  intervalles  qui  les  séparent;  sur 
ces  lamelles  se  relèvent  un  grand  nombre  de  petites  écailles 
remarquables  par  leur  finesse  et  leur  élégance;  celles  qui 
entourent  la  suture  sont  plus  aiguës;  plusieurs  varices, 
représentant  les  anciens  bords  de  l'ouverture,  se  voient 
sur  quelques-uns  des  tours.  L'ouverture  est  médiocre, 
tout  à  fait  arrondie,  garnie  en  dehors  d'un  bourrelet 
épais.  A  la  base  du  dernier  tour  se  distingue  une  carène 
peu  saillante,  formée  d'une  série  de  petites  écailles  ser- 
rées et  imbriquées.  La  coloration  générale  est  blanche. 

Long.  2  pouc. 
Habite 


Cette  espèce,  assez  rare,  est  d'un  aspect  agréable  par  les  dessins 
irréguliers  que  forment  sur  sa  surface  les  aspérités  qui  la  cou^ 
vrent.  Chez  certains  individus,  les  lamelles  écailleuses  disparais- 
sent sur  la  convexité  des  tours,  mais  elles  persistent  toujours  près 
de  la  suture. 


SCALAIRE  (^Soalaria 


1.  Scnl;  précieuse  .  ','\<t/  /Tfào^a  J  2  .  Seal:  coruimine  var  .    /,/«// 


c.»r  J  5.  Bailtiere  et  fils, Pans. 


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UNIVERSITY  OF  ILUKOIS 


SfAl.AIUE   fSoalaria) 


PI. a 


3.  Seal:  de  l'alla».  /,r,a/.J'a//a.',iJ. 
à.Scnl.  linéolée  .  /Jca/.  /l'nmfa J. 


4SeilJ:  fines  COXf^^.  f,lc<i/:  coj-tiUa/al. 
(>  .  Seal.   c6tes-l\ires  .  {.ira/,  rarico.'ta  I. 


Publié  par  J.  B,  BeJnière  et  fils, Paris 


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UKIVERSITY  ÛF  ILUKOIS 


SCU.AIKF.   (S.alarlal 


n.3. 


te 


7.  Sc€j:lalUellcUSC  .  /,/;■«/   ùimr/lo.ra/. 

8.  Soal:  couronnée  .  f.l'oai.    coranata  I. 


T.a.et  /.b.Vai-^T'  de  la  même  .  fùf.  tntr  '"f'-'l . 

<).  Seal:  monocycle  .  Afcal  monoa/c/a  1 . 


Publié  pcLT  J.B,,BailUère  et  file,  Pans. 


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SCALAIRE    /Soala. 


FI  4. 


•     ,„!• 


10.  Seal:  commune  .  ùi'ca/. 

Ji.  Seal:  aiguillounée  .  AW  muncataj 

PuMi-  Pi'  J.B.  BaillitTe  et  ùls,  Pins 


10. a. et  iO:l).\ar'1*  de  la  même,  ^ui  oar'"/''-''! . 
J3.  Seal:  ei'épiu'  .  fj'm/.- cru-pa  I . 


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UMIVERSIiy  ÛF  ILUKOIS 


SrALAIKE     Soalari.1 


P1.5. 


lô.Scal:  conijuune  var  . " 
i5.Sciil:  de  Gcoro;ellc  . 


Wtœmmimu- octr'"''!  l^Scal:    Ol'oisée  .  ûlca/ ■  J'tria/u  ) '. 

'Vn/    OeorçeilÙM  I .  iG.Scal:  d  IluJUoiireV.S  .   /',r,',i/.  Jfuniphny.rii). 


Publié  par  J,  B,  Bailli  ère  et  fils,  Paris, 


THE  LI8RARY 

ÛF  [HE 

UHiyEBSlïï  ûF  ilUSSOIS 


SCAI.AIBK  (Soalaria! 


Pl.tJ. 


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1".  Seal:   australe  .      '.Ica/.aiùr/rrt&r). 

a<).Seal:  inio;iioiie  .  /.il-a/  /mlr/wlla i . 


■20 

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iS.Scal:  crénelée.  f.i'm/.-  r,;-niifatai. 

20.  Sca]:  linéoléc  \  nr*'!*'    Wra/  /infata  vai-^'^l 


Pu'blié  par  J.  B,  Bailliére  et  fils,  Pai-is. 


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UhiVi:P.SlTY  ÛF  ilUfiÛlS 


SCALAIRE   TScalaria 


Pl.^ 


ai .  Seal:  à  côtes  plates  .  'Sca/  planicoj-ta I  32 .  Seal:  variqueuse .  fJcal.  varù-t>j-aj. 

23.  Seal:   treilHssée  .  /'Seal-  Jectunrata). 


Publié  pax  J,  B.  Baillière  et  fils,  Paris. 


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UHlYEBStTY  DF  lLL!r:2!S 


GENRE  CADRAN 

(SOLARIUM,  Lam.)  * 


Coquille  orbiculaire,  en  cône  déprimé,  à  ombilic  ou- 
yert,  crénelé  ou  denté  sur  le  bord  interne  des  tours  de 
spire;  ouverture  presque quadrangulaire.  Opercule  corné, 
conique,  à  lame  spirale  continue,  enroulée  sur  un  axe 
saillant  à  la  base. 

Testa  orbicalaris,  conico-depressa,-  iitabiliçala,  umbilico  |)alulo,  ad 
margines  internas  anfraclu  crenulafo'v«l'  denfeto  ;  aperlura  subquadran- 
gularis.  Operculum  corneum,  spiralil'er^èorffortum,  couicnm. 

Animal  conique,  allongé,  fortement  enroulé,  à  manteau 
simple.  Le  pied  est  large,  évasé  en  avant,  avec  un  sillon 
marginal  très-prononcé  ;  il  est  mince  sur  les  côtés.  La  tête 
est  large,  munie  de  deux  tentacules  larges  et  courts,  por- 
tant les  yeux  sur  un  léger  renflement  vers  la  partie  externe 
de  leur  base.  La  bouche  est  pourvue  d'un  assez  long  ru- 
ban lingual  en  spirale.  La  cavité  branchiale  renferme 
vine  seule  brianchie  située  dans  le  sens  de  la  longueur. 

Linné  et  tous  les  conchyliologisles  qui  avaient  écrit  avant 
lui  confondirent  parmi  les  Troques  le  petit  nombre  de  coquilles 
appartenant  au  genre  que  nous  décrivons.  Lamarck  les  sépara, 
et  ce  fut  lui  qui,  dans  ses  premiers  ouvrages  sur  la  zoologie,  leur 
donna  le  nom  de  Cadrans,  reconnaissant  dans  ces  espèces  des 
caractères  bien  suffisants  pour  les  distinguer  des  Troques  d'une 


a  GENRE    CADRAN. 

manière  naturelle.  Son  opinion  fut  adoptée  par  les  autres  zoolo- 
gistes et  maintenue  dans  les  rapports  que  nous  venons  d'indi- 
quer, sans  être  appuyée  néanmoins  sur  la  connaissance  des  ani- 
maux ;  on  raisonnait  d'après  l'analogie  supposée  de  l'animal  des 
Cadrans  avec  celui  de  certains  Troques  :  cette  supposition  était 
juste. 

MM.  Quoy  et  Gaimard,  en  rapportant  de  leur  voyage  de  cir- 
cumnavigation des  animaux  du  Solarium  perspectivum  et  du  So- 
larium variegatum,  prouvèrent  la  vérité  de  ce  qui  avait  d'abord 
été  avancé  sur  ce  sujet  sans  preuves  palpables. 

Quelques  auteurs  ont  pensé  cependant  que  les  cadrans  ne  de- 
vaient former  qu'un  sous-genre  de  celui  des  troques.  M.  Cuvier 
les  a  envisagés  de  cette  manière  dans  son  Règne  animal^  et  les  a 
placés  parmi  sa  famille  des  Pectinibraoches.  A  la  vérité,  les  rap- 
ports qu'offrent  entre  eux  ces  deux  genres  sont  très-remarqua- 
bles, surtout  si  l'on  compare  les  Cadrans  avec  ceux  des  Troques 
dont  la  base  se  termine  par  \m  bord  orbiculaire  el  un  ombilic 
profond;  ces  coquilles  ont  également  de  la  conformité  avec  quel- 
ques espèces  de  Cyclostomes;  mais  comme  celles-ci  sont  des  co- 
quilles terrestres  et  font  partie  de  la  famille  des  Colimacées  de 
Lamarck,  une  ligne  de  démarcation  bien  positive  s'établit  entre 
elles  et  les  Cadrans. 

Quels  que  soient  ces  divers  rapports,  le  genre  Cadran  se  dis- 
tinguera toujours  facilement  des  autres  genres  par  la  forme  dis- 
coïde des  coquilles  qui  le  composent,  lesquelles  sont  à  cône  sur- 
baissé, déprimé,  aplati  à  la  base;  à  ombilic  ouvert  plus  ou  moins 
crénelé,  et  remontant  jusqu'au  sommet  de  la  coquille;  l'opercule 
que  porte  le  pied  de  l'animal,  et  qui  est  formé  d'une  lame  spirale 
cornée,  est  encore  une  distinction  bien  remarquable. 

Les  Cadrans  sont  en  général  de  jolies  coquilles  marines  légère- 
ment épidermées;  on  n'en  connaît  encore  qu'un  petit  nombre 
d'espèces  vivantes  qui  paraissent  appartenir  aux  mers  chaudes  et 
tempérées. 


GENRE    CADRAN.  0 

1.   CADRAN    ST&XÉ.  Solarium  perspectivum,  Lam. 

(Gollect.  Mass.  Lam.)  List.,  Conck.,  t.  606,  6g.  24. 
PI.  I,  fig.  I. 

S.  leslâ  orbiculato-conoideâ,  longiludinaliter  strialà  ;  albido-fulvâ  j  cin- 
l^ulis  albu  et  fusco  aut  castaneo  articulatis  prope  suturas  ;  crenulis  umbilici 
parvulis  -,  operculo  corneo. 

Coquille  orbiculaire,  conique,  surbaissée  en  dessus, 
tout  à  fait  plane  en  dessous  ;  formée  de  sept  à  huit  tours 
de  spire  peu  élevés,  à  peine  convexes,  striés  longitudi- 
nalement  ;  celles  des  tours  supérieurs  sont  plus  profondes 
et  granuleuses  ;  e  les  disparaissent  quelquefois  sur  les  tours 
inférieurs  qui  sont  traversés  comme  les  premiers  par  deux 
à  quatre  sillons  transverses  plus  ou  moins  creusés  et  dis- 
tants. La  suture  est  simple,  peu  profonde,  bordée  d'une 
bande  blanche,  qui,  sur  certains  individus,  est  alternée  de 
taches  brunes,  larges  et  régulières;  sous  cette  bande  s'en 
trouve  une  autre  brune  ou  fauve,  non  interrompue,  mais 
subarticulée  par  des  taches  blanches  et  étroites;  une 
large  ceinture  d'un  fauve  clair  ou  d'un  joli  gris  plus  ou 
moins  foncé  occupe  le  milieu  de  chaque  tour;  l'angle  du 
dernier  est  formé  par  une  carène  obtuse  qui  est  accompa- 
gnée en  dessus  d'une  autre  carène  semblable  dont  elle  se 
trouve  séparée  par  un  sillon  étroit  ;  ces  deux  carènes 
sont  blanches  à  la  partie  inférieure  et  fauves  à  la  partie 
supérieure.  Le  dernier  tour  est  lisse  en  dessous,  et  offre  au 
centre  un  grand  ombilic  infdndibuliforme,  où  l'angle  de 
chaque  tour  est  marqué  par  un  bord  saillant  en  dedans 
et  fortement  crénelé  ;  ce  bord  est  séparé  de  la  surface  du 
dernier  par  un  sillon  tors  et  un  cordon  granuleux  qui  se 
prolonge  dans  l'intérieur  de  l'ombilic.  L'ouverture  est 
perpendiculaire  à  la  base,  et  presque  quadrangulaire  ; 


4  GENRE  CADRAN. 

l'angle  interne  offre  une  petite  gouttière  sur  le  bord  cté- 
neléderorabilic. 

Larg.  2  pouc.  1/2.  Haut,  i  pouc.  1/2. 

Habite  la  merdes  Indes, les  côtes deMadagascar, celles  dé 
k  Chine,  les  côtes  d'Amboine  et  de  Manille. 

Cette  coquille,  bien  connue,  et  souvent  remarquable  par  sa 
grandeur,  présente  quelques  variétés  dans  sa  coloration;  certains 
individus  sont  dignes  d'attention  par  la  bande  supérieure  des 
tours  qui  paraît  s'enrouler  sans  interruption  sur  chacun  d'eux 
jusqu'au  dernier.  Une  autre  variété  n'a  pas  la  bande  blanche  le 
long  de  la  suture,  mais  une  zone  plus  large  de  taches  brunes 
alternées  par  d'autres  taches  blanches;  toutes  ces  taches  sont 
étendues  et  peu  nombreuses  ;  la  zone  est  légèrement  indiquée. 

L'animal  est  jaunâtre,  marqué  de  stries  noires  sur  le  dos;  les 
tentacules  sont  ornés  de  deux  bandes  longitudinales  également 
noires.  L'opercule  est  ovalaire,  membraneux,  paucispiré  à  l'une 
de  ses  extrémités,  et  offrant  un  petit  tubercule  au  point  d'inser- 
tion sur  l'extrémité  du  pied. 

2.   CADRAN  GRAZiUIiÉ.  Solarium  granulatum,  LàM. 

(Gollect.  Mass.  Lam.)  List.,  Conch.,  t.  67,  fig.  27. 

PI.  II,  fig.  a. 

s.  testa  orbiculalo-conoideâ,  albido-fulvâ,  prope  suturas  rufo-maculalâ  ; 
cingulis  pluribus  granosis  ;  umbilico  coarctato,  dentibus  crassis  inuricato. 

Coquille  orbiculaire,  conique,  à  spire  courte,  surbaissée, 
formée  de  sept  à  huit  tours  étroite,  traversés  par  des  sil- 
lons plus  ou  moins  profonds,  distants,  au  nombre  de 
cinq  à  six,  et  séparant  autant  de  zones  transverses,  gra- 
nuleuses; la  première,  qui  est  la  plus  large,  borde  la 
suture  ;  elle  est  ornée,  de  même  que  la  carène  qui  cir- 
conscrit le  milieu  du  dernier  tour,  d'une  série  assez  régu-^ 


GENRE    CADRAN.  3 

Hère  de  taches  brunes  ;  d'autres  petites  taches  de  même 
couleur  sont  irréguHèrement  répandues  sur  toute  la  surface 
extérieure  de  la  coquille  dont  le  fond  de  coloration  est  un 
fauve  blanchâtre.  La  base  est  aplatie  et  sillonnée,  on  y 
voit  des  stries  longitudinales  qui  disparaissent  selon  les 
individus  et  deux  ou  trois  sillons  transverses  chargés  de 
petits  tubercules.  Le  premier  de  ces  sillons  est  situé  vers 
la  carène,  les  autres  entourent  l'ombilic;  celui-ci  est  très- 
profond,  un  peu  rétréci  par  des  cannelures  fortement 
prononcées. 

Larg.  I  pouc.  1/2.  Haut,  i  pouc. 

Habite  la  mer  des  Indes. 

Celte  coquille  pourrait  bien  n'être  regardée  que  comme  une 
variété  de  la  précédente,  car  elle  offre  peu  de  différence  avec 
celle-ci;  les  granulations  des  tours  de  spire  y  sont  plus  nom- 
breuses, les  sillons  transverses  plus  visibles,  quelquefois  aussi  en 
plus  grande  quantité.  L'ombilic  y  est  un  peu  plus  resserré  et 
garni  de  dentelures  plus  épaisses;  mais  toutes  ces  distinctions 
sont  assez  peu  importantes. 

3.   CABRAN   GXiABRE.   Solarium  levigatum. 

(Gollect.  Mass.  Lam.)  Encycl.^  pi.  446,  fig.  3  a-b. 
PI.  II,  fig.  3. 

S.  testa  conoideâ,  leviusculà,  albidà^  cinf;ulis  plurlbus  luteo  vel  rufo- 
maculalis;  umbilico  coarclalo,  tlenlibus  crassiusculis  obvallato. 

Coquille  conoïde,  orbiculaire,  aplatie  et  même  concave 
en  dessous  ;  spire  un  peu  plus  élevée  que  dans  la  précé- 
dente, obtuse,  composée  de  sept  tours  légèrement  con- 
vexes, à  suture  simple  et  linéaire.  La  surface  supérieure 
des  tours  est  sillonnée  transversalement;  ceux  du  sommet 


O  GSNRE  CA^DRAN. 

(le  la  coquille  sont  garnis  de  fines  granulations  ;  la  cir- 
conférence du  dernier  est  formée  de  deux  ceintures 
étroites,  séparées  par  un  sillon  transverse  ;  ce  tour  est 
percé,  à  la  base  et  au  centre,  par  un  ombilic  profond,  et 
bordé  d'un  sillon  crénelé.  L'ouverture  est  subquadrangu- 
laire.  La  coloration  de  cette  coquille  est  peu  variable; 
elle  consiste  en  taches  assez  régulières  plus  ou  moins 
grandes,  d'un  beau  brun  rouge,  parsemées  en  séries 
iransverses  sur  un  joli  fond  grisâtre;  les  plus  grandes 
bordent  la  suture;  on  en  voit  également  sur  la  carène  du 
dernier  tour  dont  le  dessous  a  la  même  disposition  de  ta- 
ches, mais  plus  petites  et  plus  rapprochées. 

Larg.  I  pouc.  1/2.  Haut,  i  pouc.  3  lig. 

Habite  la  mer  des  Indes. 

Cette  espèce  est  aussi  très-voisine  des  deux  précédentes  ;  mais 
elle  en  diffère  par  les  tours  de  spire,  qui  y  sont  plus  élevés,  et  par 
le  manque  presque  général  de  granulations.  Son  ombilic  est 
moins  dilaté  et  légèrement  crénelé  :  de  nouvelles  observations 
tendront  sans  doute  à  la  réunir  aux  deux  autres  que  nous  venons 
de  décrire. 

4.  CADRAN  A   CEIXVTURi:.  Solarium  cingulitm,  Nobis. 

(GoUect.  Mass.  Lam.)  Chemn.,  pi.  173,  fig.  1704-1705.) 

Pi.  m,  fig.  6  et  6  a. 

.S.  teslâ  orbiculalo-subconicâ,  apicè  acutâ,  levigatà,  albà,  fasciâ  fulvo 
radiatâ  cinclâ;  aofracla  ullimo  ad  média  m  carinato  ;  umbilico  minimo, 
crenulato. 

Coquille  orbiculaire,  à  cône  surbaissé,  peu  élevée,  for- 
mée de  six  tours  aplatis,  à  suture  simple  et  superficielle, 
bordée  en  dessus  par  deux  stries  décurrentes  peu  pro- 


GENRE    CADRAN.  7 

fondes;  la  circonférence  du  dernier  tour  est  formée  par 
une  carène  aiguë  qui  est  garnie  de  chaque  côté  de  deux 
sillons  étroits.  La  base  de  la  coquille  est  légèrement  con- 
vexe, et  percée  au  centre  d'un  ombilic  assez  étroit  dont 
la  circonférence  est  bordée  d'une  rangée  de  petites  créné- 
lures;  ce  bourrelet  est  blanc,  et  limité  au  dehors  par  un 
autre  beaucoup  plus  petit  sur  lequel  on  voit  de  fines  li- 
néoles  roussâtres.  La  coloration  de  cette  coquille  paraît 
assez  variable  ;  elle  est  ordinairement  d'uii  blanc  mat, 
avec  une  ceinture  d'un  beau  marron  qui  borde  la  suture 
et  d'où  partent  des  rayons  divergents  de  même  couleur, 
descendant  jusqu'au  milieu  du  dernier  tour.  Le  dessous 
de  celui-ci  est  d'une  teinte  uniforme  couleur  de  chair  et 
brillante. 

Larg.  1 1  lig.  Haut.  6  lig. 

Habite  la  mer  des  Indes. 

Cette  coquille  est  bien  remarquable  par  la  disposition  et  le 
rayonnement  des  nuances  de  sa  coloration  ;  ce  qui  nous  a  engagé 
à  l'envisager  comme  une  espèce  distincte  de  la  suivante,  avec  la- 
quelle elle  a  cependant  beaucoup  d'analogie.  La  figure  6  a  de  no- 
tre pi.  3  représente  la  variété  d'un  individu  dont  la  ceinture  ne 
diverge  pas. 

5.  CADRAN   TACHETÉ.  Solarium  hybridum,  LiiSi. 

(Coll.  Mass.  Lam.)Chemn.,  Conch.,  5,  t.  173,  fig.  1702-1703. 

PL  III,  fig.  5  et  5  «  var. 

S.  lef.tâ  orbiculalàj  abbrevialo-conoideâ,  levigalà,  albâ,  luteo-rufescente, 
maculalâ,  sublùs  fascialà  ;  umbilico  angusto,  crenalo. 

Coquille  orbiculaire,  conoïde,  à  spire  courte,  composée 
de  six  tours   distincts,  lisses,  étroits,  peu  convexes,  à  su- 


O  GENBE  CADRAN. 

ture  simple  et  linéaire;  immédiatement  au-dessus  de  celte 
suture  se  voient  deux  petites  cordelettes  décurrentes,  très- 
rapprochées,  qui  se  continuent  et  sont  au  nombre  de  trois 
sur  la  carène  arrondie  que  forme  le  milieu  du  dernier 
tour  ;  celui-ci  est  convexe  en  dessous  et  offre  au  centre 
un  ombilic  infundibuliforme,  étroit,  bordé  par  un  double 
rang  de  crénelures,  dont  le  plus  interne  et  le  plus  large 
est  constamment  blanc.  L'ouverture  est  presque  ronde, 
les  bords  sont  minces  et  tranchants.  La  coloration  de  cette 
espèce  est  ordinairement  un  fond  d'un  beau  blanc,  mar- 
bré de  taches  fauves  flammulées,  longitudinales  ;  en  des- 
sous, il  existe  quelquefois  des  fascies  transverses  de  même 
couleur. 

Larg.  9  hg.  Haut.  6  Hg. 

Habite  l'Océanie,les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande  et  celles 
des  îles  Philippines. 

Cette  espèce  offre  des  différences  bien  sensibles  dans  sa  colo- 
ration, selon  le  développement  des  individus,  ce  qui  a  entraîné 
plusieurs  savants  dans  des  erreurs  de  descriptions  produites  aussi 
par  le  plus  ou  moins  de  fraîcheur  des  divers  types  qu'ils  avaient 
sous  les  yeux.  Nous  avons  fait  représenter  une  principale  va- 
riété d'un  fauve  uniforme  sur  toute  la  surface,  avec  quelques 
petites  taches  blanches  sur  les  cordelettes  qui  bordent  la  suture 
et  sur  la  carène  du  dernier  tour.  En  comparant  toute  la  série 
des  divers  développements,  nous  arrivons  sans  interruption  à 
une  petite  coquille  nommée  par  Lamarck  Solarium  luteum,  qui 
se  trouve  dans  la  Méditerranée  et  la  Nouvelle-Hollande,  et  qui, 
sans  aucun  doute,  ne  devra  être  envisagée,  par  la  suite,  que 
comme  upe  variété  du  Solarium  hybridum. 


GENRE    CADRAN.  9 

^.  CABRAIV  JAUKATRi:.  Solarium  luteum.  Là». 
(Collect.  Mass.  Lam.) 

PI.  IV,  fig.  gel  9  a  var.  i     '     ' 

S.  testa  pîirvulà,  orbicnlalo-conoideâ,  glabrâ,  ad  ppriphaeriam  bisulcatâ, 
Inlrâi  sulcis  sulurusquc  rubro  punotalis  ^  umbilico  anguslo,  crenis  ajbis 
<incto. 

Coquille  petite,  lisse,  conique,  formée  de  six  tours  à 
peine  convexes  et  étroits,  qui  seraient  complètement  unis 
s'il  ne  s'élevait  à  leur  surface  deux  ou  trois  cordelettes 
étroites,  fort  régulières,  transverses,  de  couleur  blanche, 
alternée  de  points  rougeâtres  assez  rapprochés  ;  deux  de 
«es  côtes  sont  placées  à  la  circonférence  du  dernier  tour, 
cl  la  troisième  borde  la  suture  jusqu'au  sommet  ;  ce  tour 
est  légèrement  convexe  en  dessous,  percé  au  centre  d'un 
trou  ombilical  étroit,  canaliculé  rt  bordé  par  un  seul 
rang  de  crénelures  blanches.  L'ouverture  est  arrondie; 
les  bords  en  sont  minces  ;  la  surface  extérieure  est  de 
couleur  jaune,  quelquefois  d'un  rouge  brun. 

Larg.  5  lig.  Haut.  5  lig. 

Habite  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande;  la  variété  se 
trouve  clans  la  Méditerranée,  sur  les  côtes  de  Sicile,  à  Mes- 
sine. 

L'examen  allentif  de  celte  jolie  petite  coquille  ne  nous  laisse 
aucun  doute  sur  sa  complète  analogie  avec  la  précédente.  Elle 
n'en  est  qu'une  variété;  les  jeunes  individus  qu'on  trouve  dans 
la  Méditerranée,  et  que  M.  Philippi  a  fait  figurer  dans  son  ouvrage 
Enumeratio  molluscorum  Siciliœ,  pi.  10,  fig.  27,  font  le  passage 
immédiat  de  ces  deux  espèces. 


lO  GENRE    CADRAN. 

7.   CADRAN  BIGARRÉ.  Solarium  variegatum,  Lam. 

(GoUect.  MASS,LAM.)CHBMif.,Gonch.,5, 1. 173,  fig.  1708-1709. 

PI.  IV,  Çg.  7  et  7  a  var. 

S.  testa  orbicalato-convexâ,  transversîm  salcalâ,  longitudinaliter  striatà. 
aibo  et  spadiceo  articulallm  variegatâ;  umbilico  mcdiocri,  crenulalo,  lineà 
albà  circamdato. 

Coquille  orbiculaire,  trochiforme,  à  spire  courte  et 
conique  composée  de  six  tours,  le  plus  souvent  convexes, 
sillonnés  transversalement  et  couverts  de  très-fines  stries 
longitudinales  qui,  par  leur  entre-croisement  avec  les 
sillons,  divisent  toute  la  surface  de  la  coquille  en  petites 
granulations  ;  la  base  du  dernier  tour  est  un  peu  convexe, 
le  centre  est  percé  par  un  ombilic  profond,  mais  peu 
évasé,  creusé  latéralement  par  une  double  gouttière  ;  cet 
ombilic  est  limité  au  dehors  par  un  ou  deux  sillons 
blancs,  crénelés,  qui  se  prolongent  jusque  dans  le  fond 
de  la  cavité.  L'ouverture  est  subarrondie,  un  peu  plus 
large  que  haute,  à  bords  sillonnés.  La  surface  extérieure 
est  ordinairement  peinte,  sur  les  sillons,  de  taches  nom- 
breuses articulées  d'une  manière  régulière,  alternative- 
ment brunes  et  blanches . 

Larg.  g  Hg.  Haut.  7  lig. 

Habite  les  mers  australe.*',  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande et  celles  de  l'île  Manille;  la  mer  du  Sud  à  la  Nouvelle- 
Irlande. 

Cette  jolie  petite  espèce,  assez  commune  dans  les  collections, 
est  bien  distincte  des  aulres  par  sa  bigarrure.  Elle  est  assez  va- 
riable de  coloration  ;  sur  le  plus  grand  nombre  d'individus,  la 
suture  est  bordée  de  blanc  ;  chez  d'autres,  la  base  du  dernier 
tour  est  complètement  brune;  une  variété  très-remarquable   a 


GENRE    CADRAN,  II 

les   tours  supérieurs    très-surbaissés,  d'un    fauve  clair  et  uni- 
forme; la  suture  seulement  est  marquée  de  petites  taches  blaa- 
châlres.  Je  crois  devoir  réunir  comme  variétés  au  Solarium  va- 
riegatum  deux  espèces  décrites  par  Menke  dans  son  Synopsis         \  i 
methodica  molluscorum,  sous  les  noms  de  Solarium  cyclbstomum  f 

et  de  Solarium  JEthiops,  de  même  que  celle  de  M.  Deshayes  indi- 
quée dans  V Encyclopédie  méthodique  sous  celui  de  Solarium  teS' 
sellatum. 

L'animal  est  brun,  piqueté  de  noir  dans  toutes  ses  parties.  L'o- 
percule est  un  long  cône  membraneux  ayant  ses  lamelles  en  spi- 
rale. Sur  loute  sa  largeur,  les  espaces  que  ces  lamelles  laissent 
entre  elles  semblent  cordonués. 

8.   CADRAN  TREZKLISSÉ.   Solarium  straminewn,  I.am. 

.  (Gollect.  Mass.  Lam.)  List.,  Conch.,  t.  635,  fig.  23. 

PI.  III,  fig.  4- 

S.  testa  orbiculato-coavexâ,  transversim  sulcatâ,  iongiladiaaliler  striatâ, 
luteo-fulvâ,  immaculalâ;  umbilico  patulo,  leviter  creaulaio. 

Coquille  irochiforme,  conique,  à  spire  courte,  obtuse 
au  sommet,  composée  de  cinq  tours  un  peu  renflés  dans 
le  milieu,  à  suture  légèrement  enfoncée,  et  dont  la  surface 
offre  des  sillons  transverses  en  grand  nombre,  tailladés 
par  des  stries  longitudinales  extrêmement  fines  et  rap- 
prochées; l'entre-croisement  de  ces  sillons  et  de  ces  stries 
donne  à  i'extérieurde  cette  coquille  l'apparence  d'une  peau 
de  chagrin.  La  carène  du  dernier  tour  est  circonscrite  par 
trois  sillons  un  peu  plus  élevés  que  les  autres  ;  la  base 
de  ce  tour  est  à  peine  convexe,  présentant  un  ombilic 
profond,  délicatement  crénelé  sur  le  bord,  et  pourvu  de 
deux  sillons  qui  s'enfoncent  en  spirale  dans  rinléricur. 
L'ouverture  est  arrondie  ;  les  bords  en  sont  minces  et 
tranchants.  La  coloration  de  cette  coquille  est  d'un  fauve 
clair;  quelques  linéoles  blanchâtres  se  font  remarquer 
sur  certains  individus. 


la  GENRE    C4DRAN. 

Larg.  I  pouc.  3  lig.  Haut,  i  pouc. 

Habite  les  côtes  de  Tranquebar  et  celles  de  la  Martinique  j 
la  Méditerranée,  les  côtes  de  Palerme. 

Celte  espèce  parait  assez  rare;  elle  est  surtout  remarquable  par 
sa  couleur  uniforme  et  par  sa  suture  canaliculëe. 

Je  rapporte  à  ce  Solarium  la  coquille  décrite  par  M.  Deshayes 
sous  le  nom  de  Solarium  d'Herbert  {Encyclop.  méth.),  qui  me 
semble  ne  différer  en  rien  de  celle  dont  il  est  ici  question. 

9.  OABRAN   DE  CBEMNITZ.  Solarium  Chemniizii,  Nobis. 

(Coll.  Mass.  et  Mus.)  CHEMN.,Conch.,  pi.  lyS,  fig.  1706-1707. 

PI.  IV,  fig.  8. 

S.  lesta  orbicularià,!'  supernè  plaiiulalâ,  anfractibus  fulvà,  transversim 
sulcatâ,  longitudinaliler  tenuissimc  slrialà,  subrugosâ  j  umbilico  magao, 
canaliculato;  aperlurâ  rotundatâ.  , 

Coquille  arrondie ,  orbiculaire ,  presque  plane  en 
dessus,  finement  granulée,  composée  de  cinq  tours  de 
spire,  séparés  par  une  suture  subcanaliculée.  Toute  la 
surface  de  cette  espèce  est  d\ine  couleur  uniforme  d'un 
fauve  clair,  couverte  de  légers  sillons  transverses,  qui  sont 
coupés  régulièrement  par  un  très-grand  nombre  de  stries 
longitudinales  fines  et  serrées.  Le  dernier  tour  est  arrondi 
à  la  base  par  un  ombilic  fort  évasé,  canaliculé,  chargé, 
comme  tout  le  reste,  de  très-petites  granulations.  L'ouver- 
ture est  arrondie,  les  bords  en  sont  minces  et  tranchants. 

Larg.  7  lig.  Haut.  3  lig. 

Habite  la  merdes  Indes,  l'île  Bourbon  et  la  merde  la  Chine. 

Cette  espèce  est  parfaitement  distincte  par  ses  fines  granula- 
tions, surtout  chez  les  jeunes  individus;  elle  a  l'aspect  d'un 
Cyclostome  de  forme  aplatie. 


••# 


CADRAN    ('Solarium) 


PI. 


1.  Cadran    Strie,    f  Solarium  perspectivuni  } 


PuWié  par  J.B.Baillièi-e  et  fils,  Paris  , 


THE  LIBRARY 
OFÎHE 


CADRAN    (Solarium) 


PI. a 


Cad  .  OTamilé     l Sol.  ^raniifaltini  I 


7i .  Cad .  ç^alsre  .   /'Sol.  /œviça/u/ti  ) 


hibliè  par  J,  B.  Baillière  rt  fils,  Paris. 


THE  U8RARY 
OF  THE 


CADllAN    (Solarium) 


^BP 


*."  ■_, /-i^ }  ,^^' 


-%^.. 


^ 


4-      Cad.  tTeilhsse    /^Sol.elnttninfu/n }  6  .  Cafl  .  t  iXolieU'  fSot.  /[vfo'iiliuti i 

.)  a  Le  même  variélé   / tJ .  oariftas i  6  .Cad  .  a  ceinUire    (Sot.  ciiii/fi/um  i 

6  a  .Le  même  vaj'iélé    ^id:  t>ariêfa^ I 

Piibliè  par  J,  li,  Bailliéi-e  et  fils,  Paans. 


THE  LIBRARY 

OFTHE 

l!îf!VERSiTV  CF  ILUSSÎS 


C  ADll AN    (  Solarium  ) 


PI.  4. 


i^^^^ 


7 


7.  Cad  tierarrë  fSol  vane^atian)  7  a.  Le  même  varirté    /ui.  z>ar,W^I 

^WA^cQhemmVz    /So/(A^m,u/x,n  8.    Cad . jaimitre .  /.&/ /«^.//../ 

9  a  1.0  mêinc  vanélé    /«/  i>arieta^  i 

Publié  par  J . B . B aillièr e  et  fils,  Paris, 


THELIBRWY 
OFTHE 


GENRE  ROULETTE. 

(ROTELLA,  Lam.) 


Coquille  orbiculaire,  luisante,  sans  épiderme,  à  spire 
très-basse,  subconoïde,  à  face  inférieure  convexe  et  cal- 
leuse. Ouverture  demi-ronde.  Opercule  corné,  multispire, 
fort  mince,  tout  à  fait  orbiculaire. 


Testa  orbicalaris,  nitida,  decer^icata,-  spira  brevûslma,  subconoîdea,  in- 
fernâ  facie  convexâ  callosâ.  Aperlura-semiiroLunda.  Operculum  tenue,  cor- 
ueum,  orbiculare. 


Animal  très-spiral.  Tête  pourvue  en  avant  de  deux 
doubles  lèvres,  petites,  formant  un  voile  au-dessus  de  la 
bouche.  Tentacules  longs,  grêles,  coniques,  avec  deux 
pédoncules  de  même  longueur,  situés  près  de  la  base 
externe  des  tentacules,  et  portant  les  yeux  à  leur  sommet. 
Pied  ovalaire,  allongé,  se  pliant  dans  le  sens  de  la  lon- 
gueur pour  rentrer  dans  la  coquille,  ayant  à  la  partie 
postérieure  un  opercule  corné;  ce  pied  est  marginé  en 
avant,  garni  dans  sa  longueur  et  de  chaque  côté  de  trois 
membranes  dont  les  deux  inférieures  sont  légèrement 
frangées  ;  la  supérieure,  très-découpée,  présente  quatre 
longs  filaments  déliés.  La  cavité  respiratrice  est  très- 
ouverte,  ne  renfermant  qu'une  seule  branchie  longue  et 
étroite,  dont  les  lamelles  sont  rigides,  libres  dans  toute 
leur  longueur.  L'anus  et  l'utérus  sont  placés  au  bord 


2  GEÏ7RE    ROULETTE. 

droit;  sous  le  tentacule  de  ce  côté,  est  une  auricule  assez 
grande,  creusée  en  gouttière,  et  qui  sert  sans  doute,  pense 
M.  Quoj,  à  diriger  la  sortie  des  œufs. 


Lamarck,  dans  le  tome  7*  des  Animaux  sans  vertèbres,  a  séparé 
avec  raison  des  Troques  les  coquilles  qu'il  a  classées  comme  genre 
particulier  sous  le  nom  de  Roulettes,  en  prenant  pour  type  le 
Trochus  vestiarius àQ  Linné,  caria  face  inférieure  de  ces  coquilles 
est  éminemment  calleuse.  Les  différences  notables  qui  existent 
entre  les  animaux  des  deux  genres  rendaient  indispensable 
la  séparation  qui  en  a  été  faite.  Cependant  plusieurs  auteurs 
rejetèrent  cette  distinction  :  les  uns  continuèrent  à  joindre  aux 
Troques  les  espèces  qu'il  renferme;  d'autres  en  firent  un  petit 
sous-genre.  Mais  ces  coquilles  ont  un  aspect  tellement  particulier, 
que  nous  n'admettons  pas  le  moindre  doute  sur  l'exactitude  de 
la  classification  de  Lamarck,  et  nous  pensons  que  le  genre  qu'il 
a  établi  restera  au  nombre  de  ceux  qui  doivent  figurer  dans  la 
liste  générique.  C'est  entre  les  Cadrans  et  les  Troques  que  La- 
marck l'a  placé,  et  il  a  en  effet  avec  ceux-ci  beaucoup  de  rappro- 
chement, quant  à  la  forme. 

Les  différentes  espèces  de  ce  genre  offrent  toutes  beaucoup 
d'analogie  entre  elles  dans  l'aspect  général,  et  néanmoins  elles 
sont  constamment  distinctes  par  diverses  particularités  relatives 
à  leurs  sutures  ou  à  la  forme  de  la  surface.  Elles  sont  en  petit 
nombre,  très-agréables  par  la  variété  de  leur  coloration  et  par 
le  joli  ton  rosé  qui  en  fait  la  teinte  principale.  C'est  dans  les  mers 
des  pays  chauds  qu'on  rencontre  ces  espèces. 

Nous  y  réunissons,  comme  simples  variétés,  deux  coqailles  que 
Lamarck  avait  établies  comme  espèces.  L'une  est  la  Rotella  rosea^ 
qui  n'est  qu'une  lineolata;  et  l'autre  la  Rotella  javanica,  qui  n'est 
aussi  qu'une  variété  de  la  monilifera  du  même  auteur. 


GENAB    ROULETTE.  3 

1.  aOUZiETTE  LXMÉOLÉE.  lioteUa  linèolata,  Lkia. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  Bonanni,  Récr.^  3,  f.  355. 
PLI.fig.  lài/. 

B.  leslâ  orbiculari,  coàTexo*coaoîdeâ,  leTissimâ^  pallidè  carneâ;  Ilnéolis 
longitudiaaiibus  confertis,  uadalatû,  fuscis;  anfractibus  conliguis;  infimâ 
facie  albâ. 

Coquille  orbiculaire,  légèrement  convexe  en  dessus, 
aplatie  en  dessous;  spire  peu  élevée,  formée  de  six  à  sept 
tours  étroits,  parfaitement  lisses  et  brillants,  dont  la  su- 
ture est  simple  et  superficielle.  Ouverture  subdéprimée, 
demi-ronde,  un  peu  oblique  à  l'axe  ;  le  bord  est  très- 
mince  et  friable  ;  en  dessous,  le  dernier  tour  est  aplati,  et 
une  large  callosité  plus  ou  moins  épaisse,  selon  les  indi- 
vidus, occupe  une  partie  de  la  base  j  elle  varie  dans  sa 
couleur,  passant  du  blanc  au  rose,  quelquefois  au  gris 
noirâtre.  La  teinte  de  l'espèce  type  que  nous  décrivons 
est  couleur  de  chair  plus  ou  moins  pâle,  variée  de  petites 
lignes  brunes  longitudinales,  ondulées,  souvent  très-fines 
et  serrées  en  dessus,  s'élargissanl  vers  la  base,  qui  est 
blanche,  quelquefois  brune. 

.Larg.  8  lig.  Haut.  5  lig. 

Habile  les  mers  de  l'Inde,  les  côtes  de  Ceylan  et  celles  de 
Malabar;  la  Méditerranée  sur  la  côte  d'Afrique;  la  Manche, 
les  îles  Chaussey  et  Gernesey. 

Cette  espèce,  très-commune  dans  les  collections,  est  extrême- 
ment variable;  cependant,  l'on  peut  facilement  reconnaître  et 
classer  ses  diverses  variétés,  si  l'on  veut  faire  attention  aux  élé- 
ments de  variabilité  et  à  leur  combinaison.  Deux  couleurs  prin- 
cipales se  retrouvent  sur  toutes  les  espèces  de  cette  coquille  :  le 


4  GENRE  nOVL£TT£. 

rose  et  le  blanc  ;  les  variétés  se  multiplient  par  les  combinaisons 
de  l'apparence  de  lignes  ondulées,  soit  parce  qu'elles  sont  inter- 
rompues, soit  parce  qu'elles  s'effacent  complètement. 

Nous  allons  indiquer  quelques-unes  des  principales  variétés 
dont  nous  parlons. 

La  première,  fig.  1  a,  dont  Lamarck  a  fait  une  espèce  sous  le 
nom  de  Rotella  rosea,  me  parait  offrir  tous  les  caractères  de  l'es- 
pèce type  ;  la  seule  différence  qu'on  puisse  y  distinguer,  est  qu'au 
lieu  de  se  trouver  ornée  de  linéoles  brunes  sur  un  fond  couleur 
de  chair,  elle  offre  une  fascie  de  lignes  alternativement  brunes 
et  blanches  qui,  sur  un  fond  rose,  se  développent  le  long  de  la 
partie  supérieure  des  tours  de  spire;  une  autre  fascie,  dont  les 
taches  blanches  forment  souvent  une  ceinture,  se  continue  au- 
tour du  disque  du  dernier  tour. 

La  seconde  variété,  fig.  1  e,  est  d'une  couleur  grisâtre  uniforme, 
ayant  une  fascie  blanche  suturale  qui  se  prolonge  sur  le  disque  du 
dernier  tour. 

Sur  la  troisième  variété ,,  fig.  1  /*,  il  n'existe  aucune  autre 
coloration  que  celle  du  fond  de  la  coquille  qui  est  d'un  rose  clair 
uniforme. 

Dans  la  quatrième  variété,  fig.  1  </,  le  fond  de  la  coloration  est 
nuageux  avec  des  taches  blanches.  Une  fascie  brune  borde  la 
suture. 

Dans  les  variétés  suivantes,  fig.  1  è  et  1  c,  le  fond  de  la  colora- 
tion de  la  coquille  est  blanc  avec  de  larges  taches  longitudinales 
brunes,  plus  ou  moins  espacées. 

■  ^ 
2.  ROUX.BTTE  ÉLÉGANTE.  Rotella  *elegans,  Bbck. 

/r  {Collect,  Mass.  et  Mus.)  List.,  pi.  i66,  fig.  a-b.. 

'  PI.  III,  fig  6. 

B.  testa  discoideâ,  levissinaâ,  nitidâ,  viridiscente,  seriatîm  fasco-ponctatâj 
spirâ  coQvexiuscuIâ;  infimà  facie  callosà,  griseâ,  aut  roseâ;  labro  dextro 
tenui. 

Coquille  discoïde,  aplatie  en  dessous,  à  spire  conique, 
mais  peu  élevée  j  on  y  compte  six  à  sept  tours  étroits, 


GENRE   ROULETTE.  3 

très- lisses,  brillants,  à  peine  convexes  j  à  suture  linéaire, 
superficielle.  Le  dernier  tour,  arrondi  vers  le  milieu ,  se 
termine  par  une  ouverture  médiocre,  oblique  à  l'axe, 
semi-lunaire.  Le  bord  droit  est  mince,  tranchant  en  des- 
sous. Une  grande  partie  de  la  base  est  occupée  par  une 
large  callosité  plus  ou  moins  épaisse  selon  les  individus, 
et  qui  passe  du  gris  noirâtre  au  rose  clair  ou  au  blanc  nacré. 
La  disposition  des  couleurs  de  cette  espèce  varie  souvent,^ 
elle  est  le  plus  ordinairement  verdâtre,  ornée  de  ponc- 
tuations brunes,  rangées  en  séries  transverses,  qui  sont 
quelquefois  alternées  par  d'autres  séries  moins  apparen- 
tes et  blanchâtres.  Chez  un  grand  nombre  d'individus,  on 
remarque  sur  le  milieu  de  la  convexité  du  dernier  tour 
une  zone  blanche  divisée  par  de  larges  taches  brunes  et 
oblongues,  circonscrites  en  dessous  par  un  espace  coloré 
d'une  même  teinte  que  celle  de  la  callosité.  ' 

Larg.  8  lig.  Haut.  4  lig.      • 

Habite  les  mers  de  l'Inde,  les  îles  Philippines,  Manille, 
l'océan  Atlantique,  les  côtes  de  la  Martinique. 

Cette  espèce  a  tant  d'affinité  avec  la  précédente,  qu'elle  a  été 
longtemps  confondue  avec  elle.  Certains  individus  se  font  remar* 
quer  par  une  strie  noirâtre  et  décurrente  qui  borde  la  suture,  et 
par  une  coloration  beaucoup  plus  foncée  qui  ne  laisse  plus  voir 
d'apparence  de  taches  que  sur  le  milieu  de  la  convexité  ;  quelquer 
fois  encore  ces  taches  se  changent  en  un  grand  nombre  de  petites 
maculations. 


O  GENRE   ROULETTE» 

3.  ROUIiÊTTE  GÉANTE.  Rotella  gigantea,  Lesson. 

(Collect.  Mass.  et  Mus.)  Lesson,  Illustr.  zoolog..,  pi.  17. 

'  >      •-■'■■■.      '  •     -      .  ■ 

ï>i.m,fig.  7.      ; 

R.  lesta  orbiculari,  crassâ,  convexo-conoicleâ,  longitudinaliler  mînutissimc 
strialâ,  griseâ  ;  albis  nec  non  bruneis  macnlis  parvis  aut  linearibus  notatâ, 
inGmâ  Tacie  griseâ  ;  callo  albido. 

Coquille  assez  grande,  solide,  épaisse,  formant  un  cône 
arrondi,  surbaissé,  dont  la  base  dilatée  est  circulaire. 
Spire  courte,  composée  de  sept  tours  étroits,  légèrement 
convexes,  couverts  d'un  très-grand  nombre  de  stries 
d'accroissement  onduleuses  et  irrégulières,  très-rappro- 
chées  les  unes  des  autres.  La  suture  est  simple,  mais 
profonde.  Le  dernier  tour  est  aplati  en  dessous  et  forme, 
dans  son  milieu,  une  carène  arrondie.  Ouverture  oblique, 
subdéprimée,  demi-ronde,  nacrée  à  l'intérieur;  bord 
droit  mince  et  tranchant.  La  columelle  présente  vers  sa 
base  une  large  callosité  aplatie  et  blanchâtre,  veinée  de 
brun,  circonscrite  en  dehors  par  une  espèce  de  cercle 
qui  n'est  autre  que  la  terminaison  subite  de  la  coloration 
du  reste  de  la  coquille,  coloration  d'un  gris  cendré  avec 
de  petites  maculations  interrompues  de  blanc  et  de  brun 
sur  le  bord  de  la  suture.  La  carène  est  marquée  de  peti- 
tes taches  blanches  allongées,  disposées  par  lignes. 

Larg.  18  lig.  Haut,  i  pouc. 

Habite  les  mers  du  Japon.  ? 

Celte  espèce,  encore  assez  rare,  se  fait  remarquer  surtout  par 
soo  grand  développement,  relativement  aux  autres  espèces  du 
genre.  Aussi  est-elle  recherchée  par  les  amateurs.  Elle  a  été  nom- 
mée par  M.  Sowerby  Rotella  aucta  {Gênera,  cah.  14). 


GENRE    ROULETTE.  ^ 

4.  ROULETTE  BE  GUAM.  Botelia  Guamensis,  QuoY. 

(CoUect.  du  Mus.)  Foy.  de  ÏAstr.,  pi.  6i,  fig.  32-33. 
PI.  II,  fig.  a. 

R.  testa  discoidcâ,  subglobulosâ,  nitidà,  albidâ  et  roscâ,  vittis  albis  punc- 
tatis  ciactâ,  punctis  rubris  raris  ornatà;  anfractibus  convcxis^  infimâ  facie 
rubro-lineolalâ;  aperlurâ  ovali. 

Coquille  discoïde,  subglobuleuse,  très-lisse  sur  toute 
la  surface,  mince,  un  peu  diaphane,  à  spire  courte,  obtuse 
au  sommet,  composée  de  six  tours  étroits  légèrement 
convexes,  à  suture  simple  et  linéaire.  L'ouverture  est 
ovale-obronde,  nacrée  à  l'intérieur  j  le  bord  droit  est 
mince  et  simple  ;  au-dessous  du  dernier  tour  se  remar- 
que une  callosité  peu  développée  qui  laisse  à  découvert 
la  trace  du  commencement  d'un  ombilic.  La  coloration 
de  cette  espèce  est  d'un  blanc  nacré  à  reflets  roses  ;  elle 
est  ceinte  de  petites  lignes  blanches  ponctuées,  et  ta- 
chée de  petits  filaments  délicats  et  déliés  blancs  et  roses, 
qui  la  fait  paraître  élégamment  piquetée.  Le  dessous  est 
blanc,  marqué  de  petites  stries  rouges  autour  de  l'om- 
bilic. 

Larg.  7  lig.  Haut.  3  lig.  : .  -   . 

Habite  l'île  de  Guam  ou  les  îles  Catolines. 

Celte  espèce,  très-rare,  a  été  recueillie  par  M.  Qiioy  dans  ses 
pénibles  mais  fructueuses  recherches,  lors  de  son  dernier  voyage 
autour  du  monde. 


O  CENRE    ROULETTE. 

5.  ROUInXîTTE  SUTURAXiE.  Rotella  suturaUs,  L&m. 

(Gollect.  Mass.  Lam.) 

PI.  Il.fig.  3. 

R.  teslâ  orbiculari,  convexo-conoideâ ,  striis  distantibus  ciactâ,  griseâ, 
lineolis  fuscis  longiludinalibus  angulato  -  flexuosis  numerosissimis  pictâj 
aufractuum  margÎDe  saperiore  prominuloj  iofimâ  facie  disco  purpureâ. 

Coquille  orbiculaire,  discoïde,  presque  aussi  convexe 
en  dessous  qu'en  dessus.  Spire  peu  saillante,  formée  de 
six  tours  légèrement  aplatis,  souvent  chargés  de  deux  à 
trois  petites  cordelettes  transverses.  Suture  un  peu  en- 
foncée, bordée  en  dessous  par  un  petit  bourrelet  décur- 
rent.  Ouverture  ovale-obronde,  inclinée  à  l'axe,  à  bord 
droit,  mince  et  fragile.  En  dessous  et  au  centre  du  der- 
nier tour  on  remarque  une  callosité  circulaire  d'un  rouge 
clair.  La  coloration  de  cette  coquille  paraît  assez  con- 
stante :  sur  un  fond  blanc,  elle  est  peinte  et  presque  en- 
tièrement recouverte  d'un  très-grand  nombre  de  linéoles 
anguleuses,  brunes,  onduleuses,  qui  semblent  au  premier 
coup  d'œil  former  des  tresses  régulières.  La  partie  infé- 
rieure du  dernier  tour  qui  circonscrit  la  callosité  présente 
une  ceinture  d'une  teinte  plus  blanche. 

Larg.  8  lig.  Haut.  5  lig. 

Habite  les  mers  de  l'Inde. 

Cette  espèce  est  remarquable,  surtout  par  le  bord  supérieur 
des  tours  qui,  étant  saillant,  fait  paraître  les  sutures  enfoncées. 


GENRE    ROULETTE.  g 

G.  ROULETTE   MONXLXFÈRE.   Jioleila  mojiilljera,  Lan.. 

(Gollect.  Mass.  Lam.)Gualt.,  Test.^  t.  65,  fig.  e. 
PI.  II,  fig.  4-4  a. 

F.  lesta  orbiculari,  couvexo-coooideâ,  transversîm  sulcaiâ,  luteo-virenle, 
apiceaurrâ;  sulcis  nigro-puDctatis;  anfractunm  margiae  superiore  nodU 
coronatoj  infimâ  facie  disco  pallidc  roseo,  ceniro  gibboso. 

Coquille  orbiculaire,  légèrement  convexe  en  dessus 
comme  en  dessous,  à  spire  conique,  surbaissée,  formée 
de  cinq  à  six  tours  faiblement  aplatis,  sillonnés  en  tra- 
vers, couronnés  à  leur  sommet,  immédiatement  au-des- 
sous de  la  suture,  d'une  série  décurrente  de  nodosités 
plus  ou  moins  grosses  et  régulièrement  espacées.  Le 
dernier  tour  ne  présente  de  stries  qu'à  la  partie  supé- 
rieure; en  dessous,  il  laisse  voir  une  large  callosité  peu 
épaisse,  d'un  rose  tendre.  L'ouverture  est  semi-lunaire  ; 
le  bord  droit  est  mince  et  tranchant.  La  coloration  exté- 
rieure de  cette  coquille  est  peu  variable.  Le  fond  est  un 
jaune  verdâtre  avec  de  fines  ponctuations  noirâtres,  dis- 
posées en  séries  sur  les  stries  transverses.  A  la  face  infé- 
rieare  se  voient  le  plus  souvent  de  larges  tacbes  irrégu- 
lières, espacées  et  en  zigzag  sur  un  fond  blanc. 

Larg.  7  lig.  Haut.  4  l'g- 

Habite  les  mers  de  l'Inde. 

Celte  espèce  est  bien  distincte  des  autres  du  même  genre,  par 
la  rangée  de  granulations  qui  couronnent  chacun  de  ses  tours. 
Nous  y  réunissons,  comme  simple  variété,  la  Rotella  javanica  de 
Lamarck,  qui  n'en  diffère  que  par  une  strie  de  moins  et  par  le 
fond  de  sa  coloration  qui  est  violacé;  ceci  provient  de  l'état  fruste 
de  l'individu  qui  a  servi  de  type  à  ce  savant. 


10  GENRE   ROULETTE. 

7.  ROULETTE  COSTUItÉE.  Rotella  costata,  Vàlekcibknbs. 

(Gollect.  du  Mus.) 
PI.  II,  fig.  5. 

R.  lesta  orbiculari,  iransversim  sulcalâ,  cinereâ,  lineolis  numcrosis  ornalâ; 
spirâ  brevi,  conicâj  satura  subcaoaliculatâ;  ullimo  anfractu  deorsùm  levi, 
maculis  fuscis  et  albis  vicissitn  cincto. 

Coquille  orbiculaire,  à  spire  courte,  conique,  compo- 
sée de  cinq  à  six  tours  étroits  à  peine  convexes,  réunis 
par  une  suture  simple,  légèrement  canaliculée  et  bordée 
en  dessous.  Leur  surface  offre  quatre  à  cinq  stries  trans- 
verses, distantes  et  très-régulières;  le  dernier  tour  est 
large  relativement  aux  autres,  limité  vers  le  milieu  de  sa 
circonférence  par  ime  carène  arrondie  ;  en  dessous,  il  est 
très-lisse,  convexe,  ornée  d'une  ceinture  étroite,  alter- 
née de  taches  oblongues,  brunes  et  blanches.  Au  centre 
on  remarque  une  callosité  peu  épaisse  qui  couvre  la  base 
de  la  columelle,  et  qui  est  moins  foncée  que  la  zone  qui 
l'entoure.  L'ouverture  est  semi-lunaire,  nacrée  dans  l'in- 
térieur; le  bord  droit  est  mince  et  tranchant.  La  colo- 
ration de  cette  coquille  est  d'un  cendré  clair;  elle  est 
presque  entièrement  recouverte  sur  les  stries  de  peeites 
taches  ou  de  linéoles  nombreuses,  souvent  alignées,  qui 
ont  l'aspect  de  tresses  ;  les  taches  qui  bordent  la  suture 
sont  plus  apparentes. 

Larg.  lo  lig.  Haut.  7  lig. 

Habite  les  mers  de  l'Inde. 

Quoique  cette  Roulette  tienne  de  très-près  à  la  précédente,  elle 
s'en  dislingue  cependant  par  deux  différences  notables  :  elle  est 
de  plus  grande  taille,  et  la  suture  n'est  pas  garnie,  comme  la 
Roulette  monilifère,  de  petites  nodosités. 


nori.KTTK     Rololla 


Pli. 


j. Houlette  linéolée  .   Jlof  : /inevtata  t .  i?ai*.    variétés  delà  mèjiie  .  fï(/.var^*^J 


Publié  par  J.  B,  Eaillière  et  fils ,  Paris . 


THE  LIBRARY 
OFTHE 


nOlLKTTE  iRotellai 


PI. 2 


4^ 


3. Roui:  de    Guam  .  /Jiot  Ouamù/.  3.Rovll:  SUturale.  /Jiot..rubcra7ùr). 

4. Roui:  nionilifère  .  Œat  monHi/rnt).  4. a. Variété  de  la  même. /Vi'""'-'^/ 

Ôlloul:  COSlulée  .     /iotmj-la/al. 

Publié  par  J.  B.  Baillière  et  fils,  Paris. 


THE  LIBRARY 
OF  THE 

^ >..v>.<     U.     ••...•«•«•itd 


no  11. in  TK  iioton<i 


^^^^ 


6.Tîoul:  éléQ;aute .  /iiot- e/eçiuij-l ■ 


G.  a.  Varié  té  de  la  même,  «««/•'^•'y 


7.IÎ0UI:  <î;éai\le  .  fliot.-^vù/antval . 
Pu^Ki  par  J,  B,  Baillière  et  fils,  Paris. 


THE  LIBRARY 
OFTHE 


GENRE  DAUPHINULE^^^ 


■  »■  .'■  • .  '  j.:^  f .'    :■'■  j  ',  '  /.  ■  ■;.  (  r  H^t-  il 


>."*•' 


(DELPHINULÀ,  Lah. 


Coquille  subdiscoïde,  déprimée,  largement  ombiliqnée, 
à  spire  peu  élevée,  à  tours  arrondis,  rudes,  anguleux  et 
rarement  disjoints.  Ouverture  entière,  ronde,  quelquefois 
trigone,  à  bords  complètement  réunis,  le  plus  souvent 
frangés  ou  munis  d'un  bourrelet.  Opercule  corné,  mince, 
arrondi,  subspiral,  à  éléments  concentriques  et  circu- 
laires. ^   :,  r  î^r 

.''■  t,:;,  ,-...■  ■'.,  .  ■   -^  ■■»;^'^d  '■'''    *  "'  - 

Testa  sabdiscoïdeà  vel  comca,  imjbiricàta,  sôlida  ;  anfractibus  asperis  aut 
angalatis.  Apertura  intégra,  rotiinda,  interdùm  trigona  :  marginibas  con- 
nexis,  saepiùs  fimbrialis  aut  iacrassato-marginatis. 

Animal  pourvu  d'une  tête  fort  grosse  et  renflée,  avec 
un  mufle  proboscidiforme,  à  l'extrémité  duquel  est  la 
bouche.  Les  tentacules  sont  longs,  coniques,  surmontés 
de  deux  pédoncules  renflés,  oculaires,  situés  à  la  base 
"S  externe  ;  il  part,  de  la  base  de  ces  pédoncules,  une  mem- 

brane latérale  et  mince  qui  va  se  perdre  sur  les  côtés  du 
pied  :  celui-ci  est  oblong,  gros,  large,  épais,  portant  à 
sa  partie  postérieure  un  opercule  corné  qui  offre  un  petit 
bouton  vers  le  sommet  d'insertion.  ,  , 

Lamarck  a  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  de  Dauphinule 
parce  qu'il  renferme  quelques-unes  des  espèces  de  Turbos  de  Linné,  - 
que  l'on  connaissait  anciennement  dans  les  collections  sous  le. 


a  GENRE    DAtIPHINULE. 

nom  vulgaire  de  Dauphins.  Le  caractère  le  plus  frappant  de  ces 
espèces  consiste  dans  l'ouverture  de  la  coquille  qui  est  arrondie, 
entière  et  à  bords  réunis  circulairement.  Lamarck  les  avait  d'a- 
bord assimilées  aux  Cyclostomes,  et  par  la  suite,  en  les  classant 
sous  le  nom  de  Djgtuphintiles,  il  les  plaça  près  d£s  Scalaires  avec 
lesquelles  il  pensa  qu'elles  avaient  le  plus  de  rapports  d'après 
la  forme  de  l'ouverture  et  surtout  parce  qu'elles  sont  toutes 
marines.  Depuis  que  l'on  a  eu  occasion  d'observer  l'animal  des 
Dauphinules  et  son  analogie  avec  celui  des  Turbos,  il  n'existe 
plus  aucun  doute  sur  l'exactitude  de  la  classification  qui  a 
rapproché  ces  coquilles  les  unes  des  autres;  il  y  a  en  effet  la  plus 
grande  ressemblance  entre  elles;  et  les  caractères  qui  les  sé- 
parent paraissent  de  si  peu  de  valeur,  que  Lamarck  lui-même  a 
compris  dans  les  Dauphinules  de  vrais  Turbos,  tels  que  la  Del- 
phinula  Turbinopsis  que  nous  reportons  à  sa  véritable  place  dans  le 
genre  dont  nous  venons  de  parler.  On  peut  cependant  distinguer 
assez  facilement  celui-ci,  non-seulement  parce  que  l'ouverture  est 
arrondie  dans  les  espèces  qui  le  composent,  mais  encore  par 
cette  particularité,  qu'elles  manquent  de  columelle  et  ont  tou- 
jours les  bords  réunis. 

L'établissement  de  ce  genre  a  été  accepté  par  le  plus  grand 
nombre  des  conchyliologistes,  soit  tel  que  Lamarck  l'a  disposé, 
soitconune  sous-genre,  soit  enfin  comipe  section  des  Turbos. 

Parmi  les  coquilles  comprises  par  Lamarck  dans  les  Dauphi- 
nules, il  en  est  une  fort  rare,  dont  la  plupart  des  auteurs  ont 
p^rlé  ;  elle  est  généralement  connue  sous  le  nom  de  Bordstrape 
{Delphinula  trigonostoma).  C'est  à  tort  (comme  le  pense  aussi 
M,  Deshayes)  que  cette  coquille  a  été  admise  dans  ce  genre;  elle 
doit  plutôt  rentrer  dans  celui  des  Cancellaires  avec  lesquelles  elle 
parait  avoir  le  plus  de  rapports,  surtout  par  les  plis  transverses 
qui  existent  sur  sa  columelle;  nous  supprimons  aussi  une  co- 
quille décrite  comme  vivante  par  M,  Duclos  sous  le  nom  de  Delphi- 
nula adamentina  (Magas.  de  Zool.,  tome  4,  pi.  31),  et  qui  est  sans 
aucun  doute  la  même  que  l'espèce  fossile  nommée  par  Lamarck 
Delphinula  Warnii;  la  coloration  de  l'individu  qui  a  servi  de  type 
à  M.  Duclos  était  due  très-probablement  à  la  nature  du  terrain 
dans  lequel  on  a  trouvé  cette  coquille. 

Les  Dauphinules  sont  des  coquilles  marines  assez  épaisses,  na- 
crées intérieurement  et  sous  leur  couche  externe.  La  plupart 
sont  hérissées  d'épines  subrameuses  ou  de  tubercules  écailleux, 


GEIfRB   DAVPHINTTLE.  j» 

et  quelquefois  de  stries  longitudinales  scabres,  rarement  lisses. 
Les  tours  de  spire  sont  en  général  comme  anguleux,  quelquefois 
olfrant  un  bourrelet  à  l'entrée  de  l'ombilic. 

Les  animaux  des  Dauphinules,  d'après  les  observations  de 
M.  Quoy,  sont  timides,  apathiques,  ne  se  développant  que  lente- 
ment; aussi,  la  plupart  du  temps,  sont-ils  couverts  d'un  enduit 
inariû  qui  empêche  de  distinguef  leur  couletrt*  :  ce  n'est  que 
quand  ils  sont  uséspâr  le  frottement,  ou  roulés,  qu'on  peut  bien 
les  voir. 

On  ne  connaît  qu'un  petit  nombre  d'espèces  de  Dauphinules 
vivantes;  elles  habitent  presque  toutes  les  vaets  de  l'Indé. 

i.  BAUPBXnrUIfE  &ACXNXÉE.  Delphinula  laeiniata,  Lam. 

(  GoUect.  Mass.  Lam.)  List.,  Conch.,  t.  608,  f.  45* 

PI.  I,  fig.  I,  et  pi.  II,  %.  I  a  et  2. 

D.  Teslà  sabdiscoïdeà,  crassà,  transversîm  sulcato-asperatâ,  appendicibus 
inoximifi,  curri»,  laciaiato-ramosis  armatâ,  albido-violaceâ,  varia;  spirâ 
retusâ. 

Coquille  subdiscoïde,  épaisse,  à  spire  obttisft  au  som- 
met, composée  de  quatre  à  cinq  tours  aplatis  supérieure- 
ment ;  toute  la  surface  est  chargée  de  sillons  écailleux 
ou  granuleux,  et  de  plusieurs  rangées  d'appendices 
laciniés  plus  ou  moins  longs  :  ceux-ci  existent  surlom 
sur  la  carène  des  tours.  La  suture  est  liiléaire,  rarement 
disjointe.  Le  dernier  tour  est  convexe,  percé  en  dessous 
d'un  large  ombilic  qui  remonte  jusqu'au  sommet  de  la 
spire,  et  se  trouve  circonscrit  à  l'extérieur  par  un  angle 
aigu  souvent  garni  de  pointes  plus  ou  moins  allongées. 
L'ouverture  est  arrondie,  d'une  belle  nacre  argentée  et 
brillante  à  rinlérieur,  à  bords  minces  et  frangés.  A  l'ex- 
térieur cette  coquille  est  d'un  blanc  violacé,  quelquefois 
d'un  blanc  rosé  terne.  Les  pointes  sont  souvent  colorées 
d'un  noir  très-foncé. 


GENRE   DAUPHIIVULE. 


Long.  22  lig.  Larg.  a  pouc.  1/2. 
Habite  l'Océan  Indien,  les  côtes  de  la  Nouvelle-Irlande. 

Cette  espèce  est  remarquable  par  les  deux  ou  trois  rangées 
de  grandes  pointes  laciniées  ou  rameuses  qui  enveloppent  son 
dernier  tour,  surtout  chez  les  grands  individus.  L'animal  est  de 
couleur  jaunâtre,  ponctué  de  brun.  Le  pied  est  jaune  d'orpin 
uniforme  en  dessous.  Les  tentacules  sont  cerclés  de  brun  rou- 
geâtre.  L'opercule  est  également  d'un  brun  rougeâtre. 

Nous  avons  fait  représenter  une  variété  très-remarquable  de 
cette  espèce  de  Dauphinule,  laquelle  a  jusqu'à  sept  séries  de  sina- 
ples  pointes  relevées  en  écailles;  celles  de  la  rangée  supérieure 
sont  très-longues  et  dirigées  vers  le  sommet  de  la  spire  ;  le  der- 
nier tour  de  cette  spire  est  fortement  disjoint;  c'est  surtout  cette 
différence  qui  nous  avait  entraînés  à  la  regarder  comme  type  de 
la  D.  distorta  de  Lam.  Mais  d'après  un  nouvel  examen  et  de 
scrupuleuses  observations,  nous  avons  reconnu  que  l'espèce  dé- 
crite par  Lamarck  sous  ce  dernier  nom  appartient  plutôt  à  la 
figure  à  laquelle  nous  avions  donné  celui  de  Delphinula  plicata 
et  qui,  réciproquement,  nous  a  paru  de  même  mériter  mieux  le 
premier  nom  sous  lequel  ce  savant  l'avait  désignée. 

2.  BAUPBZXfflIXiE  SZSTO&TE.  Delphinula  distorta,  Lam. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  List.,  pi.  608,  fig.  46. 

PI.  III,fig.4. 

D.  testa  subdiscoïdeâ,  crassà,  roseà  vel  rubro-fuscà;  sulcis  iransversis,  j^ra- 
Dulalis,  aufraclibus  supernè  angulato-planulatis  cllongiludinalitcr  plicatis; 
umbilico  infundibuliformi.  . 

.   -.    ,  V. /;•■»<. -îx-;  *- 

Coquille  subdiscoïde,  épaisse,  à  spire  courte,  déprimée 
au  sommet,  formée  de  quatre  à  cinq  tours  aplatis,  ca- 
rénés à  leur  circonférence  j  le  plus  souvent  la  carène  est 
découpée  en  épines  plus  ou  moins  longues^  assez  aigiies, 


GLiMlE    DAUPHINULE.  D 

très-comprimées  latéralement  et  creusées  en  gouttières 
eu  dedans.  La  surface  extérieure  des  tours  présente  con- 
stamment des  stries  transverses  assez  régulières,  granu- 
leuses ou  subécailleuses,  et  des  rides  placées  d'une  ma- 
nière inégale  sur  l'aplatissement  des  tours;  le  dernier 
d'entre  eux  offre  par-dessous  un  ombilic  assez  grand,  in- 
fundibuliforme,  et  plusieurs  rangs  de  petites  épines  al- 
ternées entre  celles  des  granulations.  La  suture  est  super- 
ficielle, très-rarement  disjointe.  L'ouverture  est  ronde, 
nacrée,  abords  épais.  La  coloration  de  celte  espèce  paraît 
assez  constante;  elle  est  d'un  rose  vif  avec  les  granu- 
lations d'un  brun  rouge. 

,      •         Long,  a  pouc.  Larg.  i5  Hg. 

Habité  l'Océan  Iiidien. 

Cette  espèce  est  fort  rapprochée  de  la  précédente,  mais  elle  s'en 
distingue  par  sa  carène  plus  anguleuse,  ses  stries  granuleuses,  et 
surtout  par  le  manque  d'appendices  laciniés.  L'individu  doiït 
Lamarck  s'est  servi  pour  la  détermination  de  l'espèce  était  un 
très-grand  individu  fruste,  en  mauvais  état  de  conservation,  et 
dont  le  dernier  tour  était  séparé  du  précédent  ;  ce  dernier  carac- 
tère n'est  nullement  constant  dans  cette  Dauphinule. 

3.  DAnPBIXirU]:.E  éVBJSLOttVitE.DelpkmulasphasrulaylSoBis. 

(Collect.  Mass.)  Seba,  Mus.  3,  t.  5g,  fig.  i-a. 
PI.  III,  fig.  3. 

D.  lesta  suhdiscoïdcâ,  apice  obtusâ,  albidà,  vel  roseo-argcnteâj  sulcis 
transvcrsis,  granulatis  ;  peripheriâ  spinis  longis  radiatà;  infernc  striis  la- 
uiellosis. 

Coquille  subdiscoïde,  à  spire  courte  et  très-obtuse  au 
sommet.  On  y  compte  quatre  tours  légèrement  aplatis  en 


s  GENRE   DAUPHINULE. 

dessus  et  cômm€  gaufrés  ;  le  milieu  de  leur  circonférence 
est  limité  par  une  faible  carène  de  laquelle  parlent,  en 
rayonnant,  des  épines  nacrées,  longues  et  comprimées, 
au  nombre  de  douze  à  quatorze  sur  le  dernier  tour  ;  la 
partie  inférieure  de  celui-ci  est  convexe,  et  l'on  y  remar- 
que plusieurs  séries  de  petites  épines;  deux  rangées  d'en- 
tre ell^  sont  plus  élevées  et  l'on  en  voit  une  qui  circon- 
scrit la  base  de  la  coquille,  laquelle  est  percée  d'un  om- 
bilic infundibuliforme.  Toute  la  surface  de  cette  espèce 
est  garnie  de  stries  irrégulières  finement  chagrinées  ou 
squammeuses.  L'ouverture  est  ronde,  nacrée,  irisée  à  l'in- 
térieur, à  bord  mince,  tranchant,  et  offrant  une  petite 
gouttière  qui  correspond  à  la  carène  extérieure.  Le  de- 
hors de  cette  coquille  paraît  d'un  blanc  sale,  mais  quand 
la  partie  corticale  est  enlevée,  elle  est  d'un  joli  rose  naeré 
avec  des  reflets  brillants. 

Lon<g.  I  pouc.  6  lig.  Larg.  a  pouc. 

Habite  l'Océan  des  Grandes-Indes. 

Cette  espèce  parait  assez'  rare  ;  nous  n'en  connaissons  encore 
que  deux  individus  qui  font  partie  de  la  collection  du  prince  d'Ess- 
ling.  Quoiqu'elle  ait  beaucoup  d'aiialogie  avec  la  précédente,  elle 
s'en  dislingue  cependant  avec  facilité  par  la  disposition  de  sa  ca- 
rène munie  de  longues  épines,  ce  qui  lui  donne  la  forme  d'une 
mollette  d'éperon.  Elle  est  très-voisine  aussi  d'une  espèce  fossile, 
la  Delphinula  calcar  de  Lam.  Celle-ci  est  toujours  beaucoup  plus 
petite  et  n'a  jamais  de  boursouflement  sur  la  partie  supérieure 
des  tours. 


GBNtB   DAUPHINVLB.  7 

4.  BAUPHXMUXiE  RATONNÉE.   DeîpUnula  radiata,  'SoBis. 

(CoUect.  Janelle.) 

H.  IV.fig.g. 

D.  testa  minimà,  pyramidatà,  roseà,  supernè  flammulis  roseo-fuscis  ma- 
«ulatâ  ;  anfractikus  transversîm  granulatis,  ad  mediam  carinatis  j  aUimo  bica- 
rinato,  denticulato. 

Coquille  irès-petite,  conique,  pyramidale;  spire  peu 
élevée,  pointue  au  sommet  et  composé  de  cinq  tours  lé- 
gèrement aplatis  à  l'extrémité  supérieure,  avec  une  suture 
peu  profonde  ;  ils  sont  pourvus  dans  leur  milieu  d'une 
carène  saillante  et  dentelée  :  sur  la  surface  extérieure  de 
ces  tours  se  voient  des  rangées  transverses  de  fines  gra- 
nulations. Le  dernier  est  convexe  en  dessous  et  offre  à  sa 
circonférence  deux  petites  carènes  beaucoup  moins  sail- 
lantes que  la  première  et  dentelées  comme  elle  ;  au  centre 
il  est  percé  d'un  ombilic  profond.  L'ouverture  est  arron- 
die, nacrée  en  dedans  ;  les  bords  faiblement  épaissis  au 
dehors.  La  coloration  est  une  jolie  teinte  rosée  et  trans- 
parente, ornée,  vers  la  partie  supérieure  des  tours,  de 
petites  taches  flaramulées  et  régulières  d'un  rose  vif,,,  ; 

Long.  4  lig.  Larg.  5  ]ig. 
Habita  les  mers  de  l'Inde. 

Cette  jolie  petite  coquille^  encore  rare  dans  les  collections, 
nous  a  été  communiquée  par  M.  Janelle  avec  la  bonté  et  la  com- 
plaisance qui  sont  ordinaires  à  cet  amateur.  Elle  est  d'un  char- 
mant aspect  par  la  délicatesse  de  sa  forme,  surtout  par  la  distri- 
bution des  taches  placées  en  légers  rayons,  et  d'un  rose  qui 
tranche  à  merveille  sur  le  fond  plus  pâle  du  reste  de  la  coquille. 


8  GENRE    DAtTPHINULE. 

5.  BAUPBXBf UX.E  AUSTRALE.  Delphinula  australis,  Nobis. 

(CoUect.  du  Mus.) 

Pl.IV,  fig.7. 

D.  testa  parvâ,  ovato-rotundatâ,  depressà,  albidà  ;  spirâ  supernè  planatà  5 
aufractibus  transversim  costulatis,  tenuissimè  longitudioaliter  slriatisj  aper- 
tara  margiue  reflexo. 

Coquille  assez  petite,  ovale-arrondie,  déprimée,  à  spire 
plus  courte  que  son  diamètre  ;  presque  plane  en  dessus, 
pourvue  en  dessous  d'un  large  ombilic.  La  suture  est  sim- 
ple, à  peine  profonde.  Les  tours  de  spire  sont  au  nom- 
bre de  quatre,  arrondis,  subcylindracés,  non  anguleux, 
et  présentant  surtout  de  petites  côtes  transverses  bien 
apparentes,  coupées  par  des  stries  multipliées  très-fines 
et  très -rapprochées.  L'ouverture  est  ronde,  à  bords 
épais,  renversés  au  dehors  et  régulièrement  crénelés  par 
la  continuation  des  côtes  transverses  externes.  Toute  la 
surface  de  cette  coquille  est  d'un  blanc  plus  ou  moins 
mat. 

Long.  4  lig.  Larg.  7  lig.  ^    ^ 

''  Habite  les  mers  de  l'Océanie,  les  côtes  de  la  Nouvelle - 
Hollande,  les  îles  Saint-Pierre  et  Saint-François. 

Cette  espèce  a  été  recueillie  dans  le  voyage  de  circumnavigation 
du  capitaine  Baudin.  Elle  a  beaucoup  de  rapports  avec  une  espèce 
fossile  décrite  par  Laœarck  sous  le  nom  de  Delph.  Warnii  ;  ce 
qui  distingue  celle-ci,  c'est  que  sa  surface  extérieure  présente  un 
réseau  très-régulier,  tandis  que  chez  l'espèce  que  nous  venons 
de  décrire  les  stries  longitudinales  sont  tellement  fines  et  serrées, 
qu'elles  sont  presque  confondues  entre  elles. 


GENRE    DAUPHINULE.  9 

6.  BAUPHXNULE   SE  PÉRON.  Delphinula  Peronit,  NoBis. 

(GoUect.  du  Mus.) 

PI.  III,  fig.  5. 

D.  leslà  ovalo  rolundalà,  parvà,subglobulosâ,  punctalatà,  albidà  ;  anfrac> 
tibus  longitudinaliter  plicalis,  transversim  granulosè  striatis;  uliioio  nodu- 
losc,  bicariaato  ;  aperturâ  margine  reflexo. 

Coquille  ovale-arrondic,  petite,  subglobuleuse,  à  spire 
courte,  presque  aussi  haute  que  large,  obtuse  au  sommet, 
composée  de  quatre  à  cinq  tours  à  peine  convexes,  sé- 
parés par  une  suture  linéaire.  Leur  surface  extérieure 
est  chargée  de  plis  longitudinaux  rendus  granuleux  par 
des  stries  irrégulières,  iransverses,  fines  et  nombreuses.  Le 
dernier -tour  présente  à  sa  circonférence  deux  carènes 
noduleuses  formées  par  les  points  de  jonction  des  plis  avec 
des  stries  élevées  et  circulaires.  En  dessous,  le  tour  est 
peu  convexe  et  ouvert  par  un  petit  ombilic  qui  est  cir- 
conscrit au  dehors  par  une  série  de  petits  points  enfoncés. 
Quelquefois  toute  la  surface  de  cette  coquille  est  toute 
piquetée  d'une  manière  fine  et  régulière,  ce  qui  la  rend 
comme  gaufre'e.  L'ouverture  est  ronde ,  bordée  exté- 
rieurement. La  coloration  apparente  est  blanchâtre  ou  un 
peu  terreuse. 

Long.  7  lig.  Larg.  5  lig. 

Habite  les  mers  de  l'Océanie,  les  côtes  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  les  îles  Saint-Pierre  et  Saint-François. 

Cette  petite  coquille,  qu'on  trouve  dans  les  mêmes  parages  que 
la  précédente,  se  fait  remarquer  par  la  disposition  des  plis  et  des 
carènes  qui  couvrent  la  convexité  de  sa  spire,  ce  qui  lui  donne  un 
aspect  particulier. 


4  '^ 


',r 


ro  GENRE    DAUPHINULE. 

7.  BAUPRINULE  TREILLISSÉE.  Delphinula  cancellala,  Nobis. 

(  GolleCt.  WOLDEMAR.  ) 

PI.  IV,  fig.  10. 

D.  testa  parvà,  rotundatà,  tenui,  griseo-albidà  ;  spirà  compressa  ;  anfrac- 
tibus  longitudinaliter  costatis,  traasversim  striatis  ;  ultimo  tricarinato,  sub- 
spinoso  j  umbilico  dilatato. 

Coquille  assez  petite,  arrondie,  mince,  fragile  et  trans- 
parente ;  aplatie  en  dessus ,  largement  ombiliquée  en 
dessous  ;  spire  formée  de  quatre  tours,  dont  le  dernier  est 
fort  grand  et  marqué,  à  la  superficie,  de  côtes  longitudi- 
nales traversées  par  sept  à  huit  stries  :  les  trois  du  milieu 
de  la  convexité  sont  plus  prononcées  et  forment,  sur  les 
tours  supérieurs,  des  carènes  finement  crénelées  qui  ont 
autant  de  tubercules  épineux  que  l'on  compte  de  côtes 
sur  la  surface.  La  suture  est  simple  et  linéaire.  L'ouver- 
ture est  ronde.  La  couleur  est  d'un  blanc  grisâtre. 

Long.  3  lig.  Larg.  5  lig.  - 
TIabite  les  mers  de  l'Inde. 

Jolie  petite  coquille,  légère,  fort  élégante,  remarquable  par 
l'entrecroisement  des  stries,  et  surtout  par  les  trois  carènes  den- 
ticulées  qui  existent  sur  le  milieu  de  la  convexité  du  dernier  tour. 
Cette  espèce  fait  partie  de  la  collection  de  M.  Woldemar. 


*^ 


<^v^ 


GK.NRK     DAUPHINULK.  II 

8.  DAUPBIZVULE  CRÉKEIiÉE.  Delphinulacrenata,  NoBis. 
PI.  IV.  fig.  8. 

D.  testa  parvâ,  ovato-rotundatâ,  apice  obtusà,  griseo-fulvâ  ;  anfractibus  su- 
pra planulatis,  infernè  convexis,  ad  marginem  periphaeriam  carinato-crenads ; 
aperturâ  rotundâ;  labro  crasso^  marginato;  umbilico  mediocri,  striato. 

Coquille  suborbiculaire,  à  spire  peu  saillante,  obtuse 
au  sommet  ;  on  y  compte  quatre  ou  cinq  tours  aplatis 
en  dessus,  à  peine  marqués  ;  leur  circonférence  est  limi- 
tée par  une  carène  finement  crénelée  ;  celte  carène  se 
prolonge  sur  la  convexité  du  dernier  tour,  et  alors  les 
crénelures  deviennent  très-apparentes.  La  partie  supé- 
rieure de  ce  tour  est  garnie  d'un  sillon  transverse  légère- 
ment noduleux;  il  est  convexe  en  dessous,  au  centre,  il  est 
percé  d'un  ombilic  peu  profond  et  strié.  L'ouverture  est 
arrondie,  abords  épais.  L'extérieur  est  bordé,  légèrement 
plissé,  présentant  .quatre  ou  cinq  petits  enfoncements  ar- 
rondis. La  coquille  est  d'un  gris  fauve. 

Long.  12  lig.,  larg.  i5  lig. 
Habite 


Cette  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec  la  Delphinula  Peronii  ; 
ce  qui  l'en  distingue  seulement,  c'est  le  manque  de  plis  longitu- 
dinaux. 


*.f 


*  < 


la  GENRE    DAUPHINULE, 


9.   DAUPHINULE    LÉGÈRE.   Delphinula  lœvis,  Nobis. 

Chemm.,  Conch.^x.  lo,  pi.  i65,  fig.  rSSj,  i588. 

PI.  IV,  fig.  6. 


■.^ 


D.  testa orbiculalâ,  convexâ,  peilucidâ,  albâ;  spirâ  depressâ,  apiceobtusâ;  an- 
fractibus  convexis,  transversim  etregulariter  sulcatis,  sulcis  subcarinatis  j  uUimo 
aBfractu  basi  transversim  striato,  in  medio  umbilicato;  sutura  profundâ,  subcana- 
liculatâ;  ap erturâ  subrotundâ  ;  umbilico  magno,  profundo. 

Coquille  mince,  orbiculaire,  déprimée,  à  spire  très- 
courte,  obtuse  au  sommet;  elle  est  composée  de  trois  ou 
quatre  tours  ;  le  dernier  est  proportionnellement  plus 
grand  que  les  autres  ;  tous  sont  pourvus  en  dessus  de 
sillons  profonds^  larges,  réguliers,  séparés  les  uns  des 
autres  par  des  carènes  obtuses  et  saillantes;  à  la  partie 
inférieure  des  tours,  ces  carènes  se  changent  en  fines 
stries  très-rapprochées  les  unes  des  autres  ;  le  dernier 
tour  est  convexe  en  dessous,  ouvert  au  milieu  par  un 
très-large  ombilic  qui  laisse  à  découvert  tous  les  tours 
de  spire.  L'ouverture  est  large,  arrondie,  à  bords  minces, 
à  peine  denticulés.  Cette  coquille  est  toute  blanche. 

Long.  12  lig.,  larg.  i5  lig. 
Habite  les  mers  de  l'Inde. 


Cette  espèce  se  distingue  facilement  des  autres  du  même  genre; 
nous  n'en  connaissons  qu'un  individu  qui  faisait  partie  de  la  col- 
lection de  feu  M.  Woldemar. 


DAIPIIIM  I-ES    (Dolj.liinula 


Pl.l. 


1  .  Dauphiliule    lacillicC.    U)elfluJiuIa  lacitUataJ. 

Publié  Tiar  J,  B ,  Baillière  et  fils,  Paria  , 


THE  LIBRARY 

OF  fHE 

UkiVcHSilï  ÛF  IIU80IS 


DAVIMIIM  l.l'.S   Delpl.inula) 


I  a  .  Dailpli  :  Luiiiioc   )Oiiin> .    A-^i/.    /.; 


■i.Daiipli:  distovU'.  //M/,/,  ./,../.-rfa  i 


Pitblié  par  J,  B.  Baillière  et  fils,  Paris, 


THE  LI8RARY 

OFTHE 

UHIVEBSIîy  CF  ILUilûlS 


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ÔDillII)!]  :  Opcroniléo.  /'iMph  .  .•■pha-rula  I .  Ii^^l)^K\}^\\:  VmM^(!^  .  lf>olph     rii.ro.. 

.)  .  Dauull:  <le  iVl'OIl  .       //>e/p/i-  IWoniih 


Puhliè  par  J.  B,  Baillière  el  fils,  Paris  . 


THE  IIBRARY 
OF  THE 

UKtV£P.SITy  CF  ILUSGIS 


DAl  l'HlMLKS    rDelpl.imila 


Vl.A. 


G .  Dauph  :  léo;ère  .       /Deiph.  leoi^i.  7 .  D  aupli  :  aii  s  h>ale .  /Prlph.  au.ftrali^j. 

8.1)aupli:  crénelée.  (Pe/ph.  crenatal.  <).Daupli.i-ayoiinée. /Z><-^/ ./-«///a/Vi/. 

lo.Daupli:  Ireillissée  . //'<-(5r>/i.  <w/;/-<'///7/i/;. 

,     Publié  par  J.  B .  Baillière  et  fils ,  Paris . 


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OFTHE 
CHIYEHSÎTÏ  G?  I^UrCIS 


g  GENRE  PHASIANELLE. 


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^  (  PHASIANEI.L4.   LaM.)  •  "{If' 


•  Coquille  ovale  ou  conique,  solide,  lisse;  ouverture  en- 
tière, ovale,  plus  longue  que  large,  à  bords  désunis  vers 
la  partie  supérieure;  le  bord  droit,  trancbant,  non  ré- 
fléchi. La  columelle  lisse,  comprimée,  atténuée  à  la  base. 
L'opercule  calcaire,  paucispiré.  ^ÈÊL 

Testa  ova ta  vel  conica,  solida,  Isevigata;  apertura  ovata,  longitudinalis,  inté- 
gra; labiis  supernè  disjunctis,  externe  simplici,  acuto,  non  reflexo  ;  columella 
Isevis,  basi  attenuata  ;  operculum  calcareum,  paucispiratum. 

Animal  spiral,  à  tête  aplatie,  bordée  en  avant  d'une 
espèce  de  voile,  formé  d'une  double  lèvre  frangée.  Le 
mufle,  qui  s'allonge  un  peu  en  forme  de  trompe,  est 
légèrement  rétractile  ;  il  peut  aussi  s'étaler  en  écusson 
arrondi.  Les  tentacules  sont  au  nombre  de  quatre  :  deux 
sont  grêles  et  longs;  les  autres,  qui  supportent  les  yeux, 
sont  courts,  élargis  à  leur  base.  Le  pied  est  ovale,  bordé 
d'un  appendice  très-finement  lacinié,  orné  de  chaque 
côté  de  trois  filets  longs  et  grêles.  La  cavité  branchiale 
contient  deux  branchies  pectiniformes. 

L'opercule  est  ovalaire,  calcaire,  peu  bombé,  blanc  et 
recouvert  sur  une  partie  de  son  contour  par  une  lame 
charnue  du  pied  qui  le  supporte.  ^ 

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2  GENRE    PHASIANELLE.  ^ 

Les  Phasianelles  sont  des  coquilles  marines  très-voisines  des  Tur- 
bos,  car  elles  paraissent  en  quelque  sorte  intermédiaires  entre  eux  et 
les  Litlorines.  Laraarck  institua  ce  genre  en  prenant  pour  type  le  Buc- 
cinum  australe  de  Gmelin;  il  le  plaça  d'abord  en  têle  de  la  famille  des 
H  Turbinacés,  avec  les  Turbos  et  les  ftlonodontes  ;  plus  tard,  il  le  mit 
entre  les  Turritelles  et  les  Turbos,  et  enfin  il  le  sépara  de  ces  derniers 
en  établissant  son  genre  Planaxe,  formé  de  quelques  coquilles  précé- 
demment rangées,  mal  à  propos,  avec  les  Buccins. 

Depuis  cette  époque,  tous  les  auteurs  ont  adopté  le  genre  qui  nous 
occupe,  et  presque  tous  lui  ont  conservé  les  rapports  que  Lamarck  lui 
avait  assignés.  Cuvier,  cependant,  qui  avait  fait  Tanatomic  de  la  Phasia-» 
nelle,  méconnut,  dans  la  première  édition  du  Règne  animal,  ses  véri- 
tables analogies  et  en  fit  un  sous-genre  du  nom  de  Conchylie,  qui 
ne  fut  adopté  par  aucun  zoologiste  ;  il  le  groupa  avec  les  Mélanies, 
les  Ampullaires  et  les  Janthines.  Dans  la  seconde  édition  du  Règne  ani- 
mal, cet  illustre  savant,  abandonnant  sa  première  opinion,  classa  les 
Phasianelles  comme  genre  et  les  plaça  à  la  suite  des  Turbos,  des  Litto- 
rines  et  des  Monodontes.  Ferussac,  dans  son  Tableau  systématique  des 
Mollusques,  le  rangea  dans  la  famille  des  Trochoïdes,  à  peu  près  avec 
les  rapports  établis  par  Lamarck.  De  son  côté,  M.  de  Blainville  Ta  rap- 
proché des  Mélanies,  des  Rissoaires  et  des  Ampullaires  dans  sa  famille 
des  Ellipsostomes.  M.  Deshayes,  dansées  derniers  temps  (2»  édition  des 
Animaux  sans  vertèbres  de  Lamarck),  a  apporté  quelques  modifications 
importantes  à  ce  genre  en  le  débarrassant  des  espèces  qui  lui  sont 
véritablement  étrangères,  telles  que  les  Phasianelles  elegans,  Peru-  | 
viana,  lineata,  nebulosa,  sulcata,  Mauritiana  et  angulifera. 

Les  Phasianelles  sont  de  jolies  coquilles,  remarquables  par  le  poli  et 
la  vivacité  de  leur  coloration;  leur  test  est  en  général  épais,  d'une 
structure  serrée.  La  forme  de  la  coquille  est  ovale,  conique  ;  le  dernier 
tour  est  beaucoup  plus  grand  que  les  autres.  L'ouverture  est  dirigée 
obliquement  vers  la  base  de  la  columelle  :  elle  est  entière,  ovale,  plus 
longue  que  large,  arrondie  à  sa  partie  inférieure  et  rétrécie  vers  le  haut 
où  l'avant-dernier  tour  fait  saillie  ;  les  bords  sont  désunis  vers  cet  avant- 
dernier  tour  ;  le  bord  droit  est  toujours  simple  et  tranchant.  Le  nom 
de  Faisan  a  été  donné  vulgairement  à  ces  coquilles,  à  cause  de  la  ri- 
chesse des  couleurs  de  leur  surface. 

Les  Phasianelles  habitent  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande,  l'océan 
Indien.  On  en  trouve  plusieurs  petites  espèces  dans  nos  mers,  surtout 
daus  la  Méditerranée. 


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GENRE   PHASUr^LLE 


1.  PBASIANELI.E  BUIiIMOÏSE.  Phasianellabuïimoidti,LAV. 

(Gollect.  Lam.)  Ghemn.  Conch.  t.  120,  fig.  1033-34. 

1  PI.  I,  fig.  1-1*;  pi.  IT,  fig.  Ibàir 

Pb.  testâ'oblon<îo-conicâ,  leniusculâ,  lœvi,  fulvâ  velauranliâ,  transversim  fas- 
ciatâ;  fasciis  crebris  diversimedo  variegatis  et  maculatis;  spirâ  subelongntâ  i 
apice  acutâ. 

Coquille  oblongue,  conique,  peu  épaisse,  très-lisse  ;  la 
spire  est  médiocrement  élevée  :  elle  est  environ  d'un 
quart  plus  haute  que  l'ouverture.  On  y  compte  sept  ou 
huit  tours  légèrement  convexes  :  le  dernier  est  régulière- 
ment ventru.  L'ouverture  est  oblongue,  un  peu  plus  large 
vers  sa  base;  la  columelle  est  lisse,  arquée,  quelquefois 
revêtue  d'un  bord  calleux  peu  épais.  Le  bord  droit  est 
mince  et  tranchant.  La  coloration  consiste  en  un  fond 
fauve  plus  ou  moins  foncé,  quelquefois  rougeàtre,  sur 
lequel  apparaissent  des  fascies  transverses  plus  ou  moins 
larges,  articulées  de  taches  ou  de  linéoles  flexueuses, 
rouges  ou  violacées.  L'intervalle  de  ces  fascies,  quelque- 
fois uni,  est  le  plus  souvent  occupé  par  des  flammules 
longitudinales  flexueuses  ou  anguleuses.  L'ouverture  est 
blanche. 


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Long.  75  millim. 


Habite  les  mers  de  la  Nouvelle-Zélande  et  delà  Nouvelle- 
Hollande. 

Cette  espèce,  aiilrefois  célèbre  en  conchyliologie  par  son  élégance  et 


m 


4  GENRE    nUSlANELLE. 

surtout  par  sa  rareté,  est  devenue  fort  commune  depuis  les  voyages  de 
V Astrolabe.  Elle  est  fort  remarquable  par  les  variations  de  coloration 
qu'elle  présente.  Les  variétés  principales  peuvent  être  ramenées  à 
plusieurs  types,  dont  nous  donnons  les  figures  sur  nos  planches  1  et  2. 
Ainsi  les  unes  ont  les  fascies  transverses  et  les  flammules  longitudi- 
nales, irrégulières,  mélangées  ou  marbrées;  d'autres,  au  contraire,  ont 
leurs  fascies  nettement  limitées,  mais  tantôt  très-étroites,  tantôt  plus 
larges:  dans  le  premier  cas,  elles  sont  articulées  de  très-petites  macu- 
lalions  ou  linéoles;  dans  le  second,  les  taches  sont  plus  grandes  et  qua- 
drangulaires.  Chez  certaines  variétés,  ces  fascies  ne  sont  pas  articulées, 
mais  simples  et  d'un  rouge  orangé  ;  enfin,  le  fond  lui-même  est  quel- 
quefois orangé,  d'autrefois  simplement  blanchâtre. 


a.  PHASIAZVELIiE  SOIiIDE.  Phasianella  solida,  \)T.sn. 

(Collect.  Delessert,)Born.  Mus.  pi.  15,  fig.  18-49. 

PI.  m,  tig.  2-1'  à  2«. 


Ph.  testa  ovato-abbreviatâ,  venticosâ,  Ijerigatâ,  solidulâ,  roseo  fuscoque  marmo- 
ratâ,  maculis  vel  lineis  flexuosis  longitutlinalibus  piclâ;  fasciis  transversis  macu- 
lis  Cuscis  triangularibus  arliculatis  ornatà  ;  spirà  brevi,  obtusâ;  anfractibus  valdè 
convexis;  ultimo  spirâ  majore. 


Coquille  ovale,  raccourcie,  épaisse,  ventrue;  la  spire 
est  peu  élevée,  obtuse  au  sommet;  elle  est  formée  de 
cinq  tours  très-convexes  ;  le  dernier  est  assez  gi^and  et 
ventru.  L'ouverture,  un  peu  plus  haute  que  le  reste  delà 
spire,  est  régulièrement  ovale,  à  peine  élargie  vers  la 
base.  La  columelle  est  médiocrement  épaisse,  le  bord 
droit  mince  et  tranchant.  Le  fond  de  la  coloration  est 
rougeâlre,  marbré  de  taches  longitudinales  souvent 
flexueuses,  rosées  ou  brunes,  formant  des  fulgurations. 
En  outre,  des  fascies  transverses  plus  ou  moins  étroites 


# 


GEiMtE    PUÂSIÂISELLE.  ^ 

existent  sur  la  plupart  des  individus  :  ces  fascies  sont  ar- 
ticulées de  petites  taches  blanches  alternant  avec  d'autres 
taches  de  couleur  brune  et  de  forme  triangulaire  ou  en 
fer  de  flèche. 

Long.  50  raillim. 
Habite  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande. 


Celte  espèce  se  distingue  surtout  de  la  Phasianelle  bulimoïdes,  en  ce 
qu'elle  est  plus  petite,  plus  épaisse,  plus  raccourcie  et  colorée  d'une 
manière  différente,  étant  généralement  rongeàlre,  avec  des  marbrures 
roses  ou  brunes  et  accompagnées  de  fascies  transverses  articulées. 
Elle  présente  aussi  des  variations  assez  grandes,  soit  de  forme,  soit  de 
coloration.  Nous  avons  fait  représenter,  planche  3,  fig.  2'  à  2%  quel- 
ques-unes de  ces  variétés. 


3.   PHASIANEXXE  HOUGEATIUE.  Phasianellarubens,L au. 

(CoUect.  Lam.)  Encyclop.  pi.  449,  fig.  2"-''. 

PI.  IV,  fig.  4-4'  à  41'. 

l'h.  testa  ovalo-conicâ,  laevi,  nitidà,  rubente,  maculis  albis  parvis  inaequali- 
Ijus  adspersà,  aliquandô  slrigosâ,  lineis  fuscis  transversis  tenuissimis  distanlibus- 
que  articulatis  cinctâ;  spirâ  conicâ,  apice  sabacutâ;  antractibus  "convexiusculis. 

Coquille  ovale,  à  spire  médiocrement  élevée,  coni- 
que, acuminée  au  sommet;  on  y  compte  cinq  ou  six 
tours  régulièrement  convexes.  L'ouverture  est  grande, 
ovalaire,  subarrondie;  la  columelle  est  légèrement  apla- 
tie et  un  peu  anguleuse  vers  son  point  d'union  avec  le 
bord  droit.  La  coquille  est  rougeâlre  ou  brune  avec  des 


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6  CEMtE    PHASIANELLE. 

taches  blanches  inégales  et  irrégulièrement  éparses; 
quelquefois  ces  taches  s'agrandissent,  s'allongent  et  de- 
viennent comme  flammulées.  En  outre,  toute  la  surface 
est  ornée  de  lignes  transverses  brunes  extrêmement 
étroites,  très-distinctes  et  articulées  de  petits  points 
blancs. 

Long.  28  millim. 

Habite  les  mers  de  l'Inde  et  celles  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande. 

Espèce  remarquable  par  la  forme  conique  de  sa  spire  et  l'ampleur  de 
son  dernier  tour;  sa  coloration,  composée  de  raaculations  blanches, 
irrégulières,  flexueuses,  anguleuses,  qui  se  détachent  sur  le  fond  rou- 
geâtre,  la  rendent  bien  distincte  de  ses  congénères. 

%.  PHASIABTSUUB  BIGAXLXLEZS.  Phasianella  variegata,  Las. 

(  Collect.  Lam.  )  Delessert,  Rec.  pi,  37,  fig.  iO'-lO''. 

PI.  IV,  tig.  1-1*. 

Ph.  testa  ovalo-oblongà,  conicâ,  laevi,  nitidâ,  albo  rubroque  variegata;  fasciis 
angustis  creberrimis  albo  et  rubro  arliculalis  cinctâ  ;  anfractibus  valdè  convexis  ; 
«pirâ  apice  obtusiusculà. 

Coquille  ovale,  oblongue,  conique;  la  spire  est  assez 
élevée  ;  elle  forme  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  totale  : 
son  sommet  est  légèrement  obtus  ;  on  y  compte  six  ou 
sept  tours  convexes,  à  suture  peu  profonde;  le  dernier 
est  un  peu  excorié  ou  aplati  vers  sa  partie  supé- 
rieure. L'ouverture  est  petite  et  ovalaire.  Le  fond  de  la 


H 


GEINRE   PIUSIAMLLE.  7 

coloration  est  rougeâtre,  varié  de  maculations  blanches, 
rouges  ou  orangées,  irrégulièrement  disposées  ;  en  outre, 
on  y  distingue  des  lignes  transverses  très-fines,  ponctuées 
et  articulées  de  blanc  et  de  rouge. 

Long.  22  millim. 

Habite  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Cette  espèce  est  remarquable  par  sa  forme  conique  et  oblongue,  sa 
spire  élevée,  ses  tours  un  peu  convexes.  Sous  le  rapport  de  la  colora- 
lion,  elle  offre  des  variations  assez  notables  ;  dans  la  plupart  des  indi- 
vidus, les  taches  et  les  points  sont  très-petits;  cependant  les  maculations 
forment  quelquefois  de  grandes  zones  longitudinales  brunes  qui  partent 
du  sommet  de  la  spire  et  traversent  obliquement  chacun  des  tours. 

5.  PHASIANELLE  UMIFASCIAIiE.  Phasianella  unifascialis,  NoBis. 

(Collect.  Masséna.) 

PI.  IV,  fis.  2. 


Pli.  lesta  ovato-coiiicâ,  laevi,  nitidâ,  rubro-aurantià;  fasciâ  Jatà,  maculis  albis 
et  fuscis  longitudinalis  constilutâ  propè  suturam  decurrenle,  altéra  in  regioni; 
columellari  nolatâ  ;  spirà  subacutâ. 


Coquille  ovale,  conique,  assez  épaisse;  la  spire  est 
médiocrement  élevée  et  formée  de  cinq  tours  peu 
convexes  dont  le  dernier  est  très-grand.  L'ouverture 
est  grande,  ovalaire,  un  peu  anguleuse  vers  la  partie 
supérieure.  Le  fond  de  la  coloration  est  d'un  beau 
rouge  orangé  avec  une  fascie  décurrente  située  près  de  la 
suture  et  bien  nettement  limitée;  cette  fascie  est  formée 


GENRE    PHASIANELLE. 


de  taches  allongées  flexueuses,  blanchâtres  ou  brunâtres, 
comme  nuageuses;  près  de  la  columelle,  dans  la  région 
ombiUcale,  il  existe  une  autre  fascie  brune  articulée  de 
blanc. 


Long.  18  millim. 


Habite  les  mers  de  la  NouvelleHollande. 


Charmante  espèce,  très-remarquable  p;ir  la  forme  conique  de  sa  spire 
et  surtout  par  le  mode  de  coloration  de  sa  surface. 


6.  PBASIA9rEIJ.E  DE  VIEUX.  Phasianella  Vieuxii,  Payr. 

[CoUect.  Delessert.  )  Payr.  Cat.  des  Moll.  de  Corse,  pi.  7, 
fîg.  5-6. 

PI.  V,  fig.  2-2"  à  2"^. 


Ph.  testa  oblongo-acutâ,  lœvigalâ,  nitidâ,  subpellucidâ,  sœpiùs  rubescentc; 
lincis  flammulisve  albis,  flexuosis  et  puncticulis  albisaut  rubris  pictâ  ;  spirâ  elatà, 
apice  acuminatâ,  suturis  profundis  ;  anfractibiis  convexis  ;  ultimo  majore;  aper- 
turâ  oblongâ  ;  basi  dilatalâ. 


Coquille  oblongue,  aiguë,  lisse,  brillante,  un  peu 
transparente  ;  la  spire  est  élevée  et  pointue  ;  on  y  compte 
quatre  ou  cinq  tours  très-convexes,  à  suture  profonde  : 
le  dernier  est  relativement  très-grand.  L'ouverture  est 
ovale,  oblongue,  légèrement  dilatée  vers  sa  base.  La  co- 
loration, ordinairement  rougeâtre  ou  brune,  se  compose 
de  linéoles  flexueuses  et  de  taches  blanches  flammulées, 
formant  des  fascies  transverses,  dont  l'une,  un  peu  plus 


GENRE   PHASIANELLE.  9 

prononcée,  occupe  toujours  la  partie  supérieure  des 
tours;  ces  fascies  sont  plus  ou  moins  distinctes  selon  les 
variétés;  quelquefois  elles  manquent  complètement. 

Long,  15  millim. 
Habite  la  Méditerranée. 


Cette  jolie  espèce  est  remarquable  par  l'élégance  de  sa  forme,  par  ses 
tours  de  spire  très-convexes  et  comme  détachés  les  uns  des  autres  par 
une  suture  profonde  ;  elle  l'est  également  sous  le  rapport  de  la  colora- 
tion, car  elle  présente  de  grandes  variélcs  ;  l'une  d'elles  est  entièrement 
d'un  beau  rouge  corail  avec  une  seule  fascie  près  de  la  suture  (pi.  5, 
fig.  2")  ;  une  autre  est  blanchâtre  et  le  dernier  tour  marqué  de  quatre 
lignes  transverses  noires,  avec  une  série  de  points  de  la  même  couleur 
près  de  la  suture  (pi.  5,  fig.  2'  ). 


7.  PHASIANKIXE  INTCRMEDIAXaE.  Phasianella  intermedia, 

SCACCHI. 


(  CoUect.  Delessert.  )  Scacchicat.  pi.  25,  fig.  21. 

PI.  IV,  fig.  3. 

Ph.  testa  oblongo-conoideâ,  lœvi,  fuscâ,  rubro  alboque  varia,  jsepiîis  inaculis 
albis  rhomboidalibus  per  séries  transversis  digeslis  ornatâ;  spirâ  conicâ,  acutius- 
culâ  ;  aperturâ  ovatâ,  spiram  non  sequante. 

Coquille  oblongue,  conoïde,  lisse,  brillante;  la  spire 
est  élevée,  régulièrement  conique.  Les  tours  sont  peu 
convexes  ;  le  dernier  présente  à  sa  base  un  angle  très- 
peu  marqué.  L'ouverture  est  ovale,  faiblement  dilatée  à 
sa  base.  La  coquille  est  brune  ou  rougeâtre  avec  des  ta- 
ches blanches,  formant  des  fascies  transverses;  ces  ta- 


10  GENRE   PHASIANELLE. 

ches  sont  plus  ou  moins  rhomboïdales  :  celles  de  la  fas- 
cie  qui  borde  la  suture  sont  un  peu  plus  grandes. 

Long.  13  millim. 

Habite  l'Océan  européen  et  la  Méditerranée. 

Cette  espèce  est  intermédiaire  entre  la  Phasianelle  pulla  et  la  Pha- 
sianelle  Vieuxii  de  Payraudeau,  ce  qui  lui  a  valu  le  nom  qu'elle  porte; 
elle  est  distincte  de  ces  deux  dernières  par  sa  spire  régulièrement  co- 
nique et  son  dernier  tour  anguleux. 

8,  PHASIANELIiE  POURPRÉE.  Phasianella  puUa,  Payr. 

(  CoUect.  Delessert.  )  Donoran,  pi.  2,  fig.  2'\ 

PI.  Y,  fig.  l-l''  à  18. 

Ph.  testa  ovato-conoideâ,  abbreviatâ,  liE\i,  nitidâ;  rubrâ,  transversim  fascintà, 
maculis  albis  vel  fuscis  variegatâ  ;  propè  suturam  aggregatis,  puncticulis  au(,  li- 
neolis  minutissimis  undiquè  adspersà  ;  spirâ  conicâ  ;  anfractibus  convcxis  ;  ultimo 
magno  subinflato. 

Coquille  ovale,  conoïde,  épaisse;  la  spire  est  peu 
élevée;  elle  est  formée  de  quatre  tours  très-convexes; 
le  dernier  est  fort  grand  et  ventru.  L'ouverture  est 
assez  grande  et  ovale.  La  coquille,  d'un  fond  généra- 
lement rougeâtre,  est  ornée  de  fascies  transverses  com- 
posées de  maculations  nuageuses  blanchâtres  :  l'une 
d'elles,  bien  marquée,  occupe  la  partie  supérieure  de 
chaque  tour  :  il  existe  sur  tout  le  reste  de  la  surface  un 
très-grand  nombre  de  petits  points  ou  de  linéoles  infini*^. 
ment  petites,  de  couleur  brunâtre.  Dans  certaines  varié- 


GENRE    PHASIANELLE.  il 

tés  les  taches  sont  généralement  foncées  et  la  coquille 
paraît  tout  à  fait  brunâtre. 

Long.  15  millim. 

Habite  l'Océan  européen  et  la  Méditerranée. 

Petite  espèce  très-commune,  facile  à  distinguer  par  sa  forme  rac- 
courcie et  ventrue  ainsi  que  par  sa  coloration. 


->  » 


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IMIASIANKIJ.E    (Phasiandla) 


PI. 


j  .  l'iiasiancllc    bulJjiioido  , 
j?  id .  id;         var. 

a    Operco/e    uk    en     dejsuj'. 


(PhaitianeUa    biUùnouie^    Lavn) 
f         id  :  id  var:       j 

b .  Ûperca^f    ou    e/i   (//•a\rc/u<i: 


.VauSerL  pc* 


THE  Uîî^^RY 


PHASl.VJNKLLK   (l'iiasiaiu-ila) 


VI.   3. 


i''  il  i!"    Phasianelle   buliinoidc   var' 


fPhaj-ianella  />uù'nwi'^^.r  vur'"'^) 


MtmherH  piri 


THE  IIBRARY 
OF  m 


PHASIANELLE     fPhasiancJla) 


PI.   3. 


2.  PhasianelJc    solide. 
2* à  2^        id:  id;  var' 


f        id  ■■  id:  oar 

Publié  par  J.  B.  Bailliére  et  fils,  Pans. 


THE  LIBWRY 
OFTHE 

'.mit  aal-Vill  1       WT     l»a.iii)Wt<d 


IMIASIANELI.E  n'hasianella.) 


PI .  4. 


4 


à 


4- 


1  .  Phasianelle  bicarré. 
■1"              id:  id:        vor: 

3  .  l'hasiajicllo  unifasciolc. 

3.  l'hasiancllc  intcnncdiairc 

4-  l'hasiancllc  rouç-eaLre  . 

4^4^         id:  -J  — '^" 

Mtuibei^t  piruz> 


4- 


f  id  :        cd/  :        'var.  j 

fj*haj-ianella.  it/i^j'ciez/ù:  rwèù-  j 
fjfhasi4zneila  intermedûv.  Scaco/ii} 
(/'/>a.rian/'//tt    ruiefU' .  J.anv      I 

d  var"^^*  (  id.        id  :       var  "^  J 

Piitiliè  par  J.B.Baillière  et  fils,  Paris.  J'irod  j-c . 


THE  imm 

OFTHE 


PllASlANKIJ.E,     (IMiasianolla) 


PI.    & 


è 


à 


jj 


è 


2'. 


] .  Phasinnelle  pourprée. 
1"  à  j£     id;  id      vai'^f 

3     l'Iiasiancllo  de  vieux. 
.2'"aa^      id  ;  id:     ViU"'." 

Jfau/terf  puu^ . 


fFhasiatieUa  puU<v.    P<y/r) 
f         id,:  U.    var'^  } 

f  id:  id     VM-'^'"-) 


THE  imm 

OFIHE 


»■• 


FAMILLE 


"^St 


PLICACÉES 

DE   LAMARCK, 

ET 

DES  TROCHOÏDES 

DE  CUVIER. 


Les  coquilles  que  renferme  cette  famiUe  sont  marines , 
à  ouverture  non  évasée,  ayant  des  plis  à  la  columelle. 
Elles  ont  été  long-temps  confondues  avec  les /^o/wte5^  les 
Bulimes,  et  même  dans  ces  derniers  temps,  quelques  zoolo- 
gistes les  ont  encore  placées  parmi  les  Auricules,  avec  les- 
quelles elles  ont  beaucoup  de  rapports;  cependant  elles 
doivent  en  être  éloignées  par  une  différence  assez  remarqua- 
ble, la  présence  d'un  opercule.  C'est  pour  cette  raison 
qu'on  doit  en  former  une  famille  à  part  qui,  d'après  La-, 
marck ,  ne  se  compose  que  de  deux  genres ,  celui  des  Tor- 
natelles  et  celui  des  Pjramidelles. 


TOR^ATELLE. 


V 


m 


GETHRE  TORNATELLE. 

(  TORNATELLA  ,  Lamabck.  ) 


Caractères  génériques.  Coquille  enroulée,  ovale,  cylin- 
drique ,  le  plus  souvent  striée  transversalement  ;  ouverture 
oblongue,  entière,  un  peu  versante  à  sa  base  ;  un  ou  plu- 
sieiu-s  plis  à  la  columelle;  bord  droit  mince,  tranchant, 
n'ayant  jamais  de  bourrelet. 

Animal  inconnu,  opercule  corné. 

Testa  convoluta,  ovato-cylindrica,  saepiùs  transversim  striata,  aperturaoblonga, 
inteêraj  margine  exteriore  acuto.  Columella  basi  uni  Tel  pluriplicata. 
Opercula  ovata ,  cornea.  -, 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  toutes  marines  et  enroulées;  elles 
ont  presque  toujours  des  sti'ies  transversales  j  elles  sont  ordinaire- 
ment ovoïdes,  cylindracées ,  à  spire  plus  ou  moins  saillante  et  ob- 
tuse )  l'ouverture  est  alongée  ,  souvent  rétrécie  à  sa  partie  posté 
rieure,  évasée  et  un  peu  versante  à  la  base  ;  les  plis  de  la  columelle 
variables  en  nombre  ,  de  un  à  trois:  ils  sont  ordinairement  épais  et 
obtus.  ^ 

1.  TORWATEZ.X.E  BROCARD.  TornauUa  flammea  ,  Gmel. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  List.,  Conch.  t.  8i4  >  fig-  24- 
PI.  1.  fig.  I. 

T. testa  crassâ,  ovali,  albâ,  ventricosâ,  transversim  striatâ;  lineis  longitudinalibus 
undatis,  subrubris  ;  spirâ  coiioideâj  aperturâ  oblongâ  ;  columella  uniplicatà. 

Coquille  épaisse,  ovale,  ventrue,  blanche,  couverte  de 
stries  transversales  avec  des  lignes  longitudinales  ondulées , 
rougeâtres,  souvent  divisées  en  trois  parties  dans  leur  lon- 
gueur. Spire  conoïde,  canaliculée,  composée  de  six  tours  , 
les  premiers  très  rapprochés,  le  dernier  beaucoup  plus  grand 
que  tous  les  autres.  Ouverture  oblongue,  élargie,  dilatée  à  sa 


■m 


'T^-^  •^ 


4  GENRE    TORNATELLE. 

base  ;  le  bord  droit  très  aminci ,  presque  tranchant  ;  un  pli 
à  la  coliimelle  qiii  est  oblique. 

Long.  i5Jig.  Larg.  9  11g. 

Habite 

Chez  certains  individus  les  lignes  ondulées  sont  beaucoup  plus 
espacées,  plus  étroites,  et  se  continuent  dans  toute  la  longueuv  de 
la  coquille. 

2.   TORirATELI.E   MOUCHETÉE.  TornafeZ/a  W/Ju/a,  Brug. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  Favanwe,  Conch.  pi.  65,  fig.  p.  2. 
PI.  I.  Cg.  1. 

T.  leslâ  crassâ,  ovato-oblongâ,  cylindricâ,  transversî*  slrialâ,  maculis  oblongi&, 
fuscis  et  rufulis  ;  spirâ  conico-acutà  ;  apertnrà  oblongâj  columellà  biplicatâ ,  plicâ 
majore  bilohâ. 

Coquille  épaisse  ;,  ovale,  oblongiie,  cylindrique  ;  des  stries 
transversales  peu  profondes  traversées  par  des  taches  oblon- 
jçues  brunes,  et  souvent  entremêlées  d'autres  taches  rous- 
sâtres,  principalement  sur  les  tours  de  spire  5  une  bande 
blanche  étroite  entoure  _^  vers  le  miUeu,  le  dernier  tour  de 
la  coquille.  Spire  conique  pointue;  ouverture  oblongue  ,  ré- 
trécie ,  un  peu  comprimée  vers  le  tiers  de  sa  partie  supé- 
rieure, et  se  dilatant  à  sa  partie  inférieure.  Deux  plis  à  la 
colmnelle  ,  séparés  par  une  échancrure  demi-  circulaire 
assez  profonde ,  le  plus  grand  bilobé. 

Long.    i5  lig.    Larg.  6  lig. 

Habite   l'Océan  Indien. 

Cette  espèce,  commune  daas  les  collections,  est  bien  diffé- 
rente de  la  précédente,  par  sa  fonne  cylindrique  et  les  deux  plis 
sur  la  columelle,  dont  un  est  bilobé;  il  existe  une  variété  dont  la 
coquille  est  constamment  plus  petite;  elle  est  blanche  ou  rousse 
avec  des  taches  jaunâtres  sur  tous  les  tours  de  spire;  le  premier  pli 
de  la  columelle  est  aussi  plus  visible  que  dans  la  variété  ordinaire. 


GENRE    TORNATELLE.  J 

5.  TORltATEXiXiE  rASCIÉE.    Tomatellq  fasciata  .Bnvc.  " 

(CoUect.  Mass.  Lam.)  List.,  Conch.  t.  835,  fig.  58. 
PI.  I  fig.   3. 

Testa  ovato-conicâ,  tenui ,  subperlucidâ,  rufo-rubente,  albo-bifasciatâ  j  spiiâ 
exertâ,  acutâj  columellâ  uniplicatâ. 

Coquille  conique ,  ovale ,  mince ,  subtransparente ,  rous- 
sâtre,  couverte  de  stries  transverses  nombreuses  et  ser- 
rées ;  celles  placées  à  la  base  du  dernier  tour  sont  plus 
profondes  et  plus  écartées  que  les  autres  j  une  bande  blanche 
existe  à  la  base  de  chaque  tour  de  spire,  et  deux  autres  très 
prononcées  sur  le  dernier  tour  de  la  coquille.  Spire  saillante, 
pointue  ;  ouverture  oblongue,  rétrécie  à  sa  partie  supé- 
rieure ;  un  pU  à  la  columelle. 

Long,   u  lig.  Larg.  5  lig, 

Habite  la  Méditerranée  et  l'Océan  Européen. 

Cette  espèce  est  très  remarquable  par  la  finesse  des  stries ,  et  par 
les  bandes  blanches  qui  la  distinguent  de  toutes  les  autres  espèces. 

■',:  .      4.   TOasrATEi.I.]S  BUI.X.E.  Tomatella  bullata, 'Hobjs. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  List.  Conch.  pi.  714. 

PI.  1.  fig.  4. 

Testa  parvâ  ,  oblongâ  ,  cylindiicà ,  albo  diaphauâ  ,  transversim  tenuissimè 
striatâ  j  spirâ  brevi,  conicâ  j  aperturâ  oblougâ  ,  angustâ  ;  columellâ  uniplicatâ. 

Coquille  petite,  oblongue,  cyUndrique,  d'un  blanc  dia- 
phane; des  stries  transversales  très  fines  et  très  serrées 
sur  toute  la  coquille.  Spire  courte,  conique,  composée 
de  cinq  tours  dont  les  sutures  sont  canaUculées.  Ouverture 
oblongue,  étroite  dans  les  deux  tiers  de  sa  partie  supé- 
rieure et  se    dilatant  à  sa  base.  Lèvre  mince,  arrondie, 


4fc 


6  GENnE  TORNATELLE. 

échîincrée  à  sa  partie  supérieure  à  sa  réunion  avec  le  bord 
gauche.  Un  pli  à  la  columelle. 

Long.  ^lÎQ'  1/2.  Larg-  i  lig.  3/4. 

Habite  les  mers  des   Indes. 

Cette  jolie  petite  espèce  assez  commune,  est  très  remarquable 
par  sa  petitesse,  sa  couleur  blanche  transparente  et  ses  stries  extrê- 
mement fines }  sa  forme  la  rapproche  de  celle  de  plusieurs  bulles. 

S.  TORXIATEX.I.E  X.UXSAMTE.   Tornalella  niddula  ylm.      ^ 

(Gollect.  Mass.  Lam.)  Encyclop. ,  pi.  ^^2,  fig.  3  ,  a ,  b. 
,  Pl.  1  .  fig.  5. 

Testa  crassâ,  OTato-oblungâ,  albo-roseâ,  nitiduiâ  j  spirâ  brevi ,  acutâ  ;  columcllâ 
bipticatâ. 

Coquille  épaisse,  ovale,  oblongue,  lisse,  d'un  blanc 
rosé ,  des  stries  transverses  en  nombre  variable  à  la  base  du 
dernier  tour  j  spire  courte,  pointue  au  sommet,  composée 
de  six  à  sept  tours  très  rapprochés  ;  ouverture  oblongue, 
étroite,  un  peu  évasée  à  sa  base;  bord  droit,  épaissi  à 
l'intérieur,  hsse  et  tranchant  dans  toute  son  étendue.  Deux 
phs  à  la  columelle  qui  .est  épaisse;  de  ces  deux  plis  Tin- 
férieur  est  le  plus  gros  et  est  subquadrangulaire ,  le  su- 
périeur qui  est  beaucoup  plus  petit  est  séparé  de  Tautre 
par  ime  échancrure  demi-circulaire  très  profonde. 

Long.  9  lig.  Larg.  5  lig. 

Habite  les  mers  de  l'île  de  France  et  de  la  Nouvelle- 
Hollande. 

Cette  espèce  est  très  commune.  Elle  se  distingue  des  autres 
par  sa  spire  courte  et  très  effilée,  et  par  la  grosseur  de  son  der- 
nier pli. 


^ 


m 


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TOlWATF.l.LKS 


V\.  1 


4 

A 


^-. 


1.  Torn.    Brocm>d  ^">  •     Toru.  fasciée 

2.  Tom.    Momlietée  4-     Tom.    Bulie . 

■>  .  Torn-  1.  m  s  aille  . 

PuUié  par  J.  B,  Bajllière  et  fils,  Paris, 


THELIBRARY 
OF  THE 


GENRE  PYRAMIDELLE. 

(  PYRAMÏDELLA,  Lâmarck.  ) 

Testa  turrila,  conico-elongata,  epidermide  desliluta.  Aperlura  intégra, 
semi-ovalis  ;  labro  acuto.  Columella  basi  producl^  subperforala  j  plicis  tri- 
bus transversis.  Opcrculum  corneum. 

Coquille  tnrriculée,  conique,  alongée^  faiblement  striée, 
dépourvue  d'épiderme.  Ouverture  entière,  demi-ovale, 
élargie  à  la  base,  à  bord  inférieurément  subperforé,  et 
munie  de  trois  plis  transverses.  Opercule  corné,  mince, 
ovale,  alongé,  à  éléments  très-fins  et  à  plis  obliques. 

Animal  ayant  une  tête  surmontée  de  deux  larges  ten- 
tacules, assez  longs,  en  forme  de  cornet  pointu,  et  laté- 
ralement ouverts.  La  bouche,  placée  dans  un  mufle 
aplati,  large,  dilaté  et  assez  profondément  bilobé,  séparé 
du  pied  par  une  rainure.  La  cavité  respiratoire,  ou- 
verte dans  toute  la  largeur  du  manteau,  porte  au  bord 
droit  une  longue  et  étroite  branchie.  Le  cœur  a  une 
direction  de  droite  à  gauche.  Le  rectum  et  l'utérus  sont 
accolés  l'un  à  l'autre  le  long  de  la  branchie  et  aboutis- 
sent dans  une  gouttière  en  forme  d'auricule  produite  par 
le  bord  du  manteau.  Les  follicules  qui  sécrètent  la  mu- 
cosité tapissent  la  paroi  supérieure  de  la  cavité.  Le  pied 
est  arrondi,  sans  sillon  marginal,  se  rabattant  en  avant 
en  forme  d'écusson  auriculé,  et  portant  postérieurement 
un  opercule  membraneux  à  lamelles  sans  spirale,  lequel 
possède  une  ou  deux  échancrures  pour  glisser  sur  les 
plis  columellaires. 

MM.  Quoy  et  Gaimard,  à  qui  nous  devons  la  connaissance  de 
ces  animaux,  présument  qu'ils  ont  les  sexes  réunis  en  herma- 
phrodisme insuffisant  ;  ces  savants  n'ont  pu  examiner  complète- 
ment les  organes  de  la  génération. 

La  couleur  générale  du  corps  de  ces  mollusques  est  d'un  blanc 
mat.  L'opercule  seul  et  le  bord  du  manteau  sont  jaunâtres.  • 


♦' 


«' 


2  GENRE    PYRAMIDELXE. 

Lamarck,  dans  son  Histoire  des  animaux  sans  vertèbres  (1801), 
forma  d'abord  le  genre  Pyramidelle  avec  le  Trochus  dolabratus 
de  Linné  et  le  Bulimus  terebellum  de  Bruguières  ;  il  le  plaça  en- 
tre les  Mélanies  et  les  Auricules,  considérant  les  espèces  qui  la 
composent  comme  des  coquilles  fluviatiles.  Quelques  années 
après,  il  supprima  ce  genre  et  ne  le  rétablit  que  dans  l'extrait  de 
son  cours  en  1811;  mais  pendant  l'intervalle  écoulé  entre  ces 
deux  époques,  MM.  de  Roissy  et  Montford  l'avaient  conservé  et 
admis,  l'un  dans  le  Buffon  de  Sonnini,  l'autre  dans  sa  Conchylio- 
logie systématique;  et  lorsqu'au  1811,  Lamarck,  après  un  plus 
mûr  examen,  se  fut  rangé  de  leur  avis,  ou  plutôt,  eût  reconnu  la 
justesse  de  son  premier  aperçu,  il  réunit  aux  Pyramidelles  le 
genre  Tornatelle  et  en  forma  une  famille  sous  le  nom  de  Plicacés  ; 
les  analogies  qu'il  trouva  entre  ces  deux  genres  l'engagèrent,  en 
les  confondant,  à  les  rapprocher  des  Macrostomes  et  des  Scala- 
riens  ;  cette  petite  famille  paraît  si  naturellement  établie  qu'elle 
est  restée  presque  invariable  dans  les  principales  méthodes  pu- 
bliées depuis  cette  époque. 

M.  Cuvier,  dans  la  première  édition  de  son  Règne  animal,  plaça 
les  coquilles  de  ce  genre  parmi  la  famille  des  Auriculées;  cette 
détermination  fut  suivie  par  M.  de  Férussacdans  son  Tableau  sys- 
tématique; mais  dans  la  seconde  édition  du  Règne  animal,  son 
illustre  auteur  se  rapprocha  de  l'opinion  de  M.  Lamarck,  en  réu- 
nissant ces  deux  genres  dans  la  famille  des  Pectiuibranches,  entre 
les  Mélanies  et  les  Janthines. 

M.  de  Blainville  {Traité  de  Malacologie^  p.  453  )  les  rangea  dans 
ses  Auriculacés,  et  n'adopta  point  la  division  des  Plicacés  de  La- 
marck; mais  par  la  suite,  ayant  eu  connaissance  de  l'opercule 
que  possède  l'animal  des  Tornatelles,  ce  savant  jugea  qu'il  ne  de- 
vait plus  occuper  la  place  qu'il  lui  avait  d'abord  assignée,  sans 
néanmoins  lui  en  marquer  une  autre.  En  effet,  ce  mollusque  dif- 
fère essentiellement  de  l'animal  des  Auriculacés  par  la  présence 
de  l'opercule  que  nous  venons  de  mentionner,  et  par  la  disposi- 
tion de  l'organe  pulmonaire,  qui  est  une  vraie  branchie;  cepen- 
dant, sous  d'autres  rapports,  les  caractères  de  la  coquille  ont  la 
plus  grande  analogie  avec  quelques  individus  de  cette  dernière 
famille. 

M.  Sowerby,  dans  son  Gênera,  pi'opose  de  rapporter  aux  Pyra- 
midelles plusieurs  espèces  de  coquilles  dont  quelques-unes  sont 
comprises  parmi  les  Auricules;  je  ne  suis  point  de  l'avi*  de  cet 


GENRE    PTRAMIDELLE.  â 

auteur  :  ces  espèces  ne  me  paraissent  pas  réunir  les  caractères 
observés  dans  le  genre  que  je  viens  de  décrire.  Quant  au  nombre 
de  plis ,  qu'il  pense  être  variable,  je  l'ai  toujours  trouvé  le  même 
chez  tous  les  individus  que  j'ai  pu  examiner,  et  les  plis  sur  la  co- 
lumelle  étant  un  caractère  distinctif  dans  ce  genre,  il  ne  parait 
pas  conséquent  d'y  admettre  des  coquilles  qui  en  soient  dépour- 
vues. En  outre,  et  ceci  me  paraît  sans  réplique  pour  établir  une 
distinction  exacte  entre  ces  diverses  coquilles,  celles  de  la  famille 
des  Plicacés  sont  marines  et  operculées,  tandis  que  les  autres,  au 
contraire,  vivent  dans  les  eaux  douces  et  sont  privées  d'un  oper- 
cule. 

Les  espèces  du  genre  Pyramidelle  sont  peu  nombreuses.  Les 
coquilles  en  sont  généralement  assez  petites,  d'une  forme  élé- 
gante, élancées,  marquées  de  taches  plus  ou  moins  foncées.  Les 
animaux  sont  très  timides  ;  aucune  espèce  n'a  encore  été  rencon- 
trée dans  nos  mers.  Ils  paraissent  vivre  dans  celles  de  l'Inde  et 
sur  les  côtes  d'Afrique. 

1.  PTRAMXOEIiXiE  FORET.  Pjramidella  terebellum,  Lam. 

(Gollect.  Mass.  Lam.  )  List.,  Conch.,  t.  844?  %•  72. 

PI.  I,  fig.  a,  et  fig.  3,  dentée. 
P.  testa  conico-turrilâ,  umbilicalâ,  levi,  aibâ,  lineis  rufis  cinclà  j  colu- 
mellà  recurvâ;  labro  intùs  levigato. 

Coquille  conique,  lurriculée,  luisante,  alongée,  légè- 
rement transparente,  blanche,  élégamment  ornée  de  ban- 
des transverses  rousses  ou  brunes,  au  nombre  de  trois 
sur  chaque  tour,  et  de  quatre  à  cinq  sur  le  dernier,  qui 
est  plus  renflé  ;  la  bande  du  milieu  est  toujours  la  plus 
étroite  ;  les  autres  sont  plus  larges  et  plus  foncées.  Spire 
pointue,  composée  de  dix  à  onze  tours  distincts,  lisses  et 
un  peu  convexes.  L'ouverture  est  ovale,  subarrondie  à  la 
base,  et  ordinairement  marquée  en  dedans  de  sillons  très 
prononcés,  se  continuant  sur  certains  individus  jusque  sur 
le  bord  de  la  lèvre  droite,  qui  est  tranchant;  columelle 
un  peu  arquée,  recourbée  au  dehors  autour  de  l'ombilic  ; 
elle  est  garnie  à  sa  base  de  trois  plis  dont  le  supérieur 
est  plus  prononcé  que  les  autres.  L'ombilic  est  petit, 
cylindrique,  étroit  et  profond. 


4  GENRE    PYRAMIDELLE. 

Long.  i6  lig.  Larg.  7-lig. 

Habite  les  mers  de  l'Amérique  aux  Antilles. 

Nous  trouvons  dans  cette  espèce  quelques  variations  de  cou- 
leur. Plusieurs  coquilles  sont  violacées  avec  toutes  les  bandes 
brunes,  d'autres  sont  d'un  blanc  mat  avec  les  lignes  moins  larges 
et  moins  nombreuses.  Ainsi  que  M.  Deshayes,  nous  considérons 
Idi  Pyramidella  dolabratum  comme  une  très  adulte  de  la  Terebel- 
lum  de  Lamarck;  car  elle  ne  diffère  de  celle-ci  que  par  les  sillons 
qui  se  trouvent  à  la  partie  interne  de  son  bord  gauche,  de  sorte 
que  si  le  bord  de  la  lèvre  vient  à  être  cassé,  ce  bord  a  l'apparence 
d'être  denticulé  ;  c'est  cet  accident  seul,  se  retrouvant  fréquem- 
ment, qui  a  donné  lieu  à  la  séparation  de  ces  deux  espèces,  car 
chez  les  individus  restés  intacts,  les  plis  ne  se  voieiit  que  dans  le 
fond  de  l'ouverture.  Les  individus  très  adultes  ont  aussi  les  plis 
de  la  eolumelle  très  fortement  prononcés.  Du  reste,  il  y  a  identité 
parfaite  dans  les  autres  caractères  de  ces  deux  espèces. 

2.  PTRAMIDEIiIiE  VEXaTRUC  Pyram.  venlricosa,  Qooy  et  Gaim. 

(Gollect.  Mass.  Lam.)  Fb/.  de  VAstr,^  pi.  65,  fig.  87. 

PI.  I,fig.  I. 
P.  lesta  ovato-tnrrilà,  vcntricosâ,  apice  aculàj  anfractibus  convexiusculis, 
liaeis  longitudinalibus  rufescenlibus  vel  fusccscentibus  undulatim  ornalis, 
ultimo  ventricosiusculoj  aperiurâ  ovatâ,  albiclâ. 

Coquille  ovale,  turriculée,  luisante,  pointue  au  som- 
met, légèrement  striée  dans  toute  sa  longueur;  spire 
composée  de  dix  tours,  faiblement  convexes,  le  dernier 
un  peu  ventru  et  blanchâtre  ;  tous  sont  ornés  de  lignes 
longitudinales  roussâtres  ou  brunes,  ondulées,  assez  rap- 
prochées ;  de  larges  taches  brunes  les  couvrent  souvent 
en  partie,  une  ligne  également  brune  traverse  chaque 
tour  de  spire  ;  sur  le  dernier  s'en  trouvent  trois  autres 
qui  forment  quelquefois  des  bandes  assez  larges  de  même 
couleur.  Les  sutures  sont  un  peu  canaliculées.  L'ouverture 
est  ovale,  blanchâtre,  marquée  aussi  de  quelques  lignes 
brunes  vers  le  fond  de  la  cavité,  qui  laisse  apercevoir  des 
sillons  assez  fortement  prononcés.  Le  bord  droit  est 
mince,  terminé  en  bas  par  un  petit  canal ,  à  sa  réunion 


GENRE    PYRAMIDELLE.  D 

avec  la  columelle  qui  est  faiblement  arquée,  avec  trois 
plis  à  la  base,  le  premier  très  prononcé.  L'ombilic  est  peu 
marqué.  De  la  base,  part  aussi  un  pli  arrondi  qu'on  voit 
tourner  en  spirale  dans  l'ombilic.  L'opercule  est  ovalaire, 
membraneux,  à  lamelles  sans  spirale,  ayant  une  ou  deux 
échancrures  pour  glisser  dans  les  plis  columellaires. 
Long.  i5  lig.  Larg.  6  lig. 
Habite  l'île  Vanikoro,  où  on  la  trouve  en  grande  quantité. 

C'est  à  MM.  Quoy  et  Gaimard  que  les  conchyliologistes  doivent 
la  connaissance  de  celte  espèce,  qui  est  remarquable  par  la  dis- 
tribution de  ses  lignes  longitudinales.  Je  présume  que  la  Pyrami- 
della  fasciata  de  M.  Férussac  doit  appartenir  à  celle  que  je  viens 
de  décrire,  mais  dans  un  état  fruste  ;  on  n'aperçoit  plus  sur  celle- 
là  que  des  bandes  transverses. 

3.   PTB,AMIDEI.X.E  PX.ISSÉE.  Pyramldella  plicata,  Lam. 

(Collect.  Mass.  La3i.  )  List.,  pi.  677,  fig.  82  a. 

PI.  I,  fig.  4. 
P.  teslâ  ovalo-oblongà,  solidà,  longitudiaaiiler  plicatà,  albà,  punclis  rufîs 
serial'im  cinctâ;    plicis  levibus;  intersiiliis  transversè  striatis;  ultimo  aii- 
fractu  spirâ  tnrgldalà  breviore. 

Coquille  ovale,  alongée,  solide;  spire  pointue,  com- 
posée de  dix  à  onze  tours  peu  convexes,  distincts  et  sé- 
parés par  une  petite  rampe,  accompagnant  la  suture, 
laquelle  est  légèrement  ondulée.  Le  dernier  tour  est  pres- 
que aussi  grand  que  tous  les  autres  réunis  :  tous  sont 
ornés  de  plis  ou  côtes  longitudinales  nombreuses,  sail- 
lantes, d'une  extrême  régularité,  souvent  terminées  à  la 
partie  supérieure  par  un  petit  tubercule;  entre  les  inter- 
valles des  côtes  se  remarquent  des  stries  fines  et  trans- 
verses. La  coloration  de  cette  coquille  est  blanchâtre, 
elle  est  entourée  de  taches  rousses  rangées  en  séries  trans- 
verses, presque  toujours  réunies  et  formant  des  bandes 
au  nombre  de  trois  sur  les  tours  supérieurs,  de  cinq  sur 
l'inférieur  ;  sur  celui-ci  se  montre  souvent  aussi  une  large 
fascie  brune  et  irrégulière.  L'ouverture  est  ovale,  alongée, 


O  G£NHE    PYRAiMIDELLE. 

étroite,  un  peu  oblique.  Le  bord  droit  est  épais,  blanc, 
formant  une  petite  gouttière  à  la  base;  columelle  imper- 
forée à  l'extrémité  inférieure,  oblique,  chargée  de  trois 
plis  inégaux  :  le  premier,  plus  prononcé,  est  horizontal, 
mince  et  tranchant;  les  deux  autres  sont  obliques  et  plus 
petits. 

Long.  1 1  lig.  Larg.  4  lig.. 

Habite  les  mers  de  l'Ile-de-France  et  l'île  de  Vanikoro. 

Cette  petite  Pjramidelle ,  fort  élégante,  est  remarquable  par  ses 
côtes  longitudinales. 

4.  PTRAMIDEI.I.E  FRONCÉE.  Pjramidella  corrugata,  Lam. 

(  Collect.  Mass.  Lam.  ) 
'  PI.  II,  fig.  6. 

P.  testa  eloQgato-turrità,  gracili,  longitudinaliter  plicalà,  albà,  prope  su- 
turas punctis  luteis  raris  piclà;  ultimo  aafractu  spirà  multo  breviore. 

Coquille  alongée,  turriculée,  effdée,  blanche,  avec 
quelques  petites  taches  jaunâtres  et  éparses  ;  spire  poin- 
tue, formée  de  neuf  à  dix  tours  faiblement  convexes, 
dont  la  superficie  est  chargée  de  plis  longitudinaux,  éga- 
lement convexes,  très  prononcés,  lisses,  nombreux,  régu- 
liers, se  prolongeant  jusqu'au  sommet  des  tours  et  ac- 
compagnés de  quelques  petites  taches  dispersées  et  jau- 
nâtres; il  se  trouve  entre  les  plis  des  stries  transverses, 
nombreuses  et  comprimées.  La  suture  est  linéaire.  L'ou- 
verture est  étroite,  ovale,  alongée,  légèrement  rétrécie 
aux  extrémités;  elle  forme  à  la  base  une  petite  dépression 
en  un  canal  oblique.  La  lèvre  est  mince,  arquée.  La  co- 
lumelle est  sans  perforation  à  la  base;  elle  est  faiblement 
arquée,  garnie  de  trois  plis,  le  premier  plus  fortement 
prononcé  que  les  deux  autres  qui  sont  un  peu  obliques. 

Long.  9  lig.  Larg.  4  lig. 
Habite  les  mers  de  l'Ile-de-France. 

Cette  petite  coquille  et  la  précédente  ont  entre  elles  une  si  con- 
slante  analogie  qu'elles  ne  doivent  être  considérées  que  comme  une 


GENRB    PYRAMIDELLE.  7 

même  espèce  ;  celle  que  nous  venons  de  décrire  est  une  variété  de 
la  Plicata,  elle  ne  diffère  de  celle-ci  que  par  sa  coloration,  qui  est 
entièrement  blanche,  et  par  sa  forme  plus  étroite  et  plus  élancée. 

5.  P7RAMISEXiIiE  TACHETÉE.  Pp-amidella  maculosa,  Lam. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  List.,  pi.  844?  %•  7^  ^• 

PI.  II,  fig.  5,  et  5  a  jeune. 

P.  testa  turrito-subulatâ,  longiludinaliter  striatà,  albidà,  macalis  punclis- 
quc  rufis  sparsim  pictà  5  anfractibus  numerosis  ;  ultimo  spirâ  mullô  breviore. 

Coquille  alongée,  turriculée,  brillante,  pointue  au  som- 
met, légèrement  élargie  à  la  base,  d'un  blanc  grisâtre, 
quelquefois  tirant  sur  le  roux,  parsemée  de  points  bruns 
nombreux,  rangés  en  séries  transverses,  au  nombre  de 
trois  sur  tous  les  tours  et  de  cinq  sur  l'inférieur;  à  la 
surface  se  voient  de  larges  taches  brunes,  nuageuses  et 
irrégulières  ;  quelquefois  les  points  qui  ornent  la  coquille 
sont  réunis  et  forment  des  lignes  longitudinales  ondulées  j 
spire  formée  de  quinze  à  seize  tours  peu  convexes,  dis- 
tincts, à  suture  linéaire  peu  profonde;  le  dernier  tour 
est  court  et  non  perforé  à  la  base.  L'ouverture  est  pe- 
tite, subovalaire,  et  au  fond  s'aperçoivent  des  sillons 
à  peine  prononcés;  elle  est  terminée  à  la  base  par  une 
petite  échancrure  étroite  et  peu  profonde.  La  columelle 
est  faiblement  arquée  et  offre  trois  plis  inégaux  vers  la 
base  :  le  premier  est  plus  saillant  et  se  contourne  pres- 
que horizontalement  ;  les  deux  autres  sont  petits,  obliques 
et  parallèles.  Le  bord  droit  est  arqué,  mince,  tranchant, 
légèrement  convexe. 

Long.  20  lig.  Larg.  7  lig. 

Habite  l'Océan-Pacifique,  l'Ile-de-France,  l'île  de  Vanikoro. 

Les  jeunes  individus  de  cette  espèce  sont  très  légèrement  striés 
et  d'une  couleur  roussâtre  ;  des  lignes  ondulées  et  des  taches 
brunes,  distribuées  çà  et  là,  couvrent  la  coquille.  Certains  indivi- 
dus sont  d'une  couleur  plus  roussâtre  encore,  et  les  points  sur 
la  coquille  sont  alors  plus  nombi'eux  et  d'une  teinte  plus  foncée. 


8  GENRE    PYRAMIDELLE. 

6.  PTRAMXSEXiIiE  EFFIIiÉE.  Pyralnldeîla  gracilis,  Brocchi. 

(CoUect.  du  Mus.)  Brocchi,  Conch.  subapp.,  pi.  6,  fig.  6,  a-b. 
PI.  II,  %  7. 

P.  tcslà  cylindricâ,  angustà,  apice  acutissitnâ,  nitidâ,  albidà  ;  spirâ  clon- 
gatâj  anfractibus  convexiusculis,  frcquentibus  j  satura  simpllci,  dcp^ess<^  ; 
aperlurâ  parvâ,  oblongâ. 

Coquille  cylindrique,  étroite,  très-pointue  au  sommet, 
grêle,  turriculée,  brillante,  blanchâtre,  légèrement  striée 
longiludinalementj  spire  alongée  et  formée  de  quinze  à 
seize  tours  distincts,  rapprochés,  faiblement  convexes  :  le 
dernier  est  divisé  dans  son  milieu  par  une  strie  irans- 
verse  étroite  et  peu  profonde.  Suture  simple,  légèrement 
creusée  et  aplatie.  L'ouverture  est  petite,  oblongue,  fai- 
blement rétrécie  aux  extrémités.  La  columelle  est  pres- 
que droite,  un  peu  tordue  à  la  base,  et  pourvue  de  trois 
plis,  dont  le  premier  est  plus  marqué.  Le  bord  droit 
mince,  tranchant,  obliquement  sinueux  dans  le  milieu  de 
sa  longueur;  son  extrémité  inférieure  dépasse  un  peu 
celle  de  la  columelle,  et  forme  à  cette  partie  un  rétrécis- 
sement ou  petite  gouttière  peu  profonde. 

Long,  ib  lig.  Larg.  3  lig. 
Habite 

Cette  jolie  petite  espèce,  une  des  plus  cylindriques  du  genre, 
a  quelque  analogie  par  sa  forme  avec  la  Pyramidella  maculosa. 
M.  Férussac  rapporte  cette  espèce  vivante  à  la  coquille  fossile 
figurée  par  Brocchi,  t.  2,  p.  282,  tab.  6,  fig.  6,  sous  le  nom  de 
Turbo  gracilis,  et  qui  se  trouve  à  Saint-Just,  près  Valterra,  dans 
le  midi  de  la  France. 


PYIlA]tfIDï:iXF.  S 


PI     X 


1 .    Pvx'aïu.   ventrue 
a.  Pyi'ain.  Fox^èt  . 


3  .     Pvranx.    dentée . 

4  •     Pvranr-     Pli»sée 


Pablic  par  J.  B.Baillière  et  fils,  Paris. 


THE  IIBRARY 
OFTHE 


PYRAMlDEl.l.ES 


IM. 


"«iSS 


I 


5.  Pvranj.    tnclioléf  ô  a     INrain      la<lu>léo     joiiiu- 

C>.   l'vpam.    iVonoco.  -■    l'vram-    cH'ilco  . 

Publié   par  J,13.  Bailllfre  et  fMs.  Pai-;;. 


THE  IIBRARY 
OFTHE 


GENRE  THRACIE. 

(THRACIA,  Leach.) 

Caractères  génériques'.  Coquille  ovale,  oblongue,  trans- 
versale ,  inéquivalve  ;  les  crochets  fortement  recourbés , 
celui  de  la  valve  droite  échancré  pour  recevoir  celui  du 
côté  opposé;  la  valve  droite  plus  bombée  et  plus  grande 
que  la  gauche  ;  la  charnière  a  sur  chaque  valve  une  cal- 
losité nymphale,  horizontale  et  étroite  qui,  quelquefois, 
s'élargit  en  cuilleron  et  contient  un  ligament  interne,  le- 
quel se  prolonge  et  fait  une  légère  saillie  au  dehors  dans 
le  corselet.  Deux  impressions  musculaires,  l'antérieure  abais- 
sée, alongée,  rétrécie  .yer^s.  le  milieu ,  et  réunie  à  la  pos- 
térieure, qui  est  arrondie  par  une  impression  paléale, 
fortement  échancrée  à  la  partie  postérieure. 

Testa  ovato-oblonga ,  transversalis,  inaequivalvis  ;  natibus  forliter  recurvatis  , 
dextraevalvaeemarginatânate, quaealterius  excipiat;  dextra  valvaventricosior  major- 
que  sinislrà  :  Cardo  variabilis;  in  ulrâque  valvâ  callum  nymphale,  horyzontale,  angu5- 
tum,  aliquandô  dilatatuni  conchlaeriforme  ;  Ligamentum  internum,  externe  promi- 
nutum.  Duae  impressiones  musculares;  anlerior  depressa,  producta  ,  contracta 
ad  médium  junctaque  posteriori;  posterior  rotundata  impressioné  paleali ,  poslicè 
largiter  emarginatà. 

L'animal  est  ovoïde,  épais,  enveloppé  d'un  manteau  très 
mince  ,  diaphane  sur  les  côtés,  au  travers  duquel  se  voient 
distinctement  les,  branchies  et  la  masse  abdominale  ;  les 
bords  sont  renflés,  lobés,  et  réunis  dans  presque  toute  la 
circonférence ,  de  manière  à  n'offrir  que  trois  ouvertures; 
la  première  se  trouve  au  tiers  antérieur  et  inférieur  de  la 
ligne  médiane  ,  et  forme  une  fente  pour  le  passage  du 
pied;  les  deux  autres  se  voient  à  la  partie  postérieure,  et 
donnent  passage  à  deux  tubes  ou  trachées  distinctes,  cy- 
lindriques ,  charnues ,  rapprochées  l'une  de  l'autre  vers 
leur  origine  ;  ces  deux  trachées  peuvent  s'alonger  de  beau- 
coup hors  de  la  coquille;  l'inférieiu^e  est  la  plus  grosse  et 

ÏHRAGIE.  I 


a  GENRE    THRACIE. 

lapins  longue  _,  et  sert  à  faire  arriver  l'eau  aux  branchies; 
la  supérieure,  qui  est  la  plus  rapprochée  de  la  charnière, 
est  plus  courte  et  plus  étroite  :  elle  sert  aux  déjections  ex- 
crémentitielles ;  elle  est  garnie,  à. son  extrémité  supérieure 
et  interne ,  de  douze  petits  tubercules  ,  en  forme  de  ma- 
melons, et  hérissée  de  petites  papilles,  dont  Fusage  est  pro- 
bablement d'empêcher  rentrée  de  petits  corps  étrangers. 
Cette  même  trachée  n'a  aucune  communication  avec  Tin- 
férieure  ;  elle  se  prolonge  davantage  dans  l'intérieur  de  la 
cavité  où  elle  est  continuée  par  une  valvule  mince  et  trans- 
parente qui  se  prolonge  jusqu'à  Touverture  de  Panus.  Ces 
miêmes  trachées  peuvent  se  retirer  dans  la  partie  du  man- 
teau qui  les  entoure,  et  dont  Fenveloppe  est  lâche,  ce  qui 
donne   à   cette   partie   la    forme    d'une    vulve  :  elle    est 
entourée  d'un    cercle  tendineux ,  sohde  et  élastique  ;  un 
appareil  semblable  existe  pour  le  passage  du   pied.    La 
masse  abdominale  est  volumineuse  (i),  et  est  terminée  par 
im  petit  pied  ovale,  comprimé,  frangé  en  forme  de  crête 
et  sub-antérieur.  Les  branchies  sont  volumineuses,  inéga- 
les sur  un  même  côté,  et  réunies,  dans  toute  leur  lon- 
gueur, à  la  face  supérieure  ;  à  la  face  inférieure  et  interne 
correspondante  à  cette  même  partie,  elles  se  trouvent  di- 
visées  en  deux  par   un  sillon  très  prononcé  ;    elles  sont 
épaisses,  longues  et  larges,  d'une  forme  un  peu  ovale  à 
la  partie  postérieure,  et  tronquée  obliquement  à  la  partie 
antérieure  ;  l'inférieure  étant  la  plus  longue;  la  supérieure 
est  adhérente    à  la  partie  médiane    dans  les    deux   tiers 
antérieurs  près  de  la  réunion  de  cette  piartie  avec  l'infé- 
rieure ;  l'adhérence  est  indiquée  à  la  partie  supérieure  par 
un  faible  sillon.  Le  tiers  postérieur  des  deux  branchies  est 
libre  et  flottant,  et  se  prolonge  jusqu'à' l'entrée  du  siphon. 
Les  lamelles  Sont  fines  et  très  rapprochées,  ondées  et  un 
peu  obliques  d'arrière  en  avant.    La  bouche  est  petite  , 


(i)  Sur  l'individu  que  nous  avons  sous  les  yeux,  la  masse  abdominale  est  Uès- 
volumineuse,  el  laisse  apercevoir  l'ovaire  au  travers  de  son  tégument. 


GENRE    THBACIE.  •» 

transverse;  ovale^  les  lèvres  sont  simples  et  les  deux  paires 
d'appendices  labiaux  sont  étroits  et  alongés. 

Le  muscle  rétracteur  de  la  trachée  du  côté  droit  est  d'une 
forme  ovale,  et  se  prolonge  sur  l'abdomen  en  s' amincissant 
et  s'unissant  avec  le  manteau  ;  celui  du  côté  gauche  a  la 
forme  d'un  ovale  irrégiiUer,  et  adhère  par  sa  face  interne 
à  une  plaque  membraneuse  élastique  qui  prend  son  ori- 
gine à  l'ouverture  interne  de  la  grande  trachée ,  se  continue 
en  s'élargissant,  et  finit  par  un  demi-cercle  qui  dépasse  de 
plusieurs  hgnes  le  muscle  rétracteur  de  la  trachée  ;  là ,  il  se 
joint  au  manteau.  Cet  appareil  si  singulier  et  si  remarqua- 
ble n'existe  chez  aucun  autre  mollusque  bivalve  connu  jus- 
qu'à présent.  Il  est  à  présumer  que  l'animal  s'en  sert ,  lors- 
qu'il le  contracte,  pour  chasser  avec  plus  de  force  l'eau 
contenue  dans  la  cavité  des  trachées. 

C'est  M.  Leach  qui,  le  premier,  a  établi  ce  nouveau  genre;  pi u- 
sieui's  espèces  en  étaient  déjà  connues ,  mais  placées  par  quelques 
auteurs  panni  les  Myes.  Dans  ces  derniers  temps  ce  genre  a  été 
mieux  observé ,  et  M.  Deshayes  le  considérant  comme  type  ,  en  a 
établi  plusieurs  autres  qu'il  a  réunis  en  une  seule  famille,  sous  le 
nom  àiOstéodème.  Les  coquilles  qui  appartiennent  à  ce  genre  ont 
de  tels  rapports  avec  les  Myes ,  les  Anatines  et  les  Périplomes , 
qu'il  est  très  difficile  de  ne  pas  l'admettre  dans  la  famille  des 
Myaires  de  Laraarck ,  car  il  semble  faire  le  passage  des  Mactracées 
avec  cette  dernière  famille.  Elles  ont  aussi  beaucoup  de  rapports , 
par  leur  forme  extérieure  qui  est  inéquivalve,  avec  les  Corbules. 
Leur  test  est  généralement  assez  mince;  les  valves  sont  unies  entre 
elles  par  un  ligament  interne  placé  dans  les  cuillerons,  quand  ceux- 
ci  existent;  ce  ligament  fait  une  légère  saillie  au  dehors  dans  le 
corselet;  les  valves  ne  sont  bâillantes  que  du  côté  postérieur.  Les 
deux  impressions  musculaires  qu'elles  offrent  à  l'intérieur  sont  iné- 
gales ,  l'antérieure  est  alongée  et  étroite  vers  le  milieu  ,  et  la  pos- 
térieure est  arrondie  ;  elles  sont  réunies  par  une  impression  paléale 
assez  pi'ofondément  échancrée  postérieurement. 

M.  Deshayes  a  donné  des  descriptions  si  exactes  de  plusieurs 
espèces  de  ce  genre ,  que  nous  ne  pensons  mieux  faire  que  de  les 
lui  emprunter,  en  y  ajoutant  seulement  quelques. nouvelles  obser- 
vations. 


4  GENRE    ÏHRACIE. 

1.  THRA€IE   COKBUIiOÏDE.   Thracia  corbuloiJes ,  Df.shayks. 

(Collect.  Mass.)  Montagu,  pi.  i ,  fig.  i. 
PlIT,fig.  1. 

Th.  testa  OTato-lransversà ,  griseà  ,  inaetiuivalTÏ ,  inâequilaterâ ,  bisinuatâ,  urn- 
bonibus  luagQts ,  inferiure  emarginato. 

Coquille  ovale,  oblongue,  transverse,  très  inéquivalve, 
Inéquilatérale,  très  bombée,  marquée  de  lignes  d'accrois- 
sement irrégulières,  entièrement  blanche  et  couverte  d'un 
épiderme  brun  grisâtre;  les  crochets  des  valves  sont  grands, 
protubérants,  cordif ormes  ;  la  valve  droite  qui  est  la  plus 
grande  a  son  crochet  échancré  au  sommet  pour  recevoir 
le  crochet  de  la  valve  gauche.  Le  bord  cardinal  est  mince; 
il  présente  sur  le  côté  postérieur  une  nymphe  qui  fait  sail- 
lie à  l'intérieur  des  valves  et  qui  reçoit  un  ligament  en  par- 
tie interne  et  en  partie  externe,  L'extrémité  antérieure  de  la 
coquille  est  obtuse,  arrondie;  l'extrémité  postérieure  est 
tronquée  :  ce  côté  est  limité  en  dehors  par  un  angle  obtus 
très  prononcé,  qui  s'étend  obliquement  du  crochet,  jus- 
qu'à la  partie  inférieure  de  la  coquille.  A  l'intérieur ,  les 
valves  sont  toutes  blanches;  on  y  voit  deux  impressions 
musculaires  très  écartées ,  dont  l'antérieure  est  longue  et 
étroite;  la  postérieure  est  arrondie;  elles  sont  réunies  par  une 
impression  paléale  fortement  échancrée  postérieurement. 

Long.  2  p.   5  lig.  Larg.  i  p.  8  lig. 

Cette  espèce,  d'après  Montagu,  serait  une  coquille  térébrante  , 
et  se  trouverait  en  très  grande  quantité  à  Plymoulh,  enfoncée  dans 
les  pierres  :  ce  qui  occasionerait  probablement  cette  diversité  de 
forme  qui  existe  dans  cette  espèce.  On  la  rencontre  aussi  dans  les 
sables  du  port  de  Falmouth.  Enfin  elle  se  trouve  encore  dans  la 
Méditerranée  où  elle  paraît  être  plus  grande  que  sur  les  côtes  d'An- 
gleterre ,  et  où  on  la  trouve  ordinairement  enfoncée  dans  la  vase. 


Genre  xubaci£. 


2.   TBRAGXE  PUBESCENTE.  Thraoia  pubesceni,  Leacii. 

(Collect.  Mass.   Lam.) 
PI.  II,  fig.  a. 

Th.  testa  ovato-oblongé,  subdepressâ ,  inaequivalvi ,  œquilalerâ  ,  albo-griseâ, 
aiUicè  rotundatâ ,  posticè  truncatâ  et  angulatâ  ;  cardine  foveolis  inlernis  iiistructo. 

Coquille  ovale,  oblongue,  transverse,  équilatérale,  iné- 
qiiivalve ,  un  peu  bombée ,  d'un  blanc  roussâlre  ,  cou- 
verte d'un  épiderme  chagriné  plus  brun ,  marqué  de  stries 
d'accroissement  irrégulières,  et  plus  ou  moins  nombreu- 
ses. Les  crochets  sont  courts  et  celui  de  la  valve  droite  est 
échancré  au  sommet  pour  recevoir  celui  de  la  valve  gau- 
che. Les  valves  sont  assez  épaisses,  arrondies  du  côté  an- 
térieur, et  tronquées  du  côté  postérieur;  ce  m.ême  côté 
est  fortement  séparé  de  la  surface  supérieure  par  un  an- 
gle obtus  qui  part  de  l'extrémité  postérieure  du  crochet , 
et  qui  descend  obliquement  jusqu'à  l'extrémité  inférieure 
de  la  coquille.  Le  Bord  cardinal  est  peu  épais  et  sans  dents; 
il  présente  du  côté  postérieur  des  crochets ,  un  cuilleron 
interne  court  et  épais.  Le  cuilleron  est  obUque  et  hmité  en 
dehors  par  un  petit  sillon  dans  lequel  s'insère  un  hgament 
externe ,  tandis  qu'un  autre  ligament  puissant  est  placé 
dans  les  cuillerons  des  valves.  A  l'intérieur,  celles-ci  sont 
blanches,  hsses  et  polies.  Il  existe  sur  le  côté  antérieur, 
une  impression  musculaire  longue  et  très  étroite  dans  son 
milieu ,  très  rapprochée  du  bord  ;  l'impression  musculaire 
postérieure  est  arrondie  et  assez  grande. 

Long.  3  lîg.  Larg.  i  pouce  lo  lig. 

Cette  espèce  décrite  par  Lainarck  sous  le  nom  d'Anatiiia  myalis  , 
est  assez  commune  dans  l'Océan  britannique,  principalement  sur 
les  côtes  d'Angleterre,  dans  les  sables  de  Falmouth  et  dePlymouth;; 
elle  se  trouve  aussi  dans  la  Méditerranée. 


6  GENRE    TUBACIE. 

S.    TBRACXE   PXiXSSÉE.    Tkracia  plicata ,  Desuàtes. 

(Collect.  Mass.  et  Lajoie.) 

PI.  II,  fig.  3. 

Th.  Testa  ovato-oblongâ ,  transversà ,  aequilalerà,  inaeqaivaîvi ,  depressâ ,  Irans-  !► 
versim   plicatâ,  albà,  diaphand. 

Coquille  ovale,  oblongue,  transverse,  équilatérale,  iné- 
quivalve,  bombée,  à  petits  crochets,  celui  de  gauche  fai- 
blement ëchancré.  Les  valves  sont  blanches,  minces  et 
diaphanes,  arrondies  du  côté  antérieur,  tronquées  obUque- 
ment  du  côté  postérieur  :  ce  côté  est  limité  en  dehors  par 
un  angle  obtus  qui  s'étend  du  crochet  aux  bords  inférieurs 
et  postérieurs.  La  surface  extérieure  présente  des  plis 
Iransverses  très  prononcés,  arrondis,  onduleux,  plus  ou 
moins  nombreux;  le  bord  cardinal  est  étroit  et  présente 
sur  chaque  valve  un  petit  cuilleron  horizontal  ,  triangu- 
laire, peu  épais,  dans  lequel  est  limité  un  petit  hgament 
interne  qui  se  montre  un  peu  à  l'extérieur;  à  l'intérieur, 
les  valves  sont  blanches  et  pUssées  transversalement.  L'im- 
pression musculaire  antérieure  ,  très  -  superficielle  ,  est 
alongée  et  fort  étroite;  la  postérieure  est  arrondie  et  petite  : 
eUe  est  réunie  à  l'antérieure  par  une  impression  paléale 
largement  échancréè  postérieurement. 

Long.  I  p.  6  lig.  Larg.  i  pouce. 

Patrie  inconnue. 

Cette  espèce  est  rare  dans  les  collections";  elle  est  fi'ès  remar- 
quable par  sa  blancheur  et  par  les  plis  transvcrscs  tiès  prononcés 
sur  toute  la  coquille. 


GENRE    THRACIE.  ^    ^ 

4.  TBRACIE  PHASÉOX.XBf E.  Thracia  phaseoUna  kobis. 

(Collect.  Mass.  Lam.)  Montagu,  pi.  i ,  fig  2. 
PI.  II,  fig.  4. 

Th.  testa  ovato-oblongâ  ,  transversâ,  aequilalerâ,  inaequirahi ,  albâ,  diaphaiiâ, 
^^lœvi  ;  latere  posteriore  brevi ,  angulato,  tnincato. 

Coquille  ovale,  oblongue,  transverse,  éqmlatérale,  inéqiii- 
valve,  à  crochets  petits,  celui  de  gauche  faiblement  échan- 
,  cré.  Les  valves  sont  blanches ,  diaphanes  et  lisses,  légère-r 
ment  marquées  de  stries  d'accroissement,  arrondies  du  côté , 
antérieur,  fortement  tronquées  du  côté  postérieur;  ce  côté 
est  limité  en  dehors  par  un  angle  obtus  assez  fortement 
prononcé ,  s'étendant  obUquement  du  crochet  jusqu'à  la 
partie  inférieure  de  la  coquille.  Le  bord  cardinal  est  mince 
et  sans  dents  ;  il  présente,  du  côté  postérieur,  des  crochets  en 
cuiileron  mince,  interne,  court  et  triangulaire,  dans  lequel 
est  attaché  un  petit  hgament  interne  qui  est  apparent  à 
l'extérieur.  Les  valves  sont  blanches  et  brillantes  à  l'inté- 
rieur. L'impression  musculaire  antérieure  est  alongée ,  la 
postérieure  est  arrondie  et  est  réunie  à  l'antérieure  par  une 
impresâon  paléale  profondément  échancrée. 

Long.  I  p.  4  lis*  Larg.  11  lig. 

Habite  la  rade  de  Cherbourg,  dans  la  Manche,  sur  les 
côtes  d'Angleterre  h  Falmouth,  dans  la  Méditerranée.  La 
même  espèce  a  été  trouvée  dans  la  baie  des  chiens  marins , 
mais  beaucoup  plus  grande. 

Cette  espèce  était  connue  par  Petiver  et  a  été  décrite  par  Lamarck 
sous  le  nom  ^ Ampliidesme  phaséoline  ;  elle  se  rapproche  par  sa 
forme  de  la  Th.TdiC\e.pubescente,  mais  sa  légèreté  et  sa  grandeur  l'en 
distinguent  essentiellement  -,  elle  est  différente  aussi  de  la  Thracie 
plissée,  parce  que  celle-ci  a  des  plis  très  fortement  prononcés,  tandis 
que  dans  l'A.  phaséoline  les  stries  d'accroissement  sont  à  peine 
apparentes. 

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5  .    Thra  .     nlissoo  . 
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